Bonjour Sangre,
C’est avec intérêt que je prends connaissance de vos premiers commentaires.
Citer :
_ Allende a voulu réaliser une révolution socialiste pacifique. Or il me semble difficile que des bourgeois ou les latifundistas acceptent d"eux même de reditribuer leurs biens et leurs terres...
Certes, mais il a surtout voulu réaliser une révolution contre l'avis d'une majorité de ses concitoyens. L'opposition au président Allende s'étend bien au-delà des seuls "nantis". Il n'obtint guère plus d'un tiers des voix pour son élection, et l'ensemble des forces de gauche n'obtient pas plus de 40 % des voix lors du renouvellement du Parlement en 1972.
Citer :
_ La victoire électorale d'Allende s'appuie sur une alliance de divreses forces de gauche, alliance qui va s'étioler rapidement du fait des échecs économiques, politiques, et des négociations et alliances avec les forces de droite.
Je suis tout à fait d'accord avec votre analyse, je me permettrais d'ajouter que pour obtenir l'investiture du Parlement (qui lui était nécessaire compte tenu du fait qu'il n'avait pas obtenu la majorité absolue à la présidentielle), Salvador Allende avait dû passer un accord avec les démocrates-chrétiens, accord qu'il s'empressa de ne pas respecter.
Citer :
_ Allende se refuse durant tout son mandat à s'apppuyer sur l'armée, il s'accroche peut être vaille que vaille au pouvoir, mais refuse d'employer l'armée pour faire passer ses réformes en force.
Sur ce point je ne suis pas du tout d'accord de votre analyse, c'est le président Allende lui-même qui nomme le général Pinochet à la tête de l'armée chilienne, pensant sans doute qu'en cas de problème il pourrait compter sur lui. D'autre part si le président Allende n'a pas fait appel à l'armée durant son mandat c'est peut-être tout simplement car il savait que cette dernière était plutôt conservatrice. Quant aux réformes, s'il ne s'est effectivement pas appuyé sur l'armée pour les faire passer, il les a par contre imposées malgré l'avis du Parlement.
Citer :
_ Dans les années 70, l'amérique latine vit encore sous le joug du Pan-américanisme. Cuba est déjà tombé en 59, des guerillas et des révolutions marxistes et socialistes restent actives à travers toute l'amérique latine, il n'est pas question pour les USA de laisser le Chile se socialiser, et de voir leur grandes entreprises perdrent leurs monopoles.
Sur ce point je vous rejoins du moins en partie, je pense effectivement que l'administration du président Nixon a tout fait pour entraver le gouvernement de Salvador Allende. Néanmoins en 1970 les États-Unis ont eu beau faire pression sur les parlementaires pour obtenir qu'ils ne votent pas l'investiture, cela n'a rien donné. Je ne pense pas qu'on puisse faire porter la responsabilité de la chute du président Allende aux seuls États-Unis, je pense même que du fait de leurs gesticulations ils ont retardé sa chute en provoquant une réaction épidermique d'une bonne partie de l'opinion publique chilienne et sa classe politique.
Citer :
_Allende n'est pas responsable de ce coup d'état, cependant sa politique l'y conduisait inecductablement.
Alors là, désolé, je ne partage pas du tout votre opinion. Comment pourrait-il ne pas être responsable d'un coup d'état alors que sa politique, elle, est responsable de ce coup d'état. Jusqu'à preuve du contraire c'est bien lui qui menait cette politique.
Citer :
Il s'est certes accroché au pouvoir, mais la Gauche n'était pas passée au chilie depuis une trentaines d'années... Sa politique s'inscrit dans un mouvement plus générale de vaine émancipation de l'amérique latine.
O.K., mais dans une démocratie le fait de ne pas respecter les institutions, de ne pas respecter le parlement, d'entraver la liberté de la presse, même pour «la bonne cause » cela s'appelle une dérive dictatoriale. L'étape suivante c'était quoi ? La suspension ou la suppression du Parlement ? Je pense que même Staline en son for intérieur pensait oeuvrer pour la bonne cause.
Citer :
Alors certes Allende est peut être en partie responsable de cette issue, mais on ne peut pas reprocher à un soldat qui va à la guerre de tuer des ennemis
Admettons mais dans ce cas-là, il ne faut pas que le soldat se plaigne si ses ennemis l'abattent avant lui.
Citer :
A son honneur on doit reconnaitre qu'au moins il s'est efforcer de ne pas faire verser le sang.
Là non plus, je ne suis pas en accord avec votre assertion. Le nombre d'exécutions de patrons, de leaders de l'opposition, de journalistes, est trop important durant cette période pour que le président Allende n'assume pas une grande part de responsabilité. L'armement des mouvements d'extrême gauche (M. I. R.) durant cette même période laisse à penser que Salvador Allende s'apprêtait soit à recourir à la force ou tout au moins à se maintenir par la force.
Dans l'attente de nouvelles informations ou commentaires.
Cordialement.