Oliviert a écrit :
Le verbe "effrayer" a un peu changé de sens au cours des siècles, et c'est peut-être un élément qui vous perturbe. Autrefois, il signifiait éprouver de la crainte, de l'émotion, de l'étonnement. Le mot "frayeur" était distinct du mot "effroi", qui lui avait un sens plus dramatique, signifiant la terreur, l'épouvante. Le mot "effroi" était équivalent à "une grande frayeur". Plus tard, le mot "effroi" est tombé en désuétude, et le mot "frayeur" l'a remplacé en prenant un peu plus de poids.
Grégoire de Tours écrivait en latin, donc ce genre de considérations ne serait valable que si l'on observait le texte latin.
Le texte latin dit : "Debebant enim eos exempla anteriorum regum terrere". Je ne suis pas latiniste, mais
terrere c'est une forme du verbe qui signifie "faire peur", "effrayer", sans que la nuance que tu évoques soit ici, je pense, en question.
Tout est donc question de traduction. Pour répondre à Léandre : tu devrais comparer avec une autre traduction. Voilà ce que j'ai trouvé pour ton passage :
"Il me pèse d’avoir à raconter les vicissitudes des guerres civiles qui écrasent la nation et le royaume des Francs, et, chose cruelle, nous ont déjà fait voir ces temps marqués par le Seigneur comme le commencement des calamités; Le frère livrera le frère à la mort, et le père le fils; les enfants se soulèveront contre leur père et leur mère, et les feront mourir. Ils auraient dû cependant se laisser enrayer par les exemples des rois anciens qui, une fois divisés, succombaient aussitôt sous leurs ennemis"
Ca donne une réponse à ta question : il s'agit bien d'une prescription, de toute évidence à l'attention des rois francs !