footsteps,

un grand merci pour ce lien:
http://www.franceculture.fr/emission-la ... 2013-05-01

Cordialement et avec estime,

Paul.

Ici en libre accès après inscription sur le site:Puissants et misérables. Système social et monde paysan dans l'Europe des Francs (VIe-IXe siècles), Bruxelles, Académie royale de Belgique, 2006, 727 p. lien: http://www.academia.edu/1180012/Puissan ... 2006_727_p
Ouvrage dans sa totalité,impressionnant d'érudition et de réflexions sur l'état,l'avancée et perspectives de recherche.Merci Mr Devroye.

Merci de nouveau Footsteps.

Je peux lire le livre entiere...parce que "big brother" sait que j'habite la Belgique?

Cordialement et avec estime,

Paul.

Jacques Le Goff en 1957 dans son "Les intellectuels au Moyen Age"
récuse la notion de renaissance carolingienne.Portée par des hommes d’Église de haute culture
elle ne concerne que les fils de nobles intégrant les chapitres de chanoines surtout après la réforme
bénédictine (817). Il constate une fermeture du monde clérical,la thésaurisation des livres magnifiquement enluminés mais très peu lus (Charlemagne en vend une partie pour distribuer des aumônes). C'est une sphère close d’où sortent des hommes destinés à servir l'Empire ou l’Église.
Depuis Le Goff a modéré ses propos mais la voit essentiellement comme prémisse à la renaissance du XIIé s.

Complètement d'accord Footsteps.

J'ai lu le même chez Le Goff...

Cordialement et avec estime,

Paul.

Il ne faut quand même pas exagérer. Sans la renaissance carolingienne, la majeure partie du legs de l'Antiquité aurait été perdu. Les éditions d'auteurs antiques s’appuient sur les copies faite dans les scriptoria du monde anglo-saxon, franc ou italien entre 780 et 880. Sans ces copies plus d'auteurs classiques latins, et ce ne sont pas les manuscrits arabes qui auraient changés la donne.

Certes, cette première renaissance concerne un petit monde vivant à l'abri des cloîtres, des cathèdres et des palais, mais nous vivons pour l'essentiel dans un monde rural. Avec la renaissance des XIIe-XIIIe siècles, la donne a changée : nous vivons dans une société qui s'urbanise, avec des écoles, des collèges et des universités pour lesquels le recrutement est plus ouvert, des effectifs plus important. Mais je ne suis pas sur que l'impact sociétal soit moindre. Les synodes de Théodulphe et de Gautier pour l'Orléanais répercutent le devoir d'enseignement sur l'ensemble des écoles des vici et des villae, et les effets sont peu mesurables, même s'il est possible qu'ils soient assez limités.

Dans ces conditions disons que le Renaissance carolingienne est peut être exagérée, mais il n'en demeure pas moins qu'il existe bien une renaissance à cette époque.

Le truc étant qu'il y a plusieurs renaissances tout au long du moyen âge : outre la carolingienne, il y en a notamment une au XIIe siècle. Mais aucune d'entre elle n'a la portée de La Renaissance, celle des XIV-XVIe siècle. Cette dernière voit un renversement complet de la façon de penser l'homme, et pourtant, même cette Renaissance qui voit la naissance de mouvements qui nous marquent aujourd'hui encore (humanisme, courants artistiques, etc...). Et même cette renaissance reste finalement restreinte - dans un premier temps - à une zone géographique et à certaines couches de la population.
La renaissance carolingienne est, elle, encore plus limitée que La Renaissance.
Donc la renaissance carolingienne a sans doute existé : ce n'est qu'un nom pour décrire un mouvement réel de reprise en mais par le pouvoir de la culture et de la religion. Cependant, si jamais elle a été comparée à la "vraie" renaissance, elle a été exagéré : elle n'en a jamais eu la porté ni la force.