Pédro a écrit :
C'est plutôt la fragmentation féodale qui est à l'origine de la montée de la violence.
Les évêques ne recrutent où selon vous si ce n'est dans l'aristocratie? Ce ne sont pas de pauvres religieux brimés par les puissants...
Sur le 1/ je croyais que l'insécurité émanant des nombreuses razzias des sarrazins, des normands et des hongrois, avait amené un besoin de protection à l'origine de la féodalité car conjugué à un affaiblissement de l'autorité royale qui se perd par des luttes internes perpétuelles.
2/ Concernant les Evêques, ils sont certes membres de l'ancienne aristocratie, bien d'accord là dessus évidemment, mais on les voit dépossédés de leur ancien pouvoir séculier, d'abord par le pouvoir royal qui va même jusqu'à en arrêter plusieurs au 8è siècle comme les Evêques d' Orléans et d' Auxerre, dont les propriétés sont attribuées à des Comtes. Idem pour celui de Tours. Les carolingiens contrôlent de près les Evêques et "rognent" leurs pouvoirs dit KF Werner, universitaire allemand spécialiste des francs.
Duby mentionne pour le 10è siècle: " l'église alliée des rois, fut la victime de l'élévation des princes, qui se rendirent maitre de tout l'état ecclésiastique de leur principauté, nommant les evêques et les abbés, mettant la main sur les biens de l'église. Celle-ci tomba à un niveau très bas: on vendit les charges .... l'église n'a jamais connu un abaissement aussi profond." ... " le clergé cessa de constituer une élite intellectuelle." Il ne s'agit pas des hommes mais d'un mouvement profond qui paradoxalement accroit considérablement le rôle de la religion mais abaisse le haut clergé séculier.."