Bonjour,

Nos élèves de CE2 nous ont posé une question à laquelle nous n'avons pas pu répondre : "A quoi correspond la "bouel" surmontée d'une croix que Charlemagne tient à la main dans le portrait imaginaire d'Albert Dürer ?"

Merci de l'info

C'est le globe crucigère, représentant le monde surmonté d'une croix. C'était un attribut traditionnel de l'empire byzantin, et Charlemagne ayant remplacé ce dernier en Occident (l'empire byzantin étant dirigé par une femme, Irène), il a pris les attributs impériaux.

Ce qui laisse à penser que les gens de cette époque savaient que la terre était ronde, ce qui avait été prouvé par les Grecs, mais que l'on croyait oublié. Mais ce point est fort controversé.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

C'est un attribut anachronique, me semble-t-il, tout comme les fleurs de Lys et l'aigle, qui sont là pour montrer que Charlemagne régnait sur le monde entier (l'Allemagne et la France, au temps de Dürer).
Sous les Mérovingiens, le symbole du pouvoir royal c'est d'une part la chevelure, et d'autre par la lance, évoquée à plusieurs reprises par Grégoire de Tours (notamment lorsque Gontran désigne son neveu Childebert II comme son successeur en 585), on en trouve une trace iconographique sur le sceau du roi Chidéric Ier (mort vers 481), et on en a trouvé dans des tombes royales (Childebert et Clotaire II, me semble-t-il). Pour ce qui est du symbole du pouvoir chez les Carolingiens, je ne suis pas sûr qu'il y en ait eu. Chez les Lombards, au même moment, il semble que les rois portaient des couronnes. A préciser.

Salut

Pour la fleur de Lys, il me semble avoir lu que c'était Clovis qui aurait prit cette fleur comme symbole, qui en fait serait un iris, certains pensent que ce n'est pas une fleur mais la pointe d’une lance, comme tu l'indiques.
Si la légende dit vrai au sujet de Clovis, il est alors très possible que Charlemagne ait eut sur son étendard la fleur de d'iris (Lys) ou du moins la lance.

Le Vieux qui se demande si le fleuve "la lys" est en rapport

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S'occuper des grands problèmes de ce monde c'est bien, s'asseoir sous un arbre et regarder les nuages passer c'est très bien aussi (L.V.)

La fleur de Lys est tardive. Elle remonte au règne de Louis VII de façon certaine, de Louis VI probablement.

Quant à la légende de Clovis inventée par les moines de l'abbaye de Joyenval, voici ce que j'ai écrit dans le forum Moyen-Age.

Je l'ai trouvée dans les Rois thaumaturges de Marc Bloch.

"Aux temps païens vivaient en France deux grands rois: l'un appelé Conflat résidait dans le château de Conflans; l'autre, Clovis à Montjoie. Bien qu'ils fussent tous deux adorateurs de Jupiter et de Mercure, ils se faisaient sans cesse la guerre; mais Clovis avait épousé une chrétienne, Clotilde, qui longtemps cherchat vainement à le convertir. Un jour, Conflat lui envoya un cartel; sûr d'être vaincu, Clovis ne voulut pas refuser le combat. Le moment venu, il demanda ses armes; à son grand étonnement, lorsque son écuyer lui eut remise, il constata qu'au lieu de son blason habituel-des croissants-elles montraient sur fond d'azur trois fleurs de lis d'or; il les renvoya et en réclama d'autres; elles lui présentèrent à leur tour les mêmes emblèmes; ainsi quatre fois de suite, jusqu'à ce que de guerre lasse, il se fut décidé à revêtir un harnois que décoraient les fleurs mystérieuses. Que s'était-il donc passé? Au vallon de Joyenval, près de la source vivait un pieux ermite que le reine Clotilde visitait souvent; elle était allée le trouver peu avant le jour fixé pour la bataille, et s'était mise avec lui en prière. Alors un ange apparut au saint homme; il tenait un bouclier d'azur orné de fleurs de lis d'or. "Ces armoiries", dit le céleste messager, "portées par Clovis lui donneront la victoire". Rentrée chez elle, la reine, profitant d'une absence de son époux, avait fait effacer de son équipement les croissants maudits et les avait remplacés par des lis sur le modèle de l'écu merveilleux. On sait déjà comment cette supercherie conjugale avait pris Clovis par surprise. Inutile d'ajouter que contre toute attente, il fut vainqueur à Montjoie-d'où le cri de guerre Montjoie Saint-Denis-et que mis au courant enfin par sa femme, il se fit chrétien et devint un monarque extrêmement puissant." (Fin de citation)

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)