Bonsoir à tous,
Etudiante en 2e année d'histoire à Paris, je me permets de vous solliciter votre aide à propos d'un exposé que j'ai à rendre en histoire médiévale. Cette année, nous étudions les Carolingiens et j'ai eu la chance de tomber sur un texte traîtant de l'affaire du divorce de Lothaire d'avec Teutberge. Si j'ai plus ou moins compris la trame de l'histoire, je ne comprends rien au texte que le prof m'a attribué. J'aurais aimé savoir si quelqu'un pouvait m'éclairer un petit peu dessus..?
D'avance merci !
Lothaire, envoyant vers Charles et vers Louis, les pria de n'apporter aucun trouble dans son royaume jusqu'à ce qu'il revînt de Rome; cependant il ne reçut de Charles aucune promesse: mais ayant eu de Louis l'assurance qu'on a dite, il s'achemina pour Rome, après avoir parlé d'abord avec son frère l'empereur Louis, pour qu'il obtînt, s'il était possible, du pape Adrien, qu'il pût renvoyer Teutberge et reprendre Waldrade, et il ordonna à Teutberge de venir après lui à Rome. Mais, à ce qu'on disait, l'empereur Louis, attaqué par les Sarrasins, ne devait pas s'éloigner pour accomplir la demande de son frère, le roi des Grecs lui ayant envoyé en toute hâte plus de deux cents navires pour le secourir contre ces mêmes Sarrasins. Lothaire, voulant continuer le voyage qu'il faisait à Rome à cause de ses femmes, et qu'il avait entrepris en un temps peu propice, à savoir au mois de juin, arriva à Ravenne où il rencontra des messagers de son frère qui lui conseillait de ne pas aller plus loin et de ne pas demeurer plus longtemps dans son royaume, mais de retourner chez lui, pour se réunir ensuite dans un lieu plus commode et un temps plus opportun ut y traiter de ce qu'il voudrait, Lothaire, laissant Rome de côté, parvint vers son frère à Bénévent; et, au moyen de beaucoup de sollicitations, de présents et de peines, obtint de lui, par sa femme Ingelberge, que ladite Ingelberge revînt avec lui, Lothaire, jusqu'au monastère de Saint-Benoît, situé sur le Mont-Cassin. Il y fit aussi venir vers lui et Ingelberge, par un ordre de l'empereur, le pape Adrien; et, lui ayant fait beaucoup de présents, obtint de lui, toujours par Ingelberge, que le pape lui chantât la messe et lui donnât la sainte communion, moyennant cette assurance qu'après que le pape Nicolas eut excommunié Waldrade, il n'avait eu avec elle aucune cohabitation ni commerce charnel, ni aucune sorte d'entretien. Ce malheureux, à la manière de Judas, feignant une bonne conscience et l'impudence sur le front, ne craignit ni ne refusa d'accepter à cette condition la sainte communion.
(dans le fascicule, le prof l'a intitulé l'affaire du divorce de Lothaire II et l'ambition de Charles le Chauve ; il est extrait des Annales de Saint Bertin)
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