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Message Publié : 02 Jan 2009 23:41 
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Eginhard
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on présente souvent le servage comme une évolution positive de l'esclavage . Le serf est attaché à la terre sur laquelle le seigneur a des droits et il n'est plus propriété d'un maitre comme un animal domestique . Imaginons par contre ,pendant le haut moyen age ,qu'un paysan libre ou une communauté villageoise de paysans risquant à chaque conflit et guerre d'être capturés et vendus comme esclaves recherchent protection auprés d'un seigneur et de son armée .
Les paysans libres , cultivant la terre sans redevance existaient'ils au haut- moyen age et la demande de protection auprés d'un seigneur impliquait'elle le servage ?


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Message Publié : 03 Jan 2009 8:28 
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C'est beaucoup plus complexe que cela. Lisez donc cet article, vous comprendrez mieux:

http://agora.qc.ca/encyclopedie/index.n ... _Levasseur

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Message Publié : 03 Jan 2009 8:29 
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Plutarque
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dom calmet a écrit :
on présente souvent le servage comme une évolution positive de l'esclavage . Le serf est attaché à la terre sur laquelle le seigneur a des droits et il n'est plus propriété d'un maitre comme un animal domestique . Imaginons par contre ,pendant le haut moyen age ,qu'un paysan libre ou une communauté villageoise de paysans risquant à chaque conflit et guerre d'être capturés et vendus comme esclaves recherchent protection auprés d'un seigneur et de son armée .
Les paysans libres , cultivant la terre sans redevance existaient'ils au haut- moyen age et la demande de protection auprés d'un seigneur impliquait'elle le servage ?


Une fois admises les variations de l'état de serf ( l'état va des "ministériaux" équipés comme des chevaliers qui sont les agents percepteurs de grands ou moyens seigneurs - v. les Hérembauds de Bruges- aux villages qui subissent le " servage de la glèbe" en passant par des artisans ou commerçants -parfois riches- qui subissent l'aliénation d'une partie de leurs droits liés à la prsonne et du paiement d'un droit à leur seigneur ( souvent un cheval , un prelevement en argent etc) statut qu'il ne faut pas confondre avec celui de l'esclavage , il y a en effet des hypothèses de servage volontaires souvent lié à l'idée de la pénitence : les "serfs de Dieu" qui se donnent eux-mêmes à Dieu et à ses saints par piété ou des pénitents nobles des miraculés, des gens soucieux de mieux assurer leur leg à l'église ou à l'abbaye..Cette forme de servage va au 12e prendre un tout autre ses, les ministériaux se prévaudront de l'adoubement pour faire souche noble, les "dévots serfs" deviendront " oblats".
Il existe aussi des rites et des actes juridiques qui marquent des affranchissements, tandis que d'autres "contractent" leur acte de servitude en payant un droit le chevage ou en se passant symboliquement une corde au cou. C'est souvent pour faire revivre la pratique de servage pour dettes ( obnoxatio) mais surtout pour les dettes du péché. On peut dire que c'est la servitude d'Eglise qui est le grand modèle. Le serf ne peut être clerc, leur capacité à ester ou témoigner en justice est discutée ( on leur applique plutot le rituel de l'ordalie)

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l'Etat n'a pas à représenter l'intérêt général mais à faire de l'intérêt général un objet de croyance.

Gilles Deleuze


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Message Publié : 06 Jan 2009 20:17 
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Hérodote
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Bonjour, le servage, originellement, était un acte volontaire, il apparut au Vème siècle en pleine déconfiture du pouvoir central impérial romain incapable de garantir la sécurité de l'empire du fait des luttes pour la couronne impériale (inutile de rappeller le nombre impressionnant de coup d'Etat), du fait de la corruption relatives à ces luttes, du fait du manque de cohésion des légions romaines, du fait de l'explosion des impots qui devenaient insupportables de part leur inéfficacité...

Bref au moment où les barbares envahirent la Gaule romaine, celle-ci n'était plus défendue par les seules légions romaines mais par des auxiliaires eux-aussi barbares mais qui avaient jadis signé des traités de fédération avec la toute puissante Rome.
Ces non-romains avaient des fonctions administratives également, ils s'étaient intégrés à l'image de ce que firent les Gaulois vaincus par Rome cinq siècles avant mais pas complètement cependant.
L'Empire étant immense, celui-ci - meme avec un système tétrarchique - ne pouvait plus etre administré par le seul pouvoir central qui ne pouvait avoir la réactivité face aux intrusions barbares.
D'où l'idée de la fédération.

Or la pression fiscale fut si forte et à l'image de la corruption ambiante que meme les Romains fuyaient leur condition sociale, en gros plus le "Romain moyen" était riche, plus il payait des impots disproportionnés. Le seul moyen qu'ils trouvèrent fut l'exil dans les territoires romains disponibles et apparement surs comme la Gaule, là aussi où ils échapperaient à l'impot.
Ils prirent eux-aussi racine et se mélangèrent avec les non-romains intégrés qui administraient localement.

Quand les populations furent confrontées aux vagues d'invasions répétitives des peuples germaniques, elles se retournèrent non pas vers les autorités romaines impuissantes mais vers les pouvoirs locaux qui avaient, avec le temps, confisqué les prérogatives de la puissance publique à des titulaires légitimes pris dans l'engrenage de la politique "romano-romaine".

Ainsi on avait en place une nouvelle administration ressérrée géographiquement et redoutablement éfficace et qui entendait s'affirmer non pas par le clientèlisme qui sévissait à Rome et qui était vomi mais par le renoncement des populations à leurs libertés individuelles en échange d'une protection effective contre les envahisseurs.

Nous assistions à la naissance de la féodalité et du servage qui sont liés.
Rome n'y pu rien d'autant plus que les auxiliaires non-romains étaient en meilleure position pour négocier avec les envahisseurs, plus proche en terme de distance mais aussi culturellement?
C'est aussi une des raisons de ce mélange unique entre la culture francque et la culture gallo-romaine.

Bien à vous,
DDR


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Message Publié : 07 Jan 2009 8:46 
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Très discutable. J'y reviendrai.

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Message Publié : 07 Jan 2009 8:50 
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Plutarque
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Lier absolument servage et féodalité semble hardi! Le servus carolingien n'a rien à voir avec celui du bas-empire et votre raisonnement s'il séduit par sa logique me semble partiel et ne pas recouvrir l'ensemble des paramètres :
1er paramètre: l'intervention de l'Eglise possible mais pas certain. Grégoire de Tours affirme que la société du VIe siècle est largement esclavagiste, beaucoup moins celle du siècle d'après.

2e paramètre : le tarissement des sources d'approvisionnement de l'esclavage. Le marchand dirige vers vers les pays islamiques la plus notable partie de ceux voués à ce statut d'esclave.

3e paramètre la glissement de l'esclavage vers le servage :dès avant la fin de l'Empire on sait que les "troupeaux" d'esclave sont de moins en moins facile à manier. Exiger des services de tenanciers libres devint moins difficile que de diriger des esclaves rétifs. Le " chasement" d'un grand nombre d'esclaves sur des manses serviles fit des servi casati des brassiers ( de très petits exploitant sans train de culture). Or ces servi casati acquéraient de facto une sorte de liberté ( au moins de mouvement) et ce n'est - progressivement certes- que théoriquement qu'ils demeuraient objet de commerce. Ce n'étaient plus vraiment une marchandise.
Evidemment ce statut de non-libre était héréditaire. Les enfants de non-libres étaient eux-mêmes servi ( en cas de mariage mixte - chose fréquente- ils suivaient le statut de la mère, si elle était libre, ils le devenaient)

4e paramètre - les charges du non libre. Dans un message précédent j'évoque le " chevage" obligation servile ou protection speciale ( d'une église le plus souvent)?
5e paramètre l'union entre maître et esclave. Qui semble donner raison au précédent contributeur : le servus carolingien n'est pas seulement la " chose" du maitre mais un lien d'homme à homme les lient : d'un coté liberté de lui demander service constant, lui reprendre sa "tenure" en milieu rural, le réduire à son état antérieur de domestique; d'un autre coté il lui doit défense et protection en toute circonstance. Mais ce lien personnel si typique de la "vassalité" de l'homme de... entraîne aussi le droit de poursuite et recherche d'un esclave en fuite ou de droits particuliers en cas de mariage d'un esclave hors du domaine ( le plus souvent accord entre les deux domini sur un dédommagement péculiaire et/ou partage de descendance. Au IXe siècle on s'accorde à penser que que le non-libre doit "payer son mariage" par une taxe de formariage.

Enfin 5e paramètre : les "niveaux" de vie des asservis : Si le maître a tout pouvoir pour juger et punir les servi et si demeure l'interdiction d'entrer - sauf affranchissement- en religion et la défense de prêter serment ces macules serviles n'empêchent pas de distinguer entre le sort fait à l'intérieur d'un statut juridique unique

- d'abord les chasés dont le sort deviendra celui des brassiers des siècles à venir c'est ce qui subsiste de l'antique familia
-les domestiques qui demeurent plus familiers du maître. C'est parmi eux qu'il choisit ses hommes de confiance : régisseur, maître, forestier,meunier brasseur, garde du pressoir; ce sont les "ministériaux " évoqués dans le précédent message ils évoquent les "coqs de village" dont parle Marc Bloch.

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Gilles Deleuze


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Message Publié : 07 Jan 2009 14:02 
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Plutarque
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Je relis dans "La société féodale de Marc Bloch" le chapître "servitude et liberté" 2e chapitre du Livre 3 du TI "Les liens de dépendance entre les classes inférieures". La lecture apporte des précisions qu'il me paraît utile de reproduire ici
Dans la période que Bloch ne définit pas ( entre haut et bas MA) M.Bloch souligne la quasi identité entre tenancier "serfs" et tenanciers "libres" citation : les tribunaux royaux ( l'expression même suppose le XI es) reconnaissaient ( aux serfs) que ses devoirs étaient fixés par la coutume de la terre : stabilité absolument contraire à la notion même d'esclavage( souligné par nous) dont l'arbitraire est un élément essentiel. Certains esclaves figuraient dans les troupes de fidèles armés dont s'entouraient les grands. Le prestige des armes, la confiance dont ils étaient l'objet, en un mot, pour parler comme un "capitulaire" " l'honneur du vasselage" leur assuraient dans la société un rang et des possibilités d'action à ce point au-dessus de toute tare servile que les rois jugèrent bon de leur réclamer, par exception, ce serment de fidélité auquel ne participaient , en principe, que les vrais francs.

Les tenanciers des seigneureries non serviles portaient en général le nom de colons. Mais l'attache au sol naguère caractéristique de cette condition était peu à peu tombée en désuétude. Le bas-empire avait conçu le dessein de fixer tout homme à sa tâche héréditaire en même temps qu'à sa cote d'impôts [...] les royaumes barbares pas plus que la plupart des royaumes médiévaux qui leur succédèrent ne disposaient de l'autorité nécessaire pour poursuivre la paysan fugitif. La décadence de l'impôt foncier enlevait d'ailleurs tout intérêt à cette poursuite. Il est significatif qu'au IXe s bcp de colons se soient trouvés établis sur des manses "serviles" ( qui avaient été jadis allotis à des esclaves) et inversement bcp d'esclaves sur des manses "ingenuiles" jadis attribuées à des colons. Au IXe s on ne sait même pas s'il va à l'ost sinon sous la bannière du chef dont il tient sa tenure. Cité en justice, le jeu des immunités et les usages le font juger par ce même chef. On retrouve bien là le lien d'homme à homme dans cette classe.

En ce qui concerne la question du servage comme acte volontaire

C'est la pratique de la commendise. Beaucoup de modestes hommes libres se cherchent un défenseur sans pour cela accepter de se faire ses esclaves ( c'est la question traitée quelque peu péremptoirement par le précédent contributeur). Ils lui livraient leur terre qu'ils reprenaient à titre de tenure. Dès les carolingiens on voit de nombreux cas d'affranchissements faits par les maîtres à partir des anciennes latifundia du bas-empire aujourd'hui morcelées. Un lien " personnel" médiocrement défini trouve une sorte de définition juridique au IX e s par la forme de dépendance très répandue du lien "d'humble sujétion" la condition de l'affranchi " avec obéissance". Bloch ajoute que l'influence chrétienne est indiscutable et rejoint l'utilité économique d'avoir des travailleurs libres titulaires de droits plutôt qu'un troupeau d'esclaves. En effet si l'Eglise n'était pas contraire à l'esclavage en lui-même, elle considérait que la libération d'un esclave chrétien était oeuvre pie par excellence.
On trouve donc un statut a mi-chemin entre celui de l'homme libre et le servage c'est la "manumission" . L'affranchi est en même temps le tenancier de son patron et était chargé plus personnellement d'obligations qui venaient souligner la sujétion ( par ex une part de l'héritage reçue à chaque mort par le patron et, plus souvent une taxe annuelle par tête) ce statut semble être celui préféré par les hommes libres désireux de trouver un protecteur comme il devenait celui du serf affranchi , Bloch souligen que ces liens étaient encore assez fort pour que l'Eglise refuse d'accepter qu'un manumis soit reçu à la prêtrise.Ils devinrent les " colverts" collibertus. Les glissements sémantiques firent perdre le sens originel des mots mais on retrouve dans cette condition de "colverts" ( anciens manumis) des "commendés " ou "gens d'avoueris" ( mot synomyme de protrection) dans une classe intermédiaire entre la liberté et la servitude. Si un homme se placait avec sa postérité sous la dépendance d'un maître auquel entre autre obligation il promettait le "chevage" l'acte était qualifié d'asservissement volontaire ou commendise avec clause de sauvegarde de liberté.
Comme on le voit la question est complexe éloignée de mes premières approximations et des certitudes du duc de R...

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Message Publié : 11 Jan 2009 13:01 
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Eginhard
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Dans ma question je n'imaginais pas une démarche individuelle , une personne et sa famille se soumettent à un seigneur et maitre . J'imaginais plutot une démarche collective au haut moyen age : une communauté villageoise , au statut d'hommes libres , devant la crainte des invasions et ses conséquences : pillage, meurtre , déportation en esclavage......ne préferait-elle pas accepter le statut de serfs avec toutes les nuances locales et la soumission à un seigneur, chef de guerre suffisamment armé ,en échange d'une réelle protection , c'est à dire la soumission à quelqu'un qui ira jusqu'à la mort pour protéger son domaine avec ses habitants .


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Message Publié : 11 Jan 2009 15:50 
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Plutarque
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sauf à être corrigé je m'aventure à dire que les communautés villageoises sont très tôt composées de serfs ou de manumii ou de libres sans qu'il soit facile de déterminer qui est qui mais il ne me paraît possible de penser l'asservissement collectif voulu ( recherche de la protection d'un seigneur) ou subi ( rezzou de quelque seigneur brigand) de façon différente : pour le premier cas c'est inutile l'asservissement n'étant pas nécessaire et facilement remplacé par un lien d'une sorte de vassalité pour le second cas la communauté villageoise appartenant ( sauf rares cas d'allodialité) à un seigneur ( vous connaissez l'adage " nulle terre sans seigneur") c'était un motif majeur de guerre

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Message Publié : 12 Jan 2009 9:52 
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Hérodote
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Bonjour, c'est bien d'étaler sa science mais vous ne répondez pas à la question : l'origine du servage. On se fiche de ce qui se passe sous les Carolingiens, le servage existait déjà, donc hors sujet!
Précision, puisqu'on est en plein hors sujet, la différence entre l'époque carolingienne et mérovingienne concernant les rapports humains est que les Pippinides vont lutter contre les liens personnels horizontaux qui s'étaient développés antérieurement et ayant pour origine l'émergence du "potens" à la fin du bas Empire Romain.
Les Carolingiens voulaient une hiérarchie, donc verticale, entre les hommes qu'ils fussent serfs ou seigneurs. Ils n'y parvinrent pas totalement...
Bref sans intéret, car hors sujet.

Réponse à "letiers"

"Lier absolument servage et féodalité semble hardi! Le servus carolingien n'a rien à voir avec celui du bas-empire et votre raisonnement s'il séduit par sa logique me semble partiel et ne pas recouvrir l'ensemble des paramètres :
1er paramètre: l'intervention de l'Eglise possible mais pas certain. Grégoire de Tours affirme que la société du VIe siècle est largement esclavagiste, beaucoup moins celle du siècle d'après."

Vous confondez les Mérovingiens abec les Carolingiens!

"2e paramètre : le tarissement des sources d'approvisionnement de l'esclavage. Le marchand dirige vers vers les pays islamiques la plus notable partie de ceux voués à ce statut d'esclave."

L'Islam, Kézako? Pur anachronisme, révisez vos dates!

"3e paramètre la glissement de l'esclavage vers le servage :dès avant la fin de l'Empire on sait que les "troupeaux" d'esclave sont de moins en moins facile à manier. Exiger des services de tenanciers libres devint moins difficile que de diriger des esclaves rétifs. Le " chasement" d'un grand nombre d'esclaves sur des manses serviles fit des servi casati des brassiers ( de très petits exploitant sans train de culture). Or ces servi casati acquéraient de facto une sorte de liberté ( au moins de mouvement) et ce n'est - progressivement certes- que théoriquement qu'ils demeuraient objet de commerce. Ce n'étaient plus vraiment une marchandise.
Evidemment ce statut de non-libre était héréditaire. Les enfants de non-libres étaient eux-mêmes servi ( en cas de mariage mixte - chose fréquente- ils suivaient le statut de la mère, si elle était libre, ils le devenaient)"

C'est d'une évidence vu l'incurie de l'Etat romain mais le statut des esclaves avait été réformé au moins deux siècles avant la date que vous nous donnez (je peux faire une recherche pour préciser), comme quoi vous nous décrivez ce qui se pratiquait déjà depuis longtemps donc ce n'est pas un élément contradictoire pertinent.

"4e paramètre - les charges du non libre. Dans un message précédent j'évoque le " chevage" obligation servile ou protection speciale ( d'une église le plus souvent)?"

Oui mais cela ne répond pas à la question!

"5e paramètre l'union entre maître et esclave. Qui semble donner raison au précédent contributeur : le servus carolingien n'est pas seulement la " chose" du maitre mais un lien d'homme à homme les lient : d'un coté liberté de lui demander service constant, lui reprendre sa "tenure" en milieu rural, le réduire à son état antérieur de domestique; d'un autre coté il lui doit défense et protection en toute circonstance..."

Idem, quid de l'époque mérovingienne?

Bien à vous.


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Message Publié : 12 Jan 2009 11:32 
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L'origine me semble être à la fin de l'empire romain, lorsque les empereurs rivent les colons à leur terre sans possibilité de changer de lieu et de métier. Le colon doit l'impôt, mais rapidement, il ne le donne pas au percepteur, mais au maître du grand domaine qui le jouxte et qui bientôt l'absorbe. Le manque de numéraire fait que les prestations se donnent petit à petit en nature, puis en corvées.

La deuxième source du servage me semble être un simple souci de bonne gestion. Plutôt que d'avoir de grands troupeaux d'esclaves, il semble plus judicieux de leur confier un lopin de terre à cultiver, de leur permettre de vivre en couple (et de se reproduire), à un moment où la matière première se fait rare.

Donc, pour moi, le servage trouve sa source dès le IVème siècle.

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Message Publié : 12 Jan 2009 12:14 
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Plutarque
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Bien sûr - et il suffit pour cela de se reporter au texte de M.Bloch .Les serfs ne descendaient pas des esclaves et leur condition ne représentait pas un simple avatar plus ou moins édulcoré de l'ancien esclavage ou du colonat romain. C'est, comme vous le dites, entre les deux pôles protection/oppression que tout régime de "clientèle" et donc de servage qu'on oscille. Mais tous les paysans ne deviennent ( ou ne sont d'origine pas) serfs. On ne peut dresser sans témérité une "carte" de la liberté et de la servitude paysanne. Bloch affirme que dans la même région et dans des dates voisines on ne voit presque jamais deux censiers user de critères semblables et d'ajouter : " aux hommes mêmes du temps les structures de la société où ils vivaient n'apparaissaient pas bien clairement. C'est que des systèmes de classification très différents s'entrecroisaient. Les uns empruntant aux traditions elles-mêmes discordantes, tantôt de Rome tantôt de la Germanie. Ne pas oublier que le nombre des esclaves est extrêmement faible et que parmi eux leur mode d'existence a introduit très tôt des différences profondes laissant leur statut illisible. C'esT pourquoi il est préférable d'éviter les généralités et de donner les sources de ses affirmations ne serait-ce que pour comparer les points de vue dont on se sert.

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Message Publié : 12 Jan 2009 12:30 
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Je suis en train de lire cet ouvrage où l'on constate que le servage est plus que multiple, qu'il change suivant les régions, qu'il est très loin de ce qui est décroit dans les ouvrages scolaires et que l'on ne peut surtout pas tirer de généralités.

Image

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Message Publié : 12 Jan 2009 12:42 
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Plutarque
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excellent livre en effet

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Gilles Deleuze


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