dom calmet a écrit :
on présente souvent le servage comme une évolution positive de l'esclavage . Le serf est attaché à la terre sur laquelle le seigneur a des droits et il n'est plus propriété d'un maitre comme un animal domestique . Imaginons par contre ,pendant le haut moyen age ,qu'un paysan libre ou une communauté villageoise de paysans risquant à chaque conflit et guerre d'être capturés et vendus comme esclaves recherchent protection auprés d'un seigneur et de son armée .
Les paysans libres , cultivant la terre sans redevance existaient'ils au haut- moyen age et la demande de protection auprés d'un seigneur impliquait'elle le servage ?
Une fois admises les variations de l'état de serf ( l'état va des "ministériaux" équipés comme des chevaliers qui sont les agents percepteurs de grands ou moyens seigneurs - v. les Hérembauds de Bruges- aux villages qui subissent le " servage de la glèbe" en passant par des artisans ou commerçants -parfois riches- qui subissent l'aliénation d'une partie de leurs droits liés à la prsonne et du paiement d'un droit à leur seigneur ( souvent un cheval , un prelevement en argent etc) statut qu'il ne faut pas confondre avec celui de l'esclavage , il y a en effet des hypothèses de servage volontaires souvent lié à l'idée de la pénitence : les "serfs de Dieu" qui se donnent eux-mêmes à Dieu et à ses saints par piété ou des pénitents nobles des miraculés, des gens soucieux de mieux assurer leur leg à l'église ou à l'abbaye..Cette forme de servage va au 12e prendre un tout autre ses, les ministériaux se prévaudront de l'adoubement pour faire souche noble, les "dévots serfs" deviendront " oblats".
Il existe aussi des rites et des actes juridiques qui marquent des affranchissements, tandis que d'autres "contractent" leur acte de servitude en payant un droit le
chevage ou en se passant symboliquement une corde au cou. C'est souvent pour faire revivre la pratique de servage pour dettes ( obnoxatio) mais surtout pour les dettes du péché. On peut dire que c'est la servitude d'Eglise qui est le grand modèle. Le serf ne peut être clerc, leur capacité à ester ou témoigner en justice est discutée ( on leur applique plutot le rituel de l'ordalie)