Détourné de leur utilisation première, les Huns les utilisaient en les disposant en cercle pour servir de rempart de protection lors des campements provisoires pendant leur campagnes militaires.
C’est dans un “Rond de Chariots” de ce type qu’Atilla se réfugie en fin de journée à la bataille des “Champs Catalauniques”.
Ammien Marcellin fait également référence à des camps retranchés de chariots utilisés par les Goths (en sachant que ceux-ci étaient alliés au Huns).
Pendant la guerre Sino-Xiongnu , le général chinois, Wei Qing, emprunte le système à ceux qu’il combat et utilise des chariot blindés connu sous le nom "Wu Gang Wagon" pour neutraliser les charges de cavalerie des Xiongnu avant de lancer une contre-offensive victorieuse.
Vers la fin du IXème et les débuts du Xème siècle, les Petchénègues envahissent les plaines situées au nord de la mer Noire et deviennent une sérieuse menace pour l’Empire Byzentin. En 1087, les Petchénègues réussirent à infliger une cuisante défaite aux troupes de l’empereur Alexios Ier Comnène . Dans sa chronique intitulée ‘Alexiada’, Anne Comnène, la fille de l’empereur, nous décrit l’attaque par surprise déclenchée par les cavaliers petchénègues qui se servirent d’une forteresse de chariots pour s’approcher des troupes byzantines contre lesquelles ils lancèrent plusieurs vagues d’archers à cheval.
Quatre années plus tard avec l’aide des Kiptchaq (Coumans), Byzance prend sa revanche à la bataille de Lebounion (29 avril 1091). Mais en 1122, pendant le règne de l’empereur Jean II Comnène, un dernier affrontement oppose les deux adversaires à la bataille de Béroia. L’ouvrage du chroniqueur Nikita Choniates relate avec richesse de détails cette victoire byzantine :
«…durant cette guerre, les Scythes (traduisez par : Petchénègues) auxquels le besoin avait fourni les choses nécessaires ont inventé la chose suivante : ils ramassent tous les chariots et les disposent en cercle et bon nombre d’entre eux montent dans les voitures en les employant comme s’il s’agissait de remparts ; ensuite ils ont frayé beaucoup de chemins obliques parmi ces chariots. Et lorsqu’ils étaient contraints par les Romains( traduisez par : Byzantin) à fuir, ils tournaient le dos et couraient dans cette enceinte de chariots qui formait un mur inébranlable, en préparant ainsi de la meilleure façon leur retraite. Une fois reposés ils sortaient de leur enceinte comme sur des portes ouvertes et réalisaient de vaillants exploits. Ainsi, les Scythes ont improvisé au beau milieu de la plaine un véritable combat des remparts qui a failli faire souffrir les Romains ».
Chez les Mongols, il semblerai qu’à l’époque où Gengis Khan n’était encore que Temudjin, celui-ci ai utilisé cette technique afin de protéger son campement contre les attaques de ses ennemis.
Pour se défendre des Nomades, les armées des Principautés Russes furent obligées de trouver une solution défensive pour faire échouer les terrifiantes charges des archers à cheval.
Ainsi, allait naître le “gulaïgorod” (la ville mobile).
Il s’agissait simplement d’une enceinte de chariots liés par des chaînes et couverts de grands pavois et de boucliers qu’on mettait aussi entre les véhicules pour bloquer les espaces libres.
Contre les Kiptchak et pour des effectifs manœuvrant dans un terrain plat et ouvert, le “gulaïgorod” se montra un système défensif efficace. Malheureusement pour les Russ, les Mongols réussirent à vaincre la résistance du “gulaïgorod” par l’emploi d’une artillerie efficace (balistes, catapultes), héritage de l’art militaire chinois.
D’autres cas d’utilisation de “Rond de chariots” :
- Les Cosaques, qui l’on peut être copié des Russes ou des Mongols. - les Hussites , qui ont carrément transformé un chariot ordinaire en “chariot de guerre’ (ancêtre du blindé) - les Boers, qui formait un “Laager” , une formation de “rond de chariot” et ou l’on mettait à l'intérieur, les bovins et les chevaux pour les protéger des pillards ou des animaux nocturnes. - Les Colons Américains qui mettaient "les chariots en cercle" pour se protéger d'attaque des Amérindiens. - Les nomades tsiganes.
_________________ Hugues de Hador.
|