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familles où, au long de la "ligne directe" des descendants on a aussi transmis un nom, un titre, voire une terre, un patrimoine, "avoir des origines nobles" au Moyen Age signifie autant que d'imaginer que l'air qu'on respire arrive tout droit d'Afrique,
Les principes avancés par Narduccio et Cuchlain me semblent assez justes sur la base de mon expérience personnelle.
Et si vous trouvez un aieul noble dans vos ascendants, la chance d'en trouver davantage à partir de lui est évidemment multipliée, lui vous servant en quelque sorte de porte d'entrée dans cette catégorie assez endogame.
Il y a aussi le cas particulier de la noblesse dite taisible, cad les familles qui--et c'était faisable jusqu'au XVème siècle--, se sont agrégées à la noblesse simplement en ayant une terre, en vivant sans déroger, en épousant des familles de la noblesse, bref en présentant tous les signes extérieurs de noblesse.
Cette agrégation prenait habituellement trois générations; elle était évidemment facilitée si on achetait des offices anoblissants.
Durant cette période transitoire dans l'escalade de l'échelle sociale, rien n'était joué, bien des choses pouvaient survenir qui pouvaient réduire a néant les patients efforts des familles avides de promotion sociale et les renvoyer à la case départ. Absence ou mort d'héritier mâle, ruine ou perte de revenus, obligation de racheter sa charge, impossibilité de garder dans la famille une charge anoblissante sur trois générations, etc.
Il y avait aussi le cas des familles nobles qui dérogeaient faute d'argent et revenaient à la roture.
Enfin, dans les recherches généalogiques que j'ai faites, ou fait faire, j'ai constaté que des familles roturières, lorsqu'elles entraient dans une phase aigue d'ascension sociale, semblaient vouloir rechercher des alliances avec des filles de la noblesse et abandonner assez largement les unions avec des filles de leur milieu--qui était la robe, les parlementaires et les fermiers généraux.
Enfin, la filiation noble est la filiation agnatique, ce qui m'a toujours semblé problématique--si vous remontez à 15 ou 20 générations dans la filiation paternelle, j'ai de la peine croire que pas une sur ces 15 ou 20 aieules n'ait donné des coups de canif dans le contrat et produit au moins un enfant adultérin.
Ces filiations nobles ''en ligne directe'' reposent sur une fiction, car il y a une bonne probabilité qu'il y ait eu un, en fait une, maillon faible, a partir de quoi toute la filiation descendante s'écroule.
Un ami m'a affirmé que c'était une des garanties du partage noble, qui fait revenir l'essentiel des biens à l'ainé des mâles: ''le premier, on est à peu près sûr qu'il est du père; les autres, c'est moins sûr''. Je lui laisse la responsabilité de cette affirmation.
Mais tout de même, je préfère remonter en ligne féminine, c'est plus sur.