"descendant de Charlemagne" nous signale qu'il descend de Charlemagne.
Je tenais donc à faire quelques remarques sur ce problème de "descendance".
Tout d'abord, je lui dit chapeau. En effet, moi qui fait depuis des années mon arbre généalogique (avec de nombreuses années d’interruption), je sais que lorsque l’on est roturier, on ne peut remonter le plus souvent au delà de 1600 soit 8 siècles après le sacre de Charlemagne.
Monsieur Yann Grandeau (+) (« A la recherche de vos ancêtres, guide du généalogiste amateur », éd. Stock, 1984) ne disait-il pas : « Ne vous laissez pas éblouir par ceux qui prétendent remonter aux Croisades. Les généalogies fastueuses qu’ils étalent devant vous sont le plus souvent arbitraires, fondées sur des traditions non vérifiées, des hypothèses, des présomptions, des probabilités au mieux des vraisemblances. Elles ne résistent pas à la critique ».
Alors et les nobles ? Dans ce cas, il faut rappeler que beaucoup de nobles français ne sont que d’anciens roturiers anoblis. Sur les 3 225 familles nobles (d’après Régis Valette, « Catalogue de la noblesse française », 1989, éd. Robert Laffont, cité dans le Quid 2002 p.572c), seules 2 811 sont de l’Ancien Régime (87%). Parmi ces familles, 1 408 sont de noblesse d’extraction (43,6% de l’ensemble de la noblesse), les autres sont essentiellement des anoblis.
D’après J. H. de Randeck (cité dans le Quid, p.573a) 264 familles françaises remontent au delà de 1351. Parmi ces familles, ce sont les Capétiens qui remontent le plus haut, peut-être jusqu’à Dagobert. Les autres familles remontent au Xème siècle pour les plus anciennes.
Donc, à part si on est Capétien,il est difficile de remonter à Charlemagne.
Quoique d’après les estimations de Monsieur Otto Forst de Battaglia (Quid, p.621c) 20 millions de personnes descendent de Charlemagne. Malheureusement, il n’est pas possible de savoir qui !
Moi, peut-être ?
Maintenant cette prétention de « descendre » de quelqu’un me fait penser à deux phrases. L’une de La Bruyère qui disait que nous descendons tous d’un roi et d’un pendu (Y. Grandeau, ouvrage cité, p.17) et celle-ci (Y Grandeau, ouvrage cité, p.306) venant d’un « jeune ingénieur, fils d’ouvrier, à qui une vieille douairière disait, lors d’une réception :
- Vous oubliez, jeune homme que dans ma famille nous descendons, depuis le XIVè siècle, d’un connétable de France !
A quoi, fièrement, il répondit :
- Vous descendez, Madame, c’est visible. Dans ma famille, depuis le XIXè siècle, nous montons d’un plombier-zingueur. »
Cordialement