Jean-Marc Labat a écrit :
oui, et ?
Je vous trouve très bienveillant.
Cet événement concerne les Scandinaves de la Seine sous l'autorité de Rollon, qui après une expédition en
910, manifestement à cheval, vers le cœur de la Bourgogne, dirigée alors par le duc Richard le Justicier, reviennent sur leurs pas en suivant le cours de la Loire, évitent Orléans, dirigé par le comte Robert également comte de Paris, traversent la Beauce, pillent Étampes, assiègent sans succès Chartres, où les armées coalisées de Richard et de Robert leur inflige une cuisante défaite les forçant à regagner le cours inférieur de la Seine.
Rollon, n'est pas un envahisseur débarquant des brumes du nord. Il vient des îles Orcades certes, cela fait des décennies qu'il fréquente la Neustrie. Peut être était-il déjà présent au siège de Paris de 885-886 ; il a pour épouse Poppa, une franque dont le père Bérenger est comte dans la marche de Bretagne (à Bayeux ou à Rennes), lointainement apparenté aux Carolingiens. Il est donc déjà intégré aux réseaux élitaires de la
Francia occidentalis avec lesquelles il a déjà des relations personnelles. Le choix de donner à leur fils le nom de Guillaume, né bien avant la conversion de Rollon confirme cette intégration. L'historiographie ancienne parlait d'une épouse semi-captive, rien de tout cela. Sa conversion et la légitimation du pouvoir qu'il exerce sur la région de Rouen ne fait que renforcer son intégration au sein de l'aristocratie neustrienne. Le problème scandinave demeure dans le reste de la province ecclésiastique de Rouen, en Bretagne, dans la basse vallée de la Loire, etc... Ce traité, qui porte ses fruits dans les décennies qui suivent, est un progrès, mais n'est qu'une étape dans la restauration de l'autorité publique, passant en fait par la constitution de vastes principautés, préfigurant un nouvel ordre politique et social.