Kurnos a écrit :
Contexte : présence des sarrasins sous allégeance au califat de Damas.
661 Califat de Damas (émirat dépendant de Damas : 711 – 756)
711 Mai - Débarquement Tarik ibn Ziad
711 Guadalete
712 Juin - Débarquement Moussa
718 Agde, Béziers, Nîmes
719 Narbonne
720 Narbonne (720-759 base permanente - Moussa)
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728 Monastère de Lérins
=> Emir Abdérame de Cordoue, allégeance au califat de Damas
732 Bordeaux, Lyon, Macon,
732 Sens (100 km de Paris)
732 Poitiers
734 Moissac
736 Arles, Avignon, Uzès, Viviers
737 Avignon, Narbonne, Berre, Béziers, Agde, Maguelonne , Nîmes.
738 Arles Provence
739 Monastère de Lérins (via la Corse ?)
752 Narbonne
756 L’émirat de Cordoue indépendant (756 – 929)
929 -Le califat de Cordoue : 929 - 1031
Hypothèses et Inconnues :
- les armées étaient probablement composées en partie par des mercenaires convertis des territoires conquis qui ne parlaient pas l’arabe, il est "impossible" d’en connaître l’importance relative ?
- Les enfants des premiers combattants arrivés à partir de 711 étaient en age de combattre à partir de 725 donc opérationnels en 732, quel était l'importance relative de ce sang neuf ?
La politique de natalité a une certaine importance à partir d’une période de 15 à 20 ans.
Expansion musulmane (ARABE) vers l'occident
661 - Instauration par Muʿāwiya (gouverneur musulman de la province de Syrie) du Califat Omeyyade (clan des Banü Umeyya) qui fait de Damas sa capitale et y place le siège du pouvoir Islamique auparavant localisé à Médine.
La dynastie arabe des Omeyyades (ou Umayyades) s'appuie sur la tribu des Quraychites d'Arabie (dont est issu également le clan de Mahomet, celui des Hachémites), ce sont des groupes sociaux au mode de vie typiquement arabo-bédouin où le pouvoir religieux et politique est entre les mains du Calife (le "Successeur" de Mahomet).
Le pouvoir Omeyyade sera constamment disputé par 2 groupes supratribaux:
- celui des Kaisites (ou Qaysites) les Arabes du Nord, dont la plus noble des tribus est celle des Quraychites (clans des Umeyyades, des Hachémites, des Fihrites...) et d'autres tribus de la Mecque ou de ses alentours (Les Kinäna, les Tamîn, Les Sulaym...)
- celui des Yéménites (également appelés Himyarites), les Arabes du Sud, composé particulièrement par les 2 tribus ayant accueilli le Prophète à son arrivée à Médine: les Aws et les Khazradj mais également par d'autres telles que les Asad, les Lakhm ou les Kalb.
Les conflits entre ces 2 "factions" auront non seulement une très grande importance sur le pouvoir exercé à Damas (puis Bagdad) mais se répercuteront dans l'Espagne musulmane, dont ils prépareront la chute.
Le "règne" de Muʿāwiya Ier est marqué par une stabilité politique et une rapide expansion territoriale vers Le territoire de l'Africa byzantine (qui correspond aujourd'hui à la Tunisie, à l'est de l'Algérie et à l'ouest de la Libye).
670 - Fondation de Kairouan (Tunisie)
684 - Marwān Ier, quatrième calife omeyyade, mais premier à descendre d'une autre branche omeyyade (à laquelle il donne son nom: les Marwanides) que celle de ses prédécesseurs.
698 - prise définitive, par une armée de 140 000 hommes de Carthage et de Tunis aux Byzantins (La seule place-forte byzantine en Afrique reste alors Ceuta).
702 - Fin des combats avec les Zénètes (Berbères) rassemblés autour de la fameuse Kahena qui est vaincue près de l'actuelle Tabarka et dont la tête est envoyée au Calife Abd Al-Malik à Damas. qui créé le nouveau gouvernorat d'Ifriqiya au Maghreb.
705/710 - Le nouveau gouverneur (Wali) de l'Ifriqiya, un"mawâlî" (un "client") de la tribu des Lakhm (des "Yéménites") nommé Musa ben Nusayr afin de pacifier définitivement l'Afrique du Nord et en vue de la conquête de la péninsule ibérique demande aux Zénètes -déjà islamisés- de leur fournir un contingent de plusieurs milliers de combattants et désigne l'un de ses affranchis, Tariq ibn Ziyad (d'origine berbère, à qui il avait déjà confié auparavant le commandement de Tanger) à la tête de cette expédition.
710 - Accession au trône wisigothique de Roderic (Rodrigue) dans des contextes politique et social très tendus et instables.
711 Printemps - Débarquement près de Gibraltar de Tarik ibn Ziad, avec une troupe d'environ 12 000 guerriers (selon les sources) à majorité Berbères.
711 Juillet - Combat du rio Guadalete (Wadi Lakko) près d'Algeciras entre les troupes de Roderic et celles de Tariq b. Ziad. 1ere défaite des Wisigoths et mort de Roderic.
711 Été / Automne - Ralliement de tous les mécontents du régime Wisigothique (esclaves en fuite, Juifs du sud de l'Espagne...) aux nouveaux venus musulmans et deuxième victoire de T.bin Ziad sur des troupes Wisigothiques près d'Ecija.
712 Juin - Débarquement en Espagne de Musa b. Nusayr avec le Djund (armée) arabe (Djund et Flotte destinés initialement à la conquête de la Sicile)
Jusqu'à 714 - Occupation méthodique par les troupes musulmanes des territoires wisigothiques (dont Tolède, leur capitale) dans la péninsule ibérique.
Musa b. Nusayr (accompagné de son affranchi T. B Ziad) est convoqué, pour rendre compte de la conquête (et du butin accumulé-->épisode de la "Table de Salomon") par le Calife à Damas. Un nouveau Gouverneur arabe est nommé à Kairouan.
A partir de 715 - La province d'Al Andalus (de l'ancien nom donné par les Wisigoths à leur royaume /Lhanda Lauts/ ) est créée et l'établissement du siège de son gouvernement fixé à Cordoue, les Gouverneurs qui s'y succéderont seront toujours issus de "l'aristocratie" arabe; (plus de "mawla" ) et ce sont à présent le Djund arabe et ses chefs qui occuperont le devant de la scène.
De 716 à 719 - Islamisation et assimilation intensive de la population indigène d'Al Andalus, (exemption d'impôts des familles et intégration des hommes à égalité de statut dans l'armée si conversion, polygamie envers les femmes indigènes, système de la clientèle/Wala..). Arabisation continue du pouvoir et de ses cadres et structures, Mise au pas et mesures de rétorsion envers les berbères par le gouverneur arabe al-Hurr. Arrivée de contingents de "musta'riba" (tribus des arabes chrétiens de Syrie).
Les forces arabo-berbères d'Al Andalus continuent leur expansion et pénètrent en Septimanie (territoire wisigothique)
718 - Siège de Constantinople par une armée Omeyyade de 200 000 hommes et 5000 navires (selon les sources contemporaines des faits).
720 - Prise et Installation à Narbonne (capitale de la Septimanie), frappe des 1eres monnaies uniquement en arabe d'Al Andalus.
A partir de 721 - Nommination d'Abd al-Rahmân al-Ghâfiqi comme Gouverneur d'Al Andalus. Expéditions et raids musulmans vers le Toulousain et la vallée de la Loire (territoires sous domination du duc mérovingien Eudes d'Aquitaine)
724 - Hisham b. abd al-Malik nouveau et dixième calife omeyyade de Damas prône un nouvel effort de "djihad" pour l'ensemble de la communauté et de "l'empire" musulman.
725/726 Occupation de Nîmes et Carcassonne.
732 - En accord avec la politique Califale de Damas d'expansion, le Gouverneur de Cordoue Abd al-Rahmân al-Ghâfiqî conduit une importante armée (avec des composantes arabes, berbères et indigènes) vers l'Aquitaine depuis Pampelune en passant par les Pyrénées occidentales. Il fait brûler les faubourgs de Bordeaux et inflige au duc D'Aquitaine Eudes, une première sévère défaite au confluent de la Dordogne et de la Garonne. le duc d'Aquitaine n'a guère d'autre choix pour arrêter l'avancée arabe sur son territoire que de faire appel à Charles Martel son rival Franc pour l'y aider. Vers Octobre de cette année, aux environs de Poitiers (sur les communes actuelles de Moussais ou de St Martin de Tours), l'armée de francs de Charles Martel et d'aquitains d'Eudes rencontre celle musulmane d'Abd al-Rahmân. Après plusieurs jours d'escarmouches le combat frontal eut lieu et le Gouverneur d'Al-Andalus y trouvera la mort. Au jour suivant Les troupes musulmanes restantes quittent le combat et regagnent leur(s) territoire(s) d'Al Andalus. Charles Martel installe une première "main-mise" sur l'Aquitaine et se présente dorénavant avec ses francs comme le seul adversaire de force face aux musulmans.
741 - Révolte des Berbères kharédjites au Maghreg central et occidental qui y établissent des pouvoirs indépendants du califat. Le Calife envoie une armée (à composante Qasyte) pour y rétablir l'ordre. Celle-ci est défaite et passe en Al-Andalus où elle aide le pouvoir omeyyade local en place (à dominante Yéménite) et qui se trouvait coupé de Damas, à vaincre le soulèvement Berbère dans la péninsule ibérique mais y enclenche également des troubles interarabes pendant plusieurs années.
750 - Fin du Califat des Omeyyades de Damas et début du Califat des Abbassides (descendants d'un oncle du Prophète, Abbâs) qui exterminent presque tous les membres de la famille omeyyade excepté le prince Abd Al-Raḥmān ibn Muʿāwiyah (futur Abd al-Rahman Ier d'Al Andalus) qui réussit à s'échapper et réfugier dans la péninsule Ibérique.
755 - Fondation de l'émirat Omeyyade de Cordoue, indépendant du Califat Abbasside, par Abd al-Rahmân Ier.
Entre 751 et 759 - Passage des villes de Septimanie (Nimes, Agde, Béziers, Narbonne) sous domination de Pépin le Bref (1er des Carolingiens)
762 - Fondation de Bagdad par les Abbassides qui y transfèrent le siège de leur pouvoir.
929 - Proclamation du Califat Omeyyade de Cordoue (en opposition à celui des Abbassides de Bagdad).
Kurnos a écrit :
Hypothèses et Inconnues :
- les armées étaient probablement composées en partie par des mercenaires convertis des territoires conquis qui ne parlaient pas l’arabe, il est "impossible" d’en connaître l’importance relative ?
- Les enfants des premiers combattants arrivés à partir de 711 étaient en age de combattre à partir de 725 donc opérationnels en 732, quel était l'importance relative de ce sang neuf ?
La politique de natalité a une certaine importance à partir d’une période de 15 à 20 ans
Il n'y avait pas (et il n'y aura jamais) de mercenaires dans le djund d'Al-Andalus.
Ce n'est pas seulement la natalité/descendance des premiers ou quelques combattants qu'il s'agit de considérer pour évaluer la "force" , puissance ou capacité des nouveaux maîtres de la péninsule ibérique mais de réaliser qu'à partir d'environ 714 c'est toutes les composantes de la population y vivant qui constituent une nouvelle société musulmane nommée désormais Al-Andalus.