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Message Publié : 23 Juin 2015 16:35 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 23 Juin 2015 15:54
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Bonjour,

je rentre en première année de licence d'histoire en septembre et me prépare d'ores et déjà à l'exercice de la dissertation. Mon parrain m'a proposé de réfléchir au sujet suivant : Le pouvoir royal dans le monde franc de 714 à 987.
Il me semble que la dynastie carolingienne se démarque de la dynastie mérovingienne en contribuant fortement au renouveau du pouvoir royal, ainsi, j'ai dégagé la problématique suivante : "Sur quelles conceptions s'appuie le pouvoir royal de Charles Martel au couronnement de Hugues Capet ?" Ensuite, je pense qu'il faudra que je parle de l'effondrement des mérovingiens (mais n'est-ce pas un peu hors-sujet ? en même temps, il est en partie causé par la montée en puissance des Pippinides et j'ai l'impression que c'est un point qu'il est important de mettre en exergue mais je n'en suis vraiment pas sûre), de la royauté sacerdotale et de la légitimation du pouvoir par les armes et pour l'Église.
Pourriez-vous m'éclairer ? :)

Merci


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Message Publié : 24 Juin 2015 7:22 
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Inscription : 27 Avr 2004 17:38
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Localisation : Région Parisienne
Charles Martel n'est pas roi. Il peut être intéressant d'étudier la "promotion" de Pépin le Bref avec l'aval du Pape.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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Message Publié : 24 Juin 2015 8:48 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 17 Mars 2004 23:16
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Très rapidement, notamment parce que cela fait très très longtemps que je n'ai pas lu sur le sujet, il me semble qu'il y a un énorme biais du au dénigrement des mérovingiens par les carolingiens.

Si on essaie de corriger ce biais, il me semble que le postulat selon lequel les carolingiens auraient renforcé le pouvoir royal doit être très relativisé. Ce qui renforce les carolingiens, c'est le fait qu'ils sont de loin les plus riches par leurs possessions et donc les plus puissants dans le royaume franc, jusqu'à ce qu'ils soient victimes des mêmes mécanismes que les mérovingiens. J'ajoute que dès le milieu du 9ème siècle, le pouvoir royal se délite complètement avec laffirmation du principe d'hérédité des fiefs dès Charles le chauve.


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Message Publié : 24 Juin 2015 9:20 
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Eginhard
Eginhard

Inscription : 27 Août 2012 15:49
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Charles le Chauve ne fait qu'inscrire une situation de fait, dû aux agrandissements massifs des premiers carolingiens.
Leur puissance diminuera à l'inverse des grands comme les Robertiens. La légitimité du Roi passe par la protection du royaume, c'est son rôle premier. Et les carolingiens ne le remplissent pu au contraire des Robertiens qui aurons petit à petit la légitimité nécessaire pour sauter le pas (tout comme Charles Martel qui restera Maire du Palais alors que son pouvoir réel est "royal"), mais sacré perte territoriale pour l'obtenir.


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Message Publié : 24 Juin 2015 12:44 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 05 Sep 2010 13:22
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Localisation : Belsa
Juste une mise au point historiographique : les historiens s'accordent aujourd'hui sur le fait que Charles le Chauve n'autorise la succession héréditaire des comtes que pendant son séjour en Italie. Rien de plus.

Mais il y a toujours eu des comtes cumulant les comtés et dont les fils héritaient de leurs fonctions administratives.


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Message Publié : 26 Juin 2015 20:11 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 23 Juin 2015 15:54
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Du coup, quel point aurais-je plus intérêt à faire ressortir dans ma problématique : les conceptions de ce pouvoir où bien la manière dont il a évolué au fil de la dynastie ?


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Message Publié : 29 Juin 2015 8:55 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 23 Oct 2004 9:14
Message(s) : 1903
Localisation : village des Pyrénées
Si l'approche de l'histoire à travers le roman policier (bien documenté) vous intéresse, je vous conseille les enquêtes d'Erwin le Saxon, de Marc Paillet, où on comprend bien l'importance d'une administration décentralisée (par le biais des comtes et des évêques), régulée par les missi dominici en cas de difficultés dues, en général, à la cupidité desdits comtes ou évêques.

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"La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)


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Message Publié : 30 Juin 2015 17:06 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 05 Sep 2010 13:22
Message(s) : 490
Localisation : Belsa
Les bornes chronologiques invitent clairement à se pencher sur l'accès au pouvoir des Pippinides, puis Carolingiens, de l'évolution du pouvoir royal carolingien, puis du déclin de leur pouvoir du point de vue de la Francia occidentalis.

Il y a donc pas une conception du pouvoir, mais des conceptions du pouvoir différentes, dont le paroxysme est atteint au début du règne de Louis le Pieux.

Le livre récent de Marie-Cécile Isaïa vous sera d'un précieux secours.


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Message Publié : 02 Juil 2015 17:11 
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Pierre de L'Estoile
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Inscription : 28 Déc 2011 12:34
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Localisation : St Valery/Somme
Et si les Carolingiens était à l'origine de la montée en puissance de l'aristocratie et d'un délitement du pouvoir royal, alors que les mérovingiens (tant décriés) avaient tant bien que mal essayé de concerver une cohérence au royaume avec une administration sur un modèle romain.
Deux ouvrages remarquable pour illustrer cette thèse :
Bruno Dumezil "servir l'état barbare dans la gaule franque" http://www.tallandier.com/auteur-580.htm
Karl Ferdinant Werner "naissance de la noblesse".

Autre grille de lecture : la monté en puissance du pape comme acteur du pouvoir en occident.
Comment les moines réécrivent l'histoire pour établir les règles canoniques : L'affaire des fausse décrétale et de la donation de Constantin.

_________________
Lietz her heidine man. Obar seo lidan.
Thiot urancono. Manon sundiono.
(Il permit que les païens traversassent la mer, Pour rappeler aux Francs leurs péchés)


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Message Publié : 02 Juil 2015 18:05 
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Tite-Live
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Localisation : Isère
Les Carolingiens s'inscrivent tout de même dans la continuité de l'Empire romain, s'en revendiquant comme les successeurs et reprenant aussi son fonctionnement dans de nombreux domaines.

_________________
Þat skal at minnum manna
meðan menn lifa


Cela restera dans la mémoire des hommes
tant qu'ils vivront (pierre de Runby, Upland)


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Message Publié : 03 Juil 2015 9:31 
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Philippe de Commines
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Inscription : 17 Mars 2004 23:16
Message(s) : 1659
Almayrac a écrit :
Et si les Carolingiens était à l'origine de la montée en puissance de l'aristocratie et d'un délitement du pouvoir royal, alors que les mérovingiens (tant décriés) avaient tant bien que mal essayé de concerver une cohérence au royaume avec une administration sur un modèle romain.
Deux ouvrages remarquable pour illustrer cette thèse :
Bruno Dumezil "servir l'état barbare dans la gaule franque" http://www.tallandier.com/auteur-580.htm
Karl Ferdinant Werner "naissance de la noblesse".

Autre grille de lecture : la monté en puissance du pape comme acteur du pouvoir en occident.
Comment les moines réécrivent l'histoire pour établir les règles canoniques : L'affaire des fausse décrétale et de la donation de Constantin.


C'est vraisemblablement à la lecture de l'excellentissime ouvrage de Werner, auquel j'ai réservé une place de choix dans ma bibliothèque, que j'ai du parvenir à partager cette analyse.


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Message Publié : 06 Août 2015 16:07 
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Philippe de Commines
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Inscription : 05 Jan 2008 16:29
Message(s) : 1815
Localisation : France
Caesar Scipio a écrit :
J'ajoute que dès le milieu du 9ème siècle, le pouvoir royal se délite complètement avec laffirmation du principe d'hérédité des fiefs dès Charles le chauve.


Je dirais plutôt après Charles le Chauve, ce dernier ayant quand-même beaucoup résisté à cette tendance en la contrecarrant à de nombreuses reprises.

_________________
Les facultés de conceptualisation de l'empereur Constantin paraissent avoir été très limitées ; malgré de longues séances, les évêques ne semblent pas avoir réussi à lui faire bien comprendre la différence qui séparait l'orthodoxie de l'arianisme. (Y. Le Bohec)

Bref, un homme "au front étroit mais à la forte mâchoire" (J.P. Callu)


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Message Publié : 11 Août 2015 9:51 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Inscription : 28 Déc 2011 12:34
Message(s) : 2209
Localisation : St Valery/Somme
En effet le Capitulaire de Quierzy n'avait qu'une portée ponctuelle et limitée au voyage en Italie de Charles le chauve.
Il définit les règles à suivre lors de la vacance des honneurs laïcs et ecclésiastiques pendant cette période :
-les évêchés vacants seront soumis à un conseil de gestion en attendant la décision de l'empereur ;
-si un comte meurt, son fils aîné, assisté de l'évêque et des principaux officiers du comté, gérera le comté ;
-si un vassal meurt, sa veuve et ses enfants disposeront provisoirement de ses bénéfices ;
-si l'empereur meurt au cours de l'expédition et qu'un grand se retire dans un monastère pour prier pour son salut, son fils ou un parent « hérite » de ses bénéfices. C'est ce que fera Baudouin Bras de Fer pour faire passer son fils comte de Flandre et de Belgique seconde.
le texte prévoyait également que ces transmissions se feraient sous le contrôle du roi.

il est complémentaire du capitulaire de Meersen qui établie une sorte de hiérarchie féodale basée sur le volontariat
Citer :
« Volumus ut unusquisque liber homo in nostro Regno Seniorem, qualem voluerit in nobis & in nostris Senioribus, accipiat » (Nous voulons que chaque homme libre dans notre royaume reçoive pour seigneur celui qu'il aura lui-même choisi, soit nous-même, soit un de nos fidèles)

Si vous n'avez pas envie de vous metre sous la coupe du potentat local, vous pouvez vous metre sous protection royale.
(je me demande quel foire d'empoigne ça a du être)

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