Pour le Bouddha, on peut facilement imaginer une suite de longue durée de pillages, d'échanges (commerciaux ou non), d'accaparements divers. Je suggèrerais bien évidemment un itinéraire allant de l'Inde jusqu'au Moyen-Orient, avant de passer en Europe où il aurait été emmené comme curiosité ou artefact magique, comme cité précédemment. Après, en l'absence de sources, je ne m'avancerai pas plus sur le sujet.
En revanche, connaissant les relations entre la Chine et Rome, et ayant quelques vagues notions de ces mêmes liens entre l'Inde et l'empire romain, je suppose qu'il y a une matière fournie à la réflexion et à l'exploration de pistes diverses.
Je ne peux que vous conseiller la lecture de cet ouvrage, "L'Inde vue de Rome : Textes latins de l'Antiquité relatifs à l'Inde" de Jacques André, reliure inconnue. Belles Lettres 1986-01-01.
ISBN: 2251328645 / 2-251-32864-5
EAN: 9782251328645
http://www.amazon.fr/LInde-vue-Rome-lAn ... 2251328645En sus, voici une petite chronologie qui relève l'aspect commercial de la chose, qui fut totalement prépondérant :
On assiste au I er siècle avant JC à l'ouverture de deux grandes voies vers l'Inde et l'Orient :
# Par bateau : un voyage de 2 ans réduit de moitié et fortement sécurisé lors de la découverte (voir ci-dessous) de l'alternance des moussons : aller de avril à octobre avec les vents du sud-ouest, retour d'octobre à avril avec les vents du nord est. (côte Mer Rouge, golfe persique puis l'océan indien)
# Par voie de terre, la route de la soie : Chang'an (Chine, actuellement Sian), vers l'ouest le long de l'Himalaya, via la Perse, le croissant fertile jusqu'à la méditerranée ou jusqu'à la côte via l'Indus. Bifurcation possible vers le nord, la mer Noire et Byzance via mer d'Aral et Caspienne. Ce parcours était variable selon la stabilité politique et les taxes locales sur le passage des caravanes.
Ces routes directes ont été mises en place pour éviter les intermédiaires (Parthes, nabatéens). Ainsi Alexandrie devint le centre principal du commerce romain des épices. Le "De re coquinaria" de Apicius, livre culinaire, cite un vaste assortiment d'épices pour des utilisations diverses : conserver, rehausser le goût des aliments, faciliter la digestion,…
# -24 : Rome lance une invasion contre l'Arabie pour se venger de leurs abus et mensonges sur les épices. Celle-ci échoua lamentablement. Mais en l'an 40, Hippalus marchand grec, découvrit par la ruse et l'intelligence, une part du mensonge arabe : le cycle des moussons, qui rend le voyage plus court et plus sûr jusqu'en Inde.
Pendant cette période, des échanges commerciaux stables s'installent entre Rome et l'Inde via l'Egypte.
De plus, au II siècle, la dynastie Han contrôle suffisamment l'Asie centrale pour sécuriser la route de la soie, régularisant encore plus le commerce. A cette époque, les épices populaires à Rome sont : le poivre, le gingembre, le curcuma, etc…
Grâce aux romains, toute l'Europe prend goût aux épices. Même les Goths apprécient les épices car lors du siège des cités romaines, ils réclamèrent aux romains moult épices pour éviter le pillage de leurs villes.
# En 408, le siège de Rome suivi du pillage de Rome par Alaric Ier (roi wisigoth) annonce la chute de l'empire romain. Dès lors, Constantinople devint le centre de l'empire d'Orient, et de nouvelles routes commerciales s'ouvrirent.
# En 641, la prise d'Alexandrie par les Musulmans mit fin au commerce entre Rome et l'Inde. Les prix des épices s'enflammèrent dramatiquement en Europe.