Snorri voulait sans doute parler de Jublains et non Joulains
dom calmet a écrit :
Mais est ce que quelqu'un , au ministère de l'equipement aurait émis une fois l'idée, de reprendre les anciens tracés des voies romaines pour créer des autoroutes ?
Cette remarque me permet de dépasser le cadre chronologique de votre premier message, Dom Calmet ! Dans mes contrées, l'A28 a permis de nombreuses découvertes archéologiques... et dans le Nord Sarthe (immédiatement au sud d'Alençon) le tracé de l'A28 reprend non pas un axe de communication romain mais néolithique !! Ont effectivement été fouillés deux sites de productions de bracelets en schiste (civilisation du Villeneuve Saint-Germain, env. 5500-5000 av. J.-C.) éloignés de moins d'un kilomètre. Lors de la prospection d'une parcelle situé à environ 800 mètres de l'A28, a été découverte une matrice de bracelet faite dans un schiste qui ne se trouve pas dans la région d'Alençon... c'est un schiste breton !! Quant à la diffusion des bracelets (les deux sites fouillés sont les deux seuls ateliers de productions actuellement connus), elle s'étend jusqu'en Belgique ! L'aire de la civilisation Villeneuve Saint-Germain, justement marquée par les bracelets en schistes, s'étend de la Bretagne à la Belgique. L'A28 relie Abbeville à Tours et, dans sa portion aux alentours d'Alençon, cette autoroute est clairement superposée à un axe de communication néolithique (elle passe même sans doute par un centre névralgique de la civilisation Villeneuve Saint Germain, celui de la production des parures en schiste). Mais ça, le gugus de l'équipement ou de Cofiroute ne l'a pas voulu, et ça l'a même plutôt fait ch... d'avoir ces deux tas de cailloux sur son chantier !!
Pour en revenir aux axes romains, je vous conseille la lecture de l'ouvrage de Gérard Coulon,
Promenades archéologiques. Les voies romaines en Gaule, Errance, 2007. Le nombre de voies encore "utilisées" à l'heure actuelle - certes pas des autoroute, mais plutôt des départementales/nationales - n'est sans doute pas si ridicule que cela.
Quant à la question des sédiments qui recouvriraient une voie, pour en avoir vu une en fouille, il ne faut pas se tromper entre les sédiments naturels et les sédiments "rustines" des nids de poules et utilisés lors des remises à niveau d'une voie usée (car justement non pavée) ! Celle que j'ai eu l'occasion de voir (en Mayenne) a clairement - enfin, d'après l'archéologue de l'INRAP qui m'a fait la visite - été réemployée à la période médiévale. Preuves : les "rustines" sur au moins un mètre de stratigraphie et sur les bords de la voies, substructions gallo-romaines et médiévales cote à cote.