Je crains que, contrairement aux idées reçues, les humains voyageaient plus et plus loin qu'on imagine.
Niveau arabe, il est à se demander OU ils n'ont pas circulé. C'est de voyageurs arabes que nous avons des informations de choix sur les descendants des "vikings" installés en Russie, par ex.
Les arabes, à l'époque, avec les juifs, faisaient commerce et ne se bornaient pas que au seul bassin méditerranéen.
(on les retrouve en Chine à la cour de Koubilaï Khan...).
Niveau guerre: évitions de faire des assimilations avec nos guerres modernes, dont 14- 18 et 40-45 nous ont accoutumé.
A l'époque, il est ingérable de passer autant de temps et mobiliser autant d'humains sur un aussi grand territoire.
Ce qu'on nomme la "guerre de 100 ans" consiste en quelques bonnes batailles, on se tape dessus, et.. on repart chez soi, pour se refaire de l'argent (il faut équiper, payer les mercenaires, etc...) donc cultiver la terre, etc...
On a donc des "bonnes batailles +/- tous les 4 à 5 ans, pendant une centaine d'année.
Si elle est restée dans les mémoires, c'est bien parce que, régulièrement, on se tapait dessus.
En moyenne, un seigneur va éviter de partir en guerre en hiver, à la période des moissons (sinon personne pour engranger de quoi manger..).
Ceci n'est pas nier la violence.. elle s'exprimait autrement que actuellement.
"On" parle peu des femmes dans les textes? cela ne veut pas dire qu'il n'y en avait pas (on ne parle pas plus du "peuple" ni des enfants...): les écrits sont dirigés par des clercs...
Mortalité des femmes.... Désolée, mais cela m'a toujours fait pas mal rigoler doucement.
Un peu de logique, voulez-vous?
Population de base: 100% de femmes, 100% d'hommes.
"50% des femmes meurent en couche"
1er bébé: restent 50% de femme pour 100% d'hommes soit 100 bébés dont 1/5 "survit =>restent 20 bébés dont 10 filles et 10 garçons (théorie).
au 2ème bébé, des 50 femmes ayant survécu, ne restera que 25 dames, 50 bébés dont 1/5 survit, soit 10 bébés, 5 filles et 5 garçons.
au 3ème bébé, il restera vivantes 12 dames... etc....
Je crains très fort que, à la génération suivante, le cheptel de dames soit terriblement déficitaire... surtout si on continue à appliquer cette "loi" de la mortalité en couche.
En toute logique, l'espèce humaine est éteinte, et depuis un bout de temps!
(à preuve, nous sommes devenus des "écrans" qui communiquent!)
Il semble (mais je n'ai que des informations disparates) que la moyenne des "feux" fût de 2,2 à 2.7 enfants vivants par ménage. De façon surprenante, on retrouve ceci à St Germain en Laye lors d'un recensement effectué fin période mérovingienne.
On a tout de même un boom démographique (XII-XII-XIIIème).
XIVème, je rappelle, on a changement climatique, des épidémies dont la Peste (des épidémies de rougeole aussi d'après le Bourgeois de Paris), famines (moins dramatiques que lors de la Petite Glaciation plus tardive), faits de guerre...
La paléopathologie peut venir à notre secours... Des fouilles ont été menées sur un cimetière, heureusement préservé, sur une période du XIIIème au XVIIIème dans un village proche de Tours.
Décès d'enfants: un peu compliqué vu que la minéralisation des squelettes n'est pas complète (donc ils se "conservent" moins bien) et souvent on les plaçait sous les gouttières.
Niveau "homme-dame": très surprenant, mais la moyenne d'âge des décès des hommes est inférieures aux femmes, bref, déjà, malgré les mortalités en couche, les hommes décèdent plus tôt que les dames.
Pas de "combattants" dans une population rurale qui peut faire pencher la balance en faveur de décès masculin moyen plus précoce, ni des "accidents du travail" importants qui justifierait une mortalité masculine plus précoce.
On a, effectivement, un pic de décès plus précoce et important lors de la Peste, (logique).
Je veux bien vous mettre le lien, mais il est très technique et truffé de termes bien médicaux.
En échange... accoucher en hôpital au XIXème était une voie quasi certaine vers la mortalité en couche... (voir les travaux de Semelweiss)
Quant aux "voix des femmes": le Moyen âge a été "redécouvert" au XIXème...période triomphante de la "femme potiche", minorisée. On peut soupçonner (aussi) que les messieurs ont occulté pas mal de choses concernant les dames...