frenchinamst a écrit :
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Au Moyen Age, et jusqu'à l'extrême fin du XVe siècle et le milieu du XVIe siècle, la culture technique échappe à l'écrit. Pour écrire l'histoire des mines et de la métallurgie au Moyen Age et à la Renaissance, un travail pluridisciplinaire est nécessaire. La première étape du travail de l'historien consiste à rechercher les rares écrits existant. Il s'agit principalement d'archives ecclésiastiques, comme les chartes, ou de documents comptables comme les comptes de chatellenies, les baux, les contrats d'albergement. Ces documents, s'ils expliquent certains aspects du travail, permettent rarement de localiser les sites et ne contiennent aucune information technique.
Pour localiser ces " vieux travaux", il faut faire appel aux archives contemporaines, c'est-à-dire aux cartes et cadastres anciens, aux journaux des élèves ingénieurs des mines, etc.
Quant aux sources et traités Renaissance, ils sont généralement postérieurs à la fin du XVe siècle. Les illustrations étudiées proviennent des vitraux de l'église de Fribourg (XVe siècle), du graduel de Kutna Hora (1498), du graduel de Saint-Dié (1513) ou de différents traités: De la pirotechnia de Biringuccio (1540), De re metallica de Giorgius Agricola (1556) ou le Schwazerbergbuch (1556).
La deuxième étape, complémentaire, est l'étude archéologique des sites. Elle peut être faite à partir d'un inventaire détaillé des sites miniers et métallurgiques établi à partir des cartes topographiques et géologiques et de l'observation sur le terrain. Comme les mines repérées sont assez souvent difficiles à dater, il est nécessaire de faire une étude exhaustive de quelques grands sites afin d'établir la chronologie de certaines techniques.
Pour ce faire, la fouille archéologique de surface sert à mieux connaître les installations liées à la vie quotidienne des ouvriers, les carreaux de mine et les ferriers, les ateliers de métallurgie. Mais une archéologie souterraine, impliquant le recours de techniques propres à la spéléologie, est indispensable pour comprendre les techniques minières proprement dites.
Lors de l'étude, la dimension ethnoarchéologique permet de comprendre des phénomènes techniques ne correspondant pas aux grands découpages chronologiques de l'histoire mais s'inscrivant dans la durée. Enfin, l'expérimentation intervient dans l'analyse des scories avec la paléométallurgie et dans l'étude des objets métalliques avec la métallographie.
On peut déjà dresser un premier bilan des études en cours ou réalisées en France.
La prospection des minerais non affleurants demandait un investissement certain d'énergie et d'argent et se faisait à la manière des sourciers, avec une baguette, ou en observant les sources et la végétation.
L'exploitation pouvait se faire à ciel ouvert ou sous terre, mais toujours en fonction de la gîtologie, c'est-à-dire de la morphologie et de la nature des corps minéralisés, de leur situation par rapport à la surface, les mineurs se contentant, jusqu'au milieu du XVe siècle, de suivre les minéralisations.
Plusieurs types d'exploitation peuvent être observés: l'exploitation par chambres et piliers s'applique généralement aux filons plats ou aux gisements en amas. L'exploitation par dépilages concerne les corps minéralisés verticaux. L'exploitation par tranchées remblayées se rencontre dans les très grands dépilages. Ce n'est qu'au XVe siècle qu'apparaissent les premiers travers-bancs, galeries creusées dans le stérile pour relier des zones minéralisées.
L'abattage se fait à la pointerolle, "burin" emmanché de 12 à 14 cm de long, ou au feu: le mineur allumait des feux contre les parois qui se craquelaient sous l'effet de la chaleur.
Les efforts d'innovation portent sur les solutions aux problèmes liés à l'approfondissement des réseaux souterrains: aération, exhaure avec la mise en place de pompes très perfectionnées, circulation des hommes et des matériaux avec les travers-bancs et les puits. Mais l'outillage reste inchangé jusqu'à l'apparition de la poudre, au début du XVIIe siècle.
Guilhem découvrit des forges dans toutes les vallées. Toujours au bord 'une rivière, elles paraissaient identiques : une roue à eau entraînait une roue dentée faisant monter et retomber un lourd marteau. Cette masse écrasait le minerai en fusion provenant d'un four de pierre recevant de l'air par un soufflet de cuir, lui aussi activé par la roue à eau. Ces chocs débarassaient le minerai de ses scories et martelaient des blocs de métal ou des barres vendus ensuite aux forgerons d'Alest.
Car à Alest, on trouvait toutes sortes d'artisans transformant le fer brut. Des maréchaux-ferrants, des serruriers, des cercleurs de tonneaux, des faiseurs de charrues, des chaudronniers, et tous les armuriers possibles : des tréfiliers étirant le fil à mailles, des escuciers faisant écus et casques, des éperonniers, des mailleurs forgeant des mailles, des haubergiers fabriquant des hauberts et des cervelières. Et bien sûr tous les autres métiers de la métallurgie comme des fermaillers travaillant les fermoirs, des forcetiers confectionnant des lames de forces, des couteliers, des fourbisseurs et des faiseurs de carreaux d'arbalète, de fers de lance ou de pointes de flêche.
De taille et d'estoc,
Jean d'Aillon
La jeunesse de Guilhem d'Ussel
Chevalier troubadour