Bonsoir,

j'aimerais avoir des informations sur le régime de l'hospitalité lors de l'installation des Barbares dans l'empire romain.
J'ai cru comprendre que les Romains devaient donner un tiers de leurs terres aux Barbares, ainsi que la moitié des forêts, est-ce le cas ? Comment cela se passait-il concrètement ? Les mêmes règles étaient-elle en vigueur partout ?
Je dois admettre qu'en fait, je ne comprend pas grand chose à tout cela.

Merci par avance

C'est vrai que quand on lit ces chiffres 'abstraitement' dans un manuel on n'y prête pas toujours une grande attention, mais imaginez le cataclysme que ça a dû être !
La comparaison ne vaut pas grand chose, je le reconnais, mais imaginez un instant quelque chose de comparable dans un village français actuel ou dans un passé plus ou moins récent (donnez un tiers de vos terres aux allemands, aux Roms, aux rapatriés d'Algérie...) !!
Je suis toujours un peu étonné à la lumière de ces chiffres qu'on relève si peu (?) de heurts entre populations.

Cela donne envie d'en savoir beaucoup plus sur la façon dont les choses se sont réellement passées (mais les sources manquent sans doute).

je pense tout simplement qu'il y avait beaucoup plus de terre en friche, en particulier en fond de vallée et énormément de forêt à déboiser. Il faut plutot comparer avec l'arrivée des immigrands irlandais aux états unis. Peu de gens dans un grand pays.

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Lietz her heidine man. Obar seo lidan.
Thiot urancono. Manon sundiono.
(Il permit que les païens traversassent la mer, Pour rappeler aux Francs leurs péchés)

Je pense que l'étendue des terres à déboiser ne devait pas être aussi grande qu'on l'a crue ...Les analyses des concentrations de pollens donnent en bien des régions,sauf peut être en zones montagneuses des résultats analogues à ceux d'aujourd'hui...Le grand déboisement remonterait au néolithique si j'en crois mes anciennes lectures

Je m'étais aussi demandé si les textes sur l'hospitalité que nous pouvons lire maintenant, n'étaient pas destinés à entériner, en général, des états de fait antérieurs à la parution du texte, des installation de barbares déjà effectuées qui auraient pu survenir progressivement sur des dizaines d'années (ce qui est peu au regard de l'histoire mais beaucoup au regard d'une vie...) - et peut-être, en effet, dans beaucoup de cas sur des friches.
Autrement dit, dans cette hypothèse, on n'aurait pas eu, au moins dans le cas le plus courant, un : 'ils vont arriver demain et vous devrez leur donner immédiatement un tiers de vos terres et la moitié de vos forêts'.

Mais, à vrai dire, je n'ai pas la moindre idée là-dessus, qu'en pensez-vous ?

Je suis d'accord. Les régions frontalières avaient été durement touchées, et je pense que c'est une légalisation après coup. Il me semble, à vérifier, que le seul endroit où cette mesure a été appliquée est la zone conquise par les Lombards, mais c'est déjà tardif.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

J'avais lu, dans un livre sur les Burgondes, que l'auteur estimait qu'il fallait comprendre que les proportions représentent une part du revenu des terrains attribués aux envahisseurs, et non la propriété en tant que telle. De la sorte, les Barbares, peu nombreux, n'exploitaient pas directement les terrains. Une troupe s'installait sur une grande propriété gallo-romaine (manse), sur laquelle travaillaient des esclaves ou des colons, et le propriétaire leur reversait leur dû, à titre de protection. C'était en fait une nouvelle fiscalité, qui annonçait déjà le système féodal, qui se mettait en place.

Cette interprétation paraît-elle plausible ?

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Qui contrôle le passé contrôle l'avenir.
George Orwell

Il semble que le partage des terres était effectif, puisque lors de l'installation des Burgondes, il y a partage à la fois des terres, mais aussi des esclaves. C'est donc que le propriétaire ne versait pas quelque chose à son occupant. Il semble aussi qu'il demeurait propriétaire du tout, puisqu'il devait les impôts sur l'ensemble du domaine. Que le système ait évolué à la suite de la chute de l'empire est fort probable, mais le manque de texte se fait là aussi cruellement sentir.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Dans « Les Burgondes » de Katalin ESCHER, l’auteur explicite assez longuement ce sujet.
Elle commence par remarquer que la question de la modalité de la « subvention » accordée aux Burgondes divise les chercheurs, entre un partage effectif des terres et celui des impôts.

Le fait qu’il y ait eu apparemment peu de problèmes liés à ces partages lui fait supposer que :
- soit c’était une partie des impôts qui était accordée,
- soit que les terres attribuées aux Burgondes (ou aux Alains) étaient sans doute des terres en friche, ou à déboiser.
Etant frappée par l’insistance avec laquelle les sources parlent de terres, de terres cultivables, de forêts, d’essarts, elle penche plutôt pour la seconde solution.