Merci pour ces précisions, je comprends mieux à présent !
Je suis entièrement d'accord avec vous sur le fait que les études régionales permettent de rassembler une matière relativement importante et souvent méconnue des grands ensembles comme les universités parisiennes (je sais que d'autres sont moins obsédées et mettent davantage en avant les recherches locales) ; en revanche, je ne pense pas qu'une synthèse entièrement satisfaisante soit possible : une synthèse, de par sa nature, est nécessaire ramassée et ne peut toucher à tous les domaines - admettons, peut-être les domaines les plus essentiels, mais jamais tous ensemble.
L'idéal consistant à réunir toutes les connaissances en un seul ouvrage - l'idéal encyclopédique donc - est impossible à atteindre dans l'état actuel de l'expression humaine : tous les éléments ne sont pas liés et ne peuvent pas toujours l'être, même au sein d'une seule région. On opérera toujours des coupes et l'on s'attardera toujours plus sur certains éléments, au détriment d'autres. C'est peut-être rageant, mais c'est ainsi : vous l'aurez compris, je suis pour la multitude des études (surtout lorsqu'elles sont paradoxales), mais raisonnée, bien entendu !
Ce qui m'agace au plus haut point, notamment sur le Moyen-Age (étant plus concerné par l'Antiquité, je sais quelque chose de ce phénomène, soit à propos de l'Antiquité tardive, soit à propos d'Auguste, soit à propos de la dite "République"), c'est cette forme de doxa qui s'est tellement enlisée dans les mentalités qu'on en est venu à la faire passer dans la langue commune : R. Pernoud dénonçait à juste titre le vocabulaire insupportablement rétrograde lié à ces temps... Mais contre cela, je pense que l'historien seul ne peut rien : il lui faut combattre aux côtés du linguiste, du Sorbonnagre, du politique (toujours prêt à bondir sur lui comme un chien sur son os), jusqu'aux professeurs et instituteurs dont les influences sont la clef (mais je puis me tromper) envers cette décadence de l'esprit.