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La victoire des milices Flamandes à Courtrai fut surtout du au fait que les chevaliers Français s'étaient renversés pour la plupart dans un fossé lors de leurs première charge. Cependant, l'on vit par la suite que les chevaliers Français reprirent le dessus sur les milices Flamandes. Trois exemples : les défaites que subirent les Flamands aux batailles de Mont-en-Peleve en 1304, de Cassel en 1328 et même de Rossebecke en 1382.
A Mont-en-Peleve, en 1304, les Flamands, peut-être par éxé de confiance, n'avaient pas pris le soin de se protéger derrières des obstacles naturels ou fabriqués de toute pièce (comme à Courtrai). Au contraire, les Flamands se laissèrent assiéger dans Mont-en-Peleve, firent une sortie, virent affronter les Français sur un terrain plat et rompirent d'abord les rangs des Français. Cependant, le Roi de France Philippe le bel, contre-attaquant avec la masse de ses chevaliers et piétons Français, finit par repousser les Flamands et les met en déroute.
A la bataille du Mont-Cassel, en 1328, ce n'est pas loin d'être le même scénario que pour Mont-en-Peleve. Les Flamands s'étaient retranchés sur les collines qui bordaient le Mont-Cassel. Les Français de Philippe six de Valois, ayant reconnu que la position qu'occupaient les Flamands était inattaquable, préférèrent utiliser un stratagème afin d'obliger les Flamands à venir combattre en rase campagne. Les Français firent donc brûler du bois tout autour des collines pour que les Flamands croient à l'incendie de leur propres villages, ainsi, par vengeance, les Flamands n'hésiterons pas à descendre imprudemment de leurs positions élevées du Mont-Cassel pour venir attaquer le camp Français en rase campagne. Les Français passent donc à l'oeuvre et les Flamands, voyant les fumées s'élever vers les hauteurs croient effectivement à l'incendie de leurs habitations et n'ont dès lors plus qu'une idée : quitter leurs positions pour venir eux-même aux Français. Leur confiance en un succès s'accrue notamment quand un espion Flamand arrive à s'introduire dans le camp Français et fait dire à ses compatriotes que les Français dorment. Les Flamands descendent donc de la colline et, après s'être formés en colonnes, attaque par surprise le camp Français et massacrent les premiers soldats Français qu'il rencontrent. Cependant, comme à Mont-en-Peleve, une contre-attaque de la masse des chevaliers et des piétons Français permet de repousser les Flamands et de remporter la victoire.
On voit dès lors qu'en rase campagne et sans obstacles naturels ou fossés en tout genre, les Français ont le dessus.
En ce qui concerne les milices Française, Michelet sait rester un historien honnête et nous démontre que les miliciens Français sont loin de valoir les miliciens Flamands, cela par la qualité des armes et l'entraînement. Cependant, les miliciens Français seront assez courageux et lorsqu'ils seront bien employés tactiquement, ils s'avéreront efficace, par contre dans le contraire, c'est un désastre..
La victoire que remporte le roi de France Philippe Auguste à Bouvines en 1214 est un bon exemple de l'efficacité ou de l'innéficacité des milices Française. A l'aile droite Française, les miliciens combattent de concert avec les chevaliers Français (Champenois, Bourguignons), du coup pendant que les chevaliers Français abattent les chevaliers Flamands, les miliciens Français en profitent pour éventrer les chevaux de ces mêmes chevaliers, ainsi le Flamand n'auras même plus la possibilité de remonter son destrier. Par contre, au centre, les milices Française sont placées en première ligne et complètement isolées de la chevalerie. Du coup, lorsque les chevaliers Allemands se mettent à charger, les miliciens Français, trop mal entraînés et équipés, sans formation tactique adéquate à repousser de la cavalerie, sont hachés sur place, ils sont alors en déroute et on frôle le désastre..Il faudrât toute l'énergie des chevaliers Français pour sauver Philippe Auguste de la mort et pour venir à bout des chevaliers Allemands d'Otton de Brunswick, ce dernier fuierat le champ de bataille en arrachant ses insignes Impériaux.
A Muret, en 1213, lorsque Simon de Montfort lance ses trois escadrons contre les troupes Aragonaise de Pierre, il fait preuve d'habilité tactique en faisant combattre les piétons et les chevaliers Français de concert. Dans la mêlée corps à corps, pendant que les chevaliers Français abattront les chevaliers Espagnols, les miliciens Français éventeront les chevaux de ces mêmes chevaliers, comme à Bouvines en sortes. Ainsi, les premières lignes de la chevalerie Aragonaise ayant été repoussées, Pierre d'Aragon serrât directement abordé par Simon de Montfort et tué par l'écuyer de ce dernier. On connaît la suite, les Espagnols et les Toulousains (qui n'ont pas pris part à la mêlée) fuiront à tout va.
Bien à vous.
_________________ Bien qu’on ait du cœur à l’ouvrage, l’Art est long et le Temps est court.
Charles Baudelaire
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