Guise a écrit :
Etant muté en Picardie, ça m'intéresse !
Mais je doute que le lieu soit aussi impressionnant que chez nos amis germains.
Et chez moi,
http://laclairieredarchania.info ne marche pas
Hélas je crois bien que ce site soit tombé dans le chaos de Cthulu
voici une extraction sans les photos (mais de toute façon il ne reste plus rien de l'arbre)
Citer :
L Irminsul Picard.
Le vimeux - entre les vallées de la Bresle et de la Somme - était une terre païenne. Au nord, nous trouvions Leuconaus (aujourd'hui Saint-Valery) avec son mont Leucone, véritable nid d'aigle païen dominant la baie de Somme 1.
A quelques aunes d'ici, à Tours-en-Vimeu, la découverte d'un buste de Cybèle - la Grand Déesse - en témoigne 2. La Guaden Sylva, la forêt de Wotan qui recouvrait toute la région était le dernier refuge d'hommes et de femmes qui fuyaient la domination romaine, et restaient attachés à leur culte druidique.
On sait peu de chose sur leur mode de vie et leur religion - souvent dépeinte comme barbare par les rares sources chrétiennes -, tout au plus qu'ils vénérassent les arbres.
Au IV em siècle, saint Loup et saint Firmin lancent une mission de prosélytisme qui se termina par un échec désastreux 3
Berchund - ou Berchon -, êvéque d'Amiens, tente une nouvelle offensive à la fin du VI em siècle, rapidement repoussée, elle aussi 4
Mais bientôt, la croisade contre le paganisme trouvera un nouveau souffle sous l'impulsion de Gualaric.
Gualaric - ou Walaric -, connu aujourd'hui sous le nom de saint Valery, nacquit en 586 en auvergne. Il devint le disciple de saint Colomban, et se fit moine au monastère de Luxeuil-Les bains (haute-sâone), fondé au VI em siècle sur les ruines d'un temple païen.
Gualaric quitta le monastère après que saint Colomban en fut expulsé.
Il pérégrina un peu partout et ses pas le menèrent du coté de la baie de Somme. Il choisit le mont Leucone comme emplacement de son ermitage - un site de haute tradition païenne.
Soutenu par Berchond, l'êvéque d'Amiens, et assisté par le moine Valdolen, il s'attela rapidement à sa tâche.
L'objectif était clair, l'annihilation totale du paganisme qui commenca par la destruction d'idoles et d'arbres dits « impies ».
Le tronc de l'un des plus majestueux et vénéré de la contrée, véritable Irminsul 5 picard, ne tarde pas à sentir le tranchant des hâches de Gualaric et de ses compères.
La vallée de la Bresle dans le secteur Oust-Marest; dans le fond, au centre, la forêt d'Eu
Son emplacement demeure incertain. D'aucuns prétendent qu'il dominait la vallée de la Bresle, et se serait peut-être situé en périphérie de l'actuelle forêt d'Eu, dans le secteur d'Oust-Marest 6. Pour d'autre, il se trouvait sur l'emplacement de l'église de Pont-et-Marais 7.
L'église de Pont-et-Marais : possible emplacement de l'arbre sacré
Gualaric préchait aussi auprès des populations, et des punitions sévères étaient pronconcées pour ceux qui railler la religion du dieu unique 8.
La mort de saint Valery en 622, et l'incursion normande qui la suivit laissèrent un peu de répis aux adorateurs des forces de la nature.
Quelques années après, saint Blimond, un ancien éléve de saint Valery, revint dans la région et paracheva la croisade contre le paganisme de saint Valery. Les dernières idoles, les derniers arbres sacrés qui tenaient encore debout furent renversés 9.
La région ne s'en remit jamais vraiment; et les anciens dieux se turent.
1. Cf., Leuconaus dernier nid d aigle païen..
2. Florentin Lefils, Histoire de Saint-Valery (Abbeville,1858) p8.
3. Marie-Caroline Dumont, L'abbaye de Saint-Valery-sur-Somme durant l'époque médiévale : de sa fondation, au VIIe siècle, jusqu'en 1518(Amiens, Université de Picardie Jules Verne, 2001) p.18.
4. Lefils op.cit., pp.20-21.
5. L'Irminsul ou arbre-monde, est la représentation de l'Yggdrasil de la mythologie nordique. L'un des plus fameux se situait en Allemagne, près de Padderborn, et fut détruit sous ordre de Charlemagne.
6. Lefils, op. cit., p.20.
7. Dom Grenier, Introduction à l'histoire générale de la province de Picardie (Amiens, Duval et Herment, 1856) p.306.
8. Ibid., p.307.
9. ibid.
En tout cas bienvenue en Picardie, deuxième terre de légende après la bretagne