Dès 862, avant même le passage des Carpathes, une de leurs expéditions les avait conduits jusqu’aux marches de la Germanie. Plus tard, quelques-uns d’entre eux avaient été engagés, comme auxiliaires, par le roi de ce pays, Arnulf, dans une de ses guerres contre les Moraves. En 899, les Magyars s’abattent sur la plaine du Pô et l’année suivante, sur la Bavière. Bientôt, il ne se passe guère d’année où, dans les monastères de l’Italie, de la Germanie, et ensuite de la Gaule, les annales ne parlent des “ravages des Magyars”.
L’Italie du nord, la Bavière et la Souabe vont beaucoup souffrir. En effet, tout le pays sur la rive droite de l’Enns, la où les Carolingiens avaient établi des commandements de frontières et distribué des terres à leurs abbayes, doit être abandonné.
Les raids s’étendent bien au-delà de ces confins. L’ampleur du rayon parcouru confondrait l’imagination. Mais pour les Magyars qui s’étaient autrefois adonnés sur d’immenses espaces aux déplacements nomades, le pratiquer maintenant dans un cercle plus restreint ne leur posent aucun problème.
Le nord-ouest, la Saxe, c’est-à-dire le vaste territoire qui s’étendait de l’Elbe au Rhin moyen, est atteinte dès 906 et, depuis lors, plusieurs fois mise à mal. Dans l’Italie, on les voit avancer jusqu’à Otrante. En 917, ils se faufilent, par la forêt vosgienne et le col de Saales, jusqu’aux riches abbayes qui se groupent autour de la Meurthe.
De là, ils se hasardent jusqu'en Bourgogne et au sud même de la Loire (en 911 attaque et pillage de la ville de Cluny).
Hommes des plaines, ils ne craignent pas de franchir au besoin les Alpes. Ce fut « par les détours de ces monts » que, venant d’Italie, ils tombent, en 924, sur le pays nîmois et saccagent le Mâconnais.
Désormais la Lorraine et la Gaule du nord devient un de leurs terrains ‘de jeu’ familiers (en 954 des moines de Gembloux en Belgique auraient été tués après pillage)
Partout dans les églises, on priera dans les supplications: 'A sagittis Hungarorum, libera nos Domine' ( Des flèches des Hongrois, délivrez-nous Seigneur)
_________________ Hugues de Hador.
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