Almayrac a écrit :
Je note que tout les exemple que vous avez cité font état d'un type de fonctionnement du cerveau sur un mode analytique sur l'observation de fait précis conscient et rationel. Or la mémorisation se fait d'autant mieux que l'émotion associé à l'observation est forte. Si les témoins interviewé avaient perdus quelqu'un de leur famille proche ils s'en seraient souvenu.
Ce n'est pas vrai dans tous les cas. Une des adultes concernées avait dû y perdre des camarades de jeux de son enfance...
Almayrac a écrit :
S'il s'agit d'une excellente confiture qui m'a procuré une forte émotion parceque c'était le dernier pots de ma défunte grand-mère ou qu'il s'agissait d'un fruit inconnu, je vais m'en souvenir un peu plus longtemps.
Ce n'est pas tout à fait ce que montrent les études. Vous vous souviendrez sûrement que c'était une des confitures de votre grand-mère. Mais ... quel fruit ? Quand au fruit inconnu, vous vous souviendrez que vous en avez gouté la confiture ... mais quand ou à quelle occasion ? Le cerveau, pour gagner de la place standardise les souvenirs les plus anciens ou ceux auxquels vous faites le moins appel.
Almayrac a écrit :
Maintenant je parle de culture collective. lorsque nous sommes bombardé depuis l'enfance de symbole montrant un viking avec des casques ailés, Il s'inscrit dans notre inconscient sous forme de symboles communs et sur le trés long terme, puisqu'il passe les générations.
c'est ce qu'on appelle le folklore
Mais, on voit que sur des périodes courtes, on a parfois un chamboulement complet de nos représentations. Il y a des ruptures, dont l'étude est très intéressante. Mais, c'est ruptures montrent que l'inconscient collectif n'existe que parce qu'on l'entretien en permanence. Que l'on cesse de l'entretenir, et il disparait.
Almayrac a écrit :
Prenez la chanson "Ghost Rider in the sky" c'est du bon vieux country américain. Sauf que c'est trés proche symboliquement du " grand Lustucru" des contines du Nord, et des "chasses fantastiques" d'Arthur ou de Wotan.
On a des invariants culturels qui tantot traduisent une origines mythologiques communes (ce que je crois dans les cas qui nous occupent) soit des invariants culturels commun à toute l'humanité.
Mais, la plupart des gens n'en ont pas conscience. Prenez la chanson de Simon et Garfunkel "Scarborought Fair" peu de gens savent qu'il s'agit en fait de la reprise d'un très vieil air anglais. Très peu de gens arrivent à comprendre le sens général du texte et l'on préfère généralement considérer qu'il s'agit de licences poétiques alors qu'il s'agit d'une attaque ironique des prétentions de l'homme par rapport à la femme. Mais, il y a plus, si cette chanson date sûrement de la fin du Moyen-âge, il y a un vers qui revient à tout bout de champ et qui serait plus ancien : "Parsley, sage, rosemary and thyme", soit en français : "Persil, sauge, romarin et thym". Or, pour les auditeurs de l'époque, ces plantes avaient une symbolique très forte :
Wikipédia a écrit :
Ces herbes citées à plusieurs reprises dans la chanson ont une symbolique forte. Elles avaient en fait pour l'auditeur de l'époque des significations bien précises, un peu comme une rose rouge pour nous aujourd'hui. Pour chacun, elles symbolisaient les vertus que le chanteur souhaitait avoir et celles qu'il espérait trouver chez sa bien-aimée, des vertus qui leur permettraient de se retrouver.
Le persil : le persil a longtemps été associé à la mort, depuis que les Grecs l'utilisaient lors des cérémonies funéraires, puisqu'ils croyaient que cette plante poussait seulement là où le sang du jeune Archémore fut répandu lorsqu'il fut tué par un serpent.
La sauge : autrefois, on associait la plante avec l'immortalité et la longévité.
Le romarin : au Moyen Âge, les gens plaçaient des tiges sous leur oreiller pour éloigner les mauvais esprits et les mauvais rêves.
Le thym : symbole de courage, d'élégance et de style.
Demandez-donc à 50 auditeurs contemporains "naïfs" ce qu'exprime pour eux ce vers. Voilà pour l'inconscient collectif qui demeurerait inchangé. Il y a des textes du XIXème siècle qui sont incompréhensibles sans une bonne explication sur le contexte où ils furent écrits. Pire, il y a des chansons des années 60-70 qui doivent être expliquées aux jeunes tellement notre inconscient collectif a évolué en si peu de temps.
Almayrac a écrit :
Narduccio a écrit :
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que si l'inconscient collectif existe, il change d’interprétation environ tous les 20 ans en fonction de l'intégration des nouvelles découvertes ... Et surtout, suite à l'arrivée des nouveaux outils. L'arrivée de la datation par carbone 14 après guerre a chamboulé les datations montrant qu'il y avait parfois plusieurs millénaires là où on ne voyait que des décennies, donc certains peuples que l'on croyait contemporains ne l'étaient pas. Les analyses ADN révolutionnent encore un peu plus la vision des choses. J'ai peur que l'inconscient collectif n'en reprenne un sacré coup.
oui ça bouge, mais plus grace à des films ou des visites aux musées que par la lecture des revues scientifiques. Tout cela est fonction de l'émotion associée. C'est vrai que vous et moi sommes capable d'éprouver de fortes émotion à la lecture de magasine scientifique mais ce n'est pas le cas de tout le monde.
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Vous ne tenez pas compte de la chaine reliant ces évolutions. Au XIXème, il y a un public lettré qui participe à des conférences. Je dit bien participe, car d'après les compte-rendus, il y a des débats, des questions-réponses au cours de ces conférences, ce qui ne serait plus le cas aujourd'hui, du moins dans les proportions de l'époque. Ces gens sont les mêmes qui vont passer commande de portraits, d'illustrations à des artistes qui parfois participaient aux mêmes conférences. Il y a donc parfois, seulement quelques semaines entre l'annonce de la découverte qui va modifier le point de vue de son exploitation artistique.
Aujourd'hui, il faut plusieurs années pour monter un film ou une série, la mise en place d'une nouvelle muséographie requiert parfois 10 ans de travail. Et les artistes qui fréquentent les conférences scientifiques sont extrêmement rares. En fait, quand un artiste a besoin de savoir précis sur une période passées, sauf quand il n'utilise que son imaginaire collectif personnel, il va s'attacher le travail d'un ou plusieurs documentalistes. Ceux-ci vont faire des recherches à sa place parmi la documentation disponible. Ensuite, ils lui présentent ce qu'ils ont trouvé et l'artiste retient ce qui lui convient. C'est en gros, l'homme qui a vu l'homme, qui a vu l'homme, qui a vu l'homme qui a vu l'ours. Et c'est donc, cette vision artistiquement interprétée qui risque de devenir la vision de référence de notre nouveau "inconscient collectif ...