Isidore a écrit :
Regardez vers la lutte entre protestants et catholiques, les premiers avaient besoin de discréditer la hiérarchie écclésiale des seconds. Simple.
Simple, mais faux. Si les premiers doutes sur la véracité de l'existence de la papesse Jeanne sont le fait de philologues du XVIe siècle, la première réfutation est le fait d'un pasteur réformé français érudit, David Blondel. Il a dans un premier temps été critiqué par certains de ses collègues qui aimaient utiliser cet argument pour se moquer de la papauté, mais il a ensuite été repris par les plus sérieux d'entre eux.
Sur la force de la controverse comme moteur de la naissance de l'histoire, les travaux de François Laplanche font encore autorité, et c'est lui qui souligne le rôle fondateur de Blondel dans la réfutation du mythe de la papesse Jeanne: notamment
L’écriture, le sacré et l’histoire. Érudits et politiques protestants devant la Bible en France au XVIIe siècle, Amsterdam, APA Holland University Press, 1986, XXVII-1017 p. ; et « La controverse religieuse au XVIIe siècle et la naissance de l'histoire », dans Alain LE BOULLUEC (éd.),
La controverse religieuse et ses formes, Paris, Cerf, 1995, p. 373-404.