On ne parlait pas encore de France pour l'époque mérovingienne mais, que ce soit du mythe ou non, les rois de France se revendiquaient comme les héritiers de Clovis.
Ils ne reconnaissaient pas de suprématie à l'empereur du Saint Empire romain germanique.
Même si cela ne présente pas grand intérêt, il est possible de rechercher,
dans la logique d'une histoire officielle des institutions faisant remonter le royaume de France à Clovis, comment la formule : " Le roi de France est empereur en son royaume.", attestée depuis au moins le treizième siècle, pouvait se justifier en droit.
L'empereur avait en effet préséance sur le roi de France. Mais préséance n'implique pas autorité. Voltaire considère d'ailleurs, dans
Le siècle de Louis XIV, que la préséance de l'empereur n'est pas justifiée :
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Le chef de la république d’Allemagne, prince électif et peu puissant par lui-même, a le pas, sans contredit, sur tous les souverains, à cause de ce titre de César et d’héritier de Charlemagne. Sa chancellerie allemande ne traitait pas même alors les autres rois de majesté. Les rois de France pouvaient disputer la préséance aux empereurs, puisque la France avait fondé le véritable empire d’Occident, dont le nom seul subsiste en Allemagne. Ils avaient pour eux non-seulement la supériorité d’une couronne héréditaire sur une dignité élective, mais l’avantage d’être issus, par une suite non interrompue, de souverains qui régnaient sur une grande monarchie plusieurs siècles avant que, dans, le monde entier, aucune des maisons qui possèdent aujourd’hui des couronnes fût parvenue à quelque élévation.