Narduccio a écrit :
En France, on ne prive pas la parole au scientifiques, mais au contraire, on les a si bien écouté qu'on cherche à interdire la parole à tous ceux qui ne le sont pas et qui se serviront de résultats partiels pour promouvoir des formes de racisme. Un marqueur = une ethnie est une forme de racisme quoiqu'on en dise. Aux USA, certains ont promût, à certaines périodes, des médicaments spéciaux pour certaines "races". Dans la réalité, c'était plutôt des médicaments adaptés aux gens qui portaient certains allèles et comme certains allèles se retrouvent plus souvent avec certaines ethnies, il suffisait de faire l'amalgame et de prétendre qu'on pouvait faire des médicaments pour les blancs ou les noirs. A par t que ce n'est pas aussi simple et que si on ne teste pas la présence spécifique de cet allèle, un médicament spécifique peut s'avérer dangereux. Plus dangereux qu'un médicament non spécifique. Pour ce que j'en sais, l'idée est tombée en désuétude. Quand on comprend mal la science, il est facile de faire des erreurs de ce type. On ne développe pas un médicament pour les africains de l'ouest, mais un médicament pour les gens qui portent tel gène, ce gène pouvant être dominant dans une région donnée. Mais, cela ne veut pas dire que tous les habitants de cette région portent le gène incriminé. Et c'est le cas pour les marqueurs. Dans aucune région du monde, on n'a trouvé de marqueur porté par 100% de la population. Je sais, certains vont dire : c'est parce qu'il y a des populations qui viennent d'ailleurs. Or, même quand on a sélectionné des populations isolées pendant de longues périodes, on a constaté qu'il n’existait pas de marqueurs spécifiques.
Il faut se servir des statistiques. Un marqueur présente une certaine probabilité d'indiquer que la personne qui le porte vient d'une certaine région. Et, par conséquent, une autre probabilité qu'elle vienne d'ailleurs. Aux USA, des polices se servent de marqueurs pour essayer de déterminer le lieu d'origine d'un cadavre inconnu. Avec des résultats très, très aléatoires. En France, on considère que les résultats sont si aléatoires qu'il vaut mieux utiliser d'autres méthodes qui donnent de bien meilleurs résultats. Il semblerait que pour une fois, ce soient les français qui soient les plus pragmatiques.
Quel étrange raisonnement! Ce qui est en jeu dans ce débat, ce n'est pas de savoir si la police se trompe de méthode ou pas (quelle légitimité pourrions-nous avoir dans ce domaine, d'ailleurs), ni de savoir si certains groupes politiques, ethniques, ou religieux se servent de façon illégitime des résultats des analyses génétiques (oui, ils le font, comme ils se servent aussi, et de façon tout aussi illégitime, des résultats de la recherche en histoire, en archéologie, en anthropologie) pour tenter de promouvoir leurs thèses racistes ou xénophobes, la question est de savoir comment l'approche historique pourrait bénéficier, de façon scientifique et légitime, de ces résultats. Il est clair qu'en interdisant cette utilisation, en France on ne pourra pas progresser sensiblement (sauf à utiliser des données biaisées d'origine anglo-saxonne, ce dont certains ne se privent pas) et on prendra une fois de plus un retard considérable...
Décidément, plus j'entends ce type d'argumentaire prenant la défense de la position officielle, plus je trouve cette position inadaptée et dangereuse... et inefficace de surcroit... nous avons tout le négatif, sans rien du positif...
Que dirait-on si l'on interdisait toute recherche bactériologique sous prétexte que certains peuvent en faire des armes? ou toute recherche sur le noyau de l'atome, sous prétexte que cela peut conduire à des moyens de destruction redoutables...
Très curieuse façon de résoudre le problème de la science sans conscience, en vérité...