footsteps a écrit :
Le lien d'homme à homme existe à Rome (le patronat et les clientèles) mais ceux ci sont considérés comme égaux.
La germanité apporte en Gaule le lien vertical ,hiérarchique.
Sincèrement, je doute de cela. Le lien de patronage/clientèle est un lien hiérarchique : le patron doit assistance à son client, qui est quelqu'un de moins puissant. En parallèle, le client doit honorer son patron, et lui sert d'appui politique. Le patronage peut aussi se faire pour une cité : un puissant patricien défend les intérêt de cette cité à Rome en échange d'une fidélité de celle-ci.
Dans tous les cas, il y a bien hiérarchie : les clients sont des plébéiens, et seuls les patriciens peuvent être patrons. J'ai l'impression que vous pensez qu'à Rome, tous les citoyens sont égaux, disposants des mêmes droits et devoirs, et que les peuples germaniques apportent l'idée d'inégalité.
Or cette vision est faussée : à Rome, l’égalité telle que nous la concevons n'existe pas. Les citoyens, au temps du principat, sont classés par les censeurs en fonction de leurs biens. Il y a ainsi différents ordres, dont certains sont considérés comme aristocratiques (sénatorial et équestre). Chaque ordre a un certain nombre de droit et de devoirs, suivant l'idée d'
égalité géométrique : c'est à dire que ceux qui ont le plus de biens ont le plus de devoirs et donc le plus de droits. Ainsi, un très pauvre ne se voit jamais demander l'impôt ou de partir à la guerre, même s'il est citoyen. Mais il ne peut voter lors des comices qu'en tout dernier (autant dire jamais, puisqu'on arrête le vote quand une majorité est dégagée).
Il n'y a pas, à Rome, d'idée d'égalité entre les citoyens, de rapports horizontaux. En cela, au moins, la féodalité n'est absolument pas spécifiquement germanique.
footsteps a écrit :
Dans toutes les principautés le rex ne figure (quand c'est le cas!) qu'au début des chartes pour dater le document et tend à disparaitre au long du X ès.L'effort carolingien se décante lentement ,et l'aristocratie étend sa domination partout.Exemple frappant des robertiens,usurpant deux fois le titre suprême sans que personne ne proteste véritablement .
Il n'y aura plus de res publica jusque Philippe Auguste.Bientôt se produira le dernier soubresaut,chaque petit châtelain rendra justice lui même et le morcellement de l'autorité aura atteint son terme,la féodalité.
Tout cela montre, comme vous le dites, un morcellement de l'autorité. En aucun cas une privatisation.