En Bretagne, l'assise au Comte Geoffroy, de 1185, codifie une pratique déjà relativement courante au sein du duché, l'héritage par droit de primogéniture stricte. Cela sera utilisé par le roi Jean d'Angleterre pour écarter son frère Arthur du trône en le mariant à l'héritière du Duché, dont le père mourra peu après.
En 1350, lorsque le Vicomté de Béarn est proclamé souverain par Gaston Fébus, il reprend un code, les fors de Béarn de 1180, qui garantissent entre autres, le droit d'aînesse stricte, le droit de disposer de ses biens même dans le mariage et de récupérer son apport en cas de divorce, le statut de chef de famille, si la mère ne l'a pas déjà par le statut d'héritière, passe à la mère à la mort du père, en tant qu'héritière (s'applique aux aînées) elle participe à l'élection des conseillers aux conseils locaux et aux États de Navarre, et peut y être élue, consent aux contrats sans la permission de l'époux et occupe la place d'honneur, l'école garantie pour les aînés, aînesses, et leurs cadets.
Morte en 1430, à 67 ans, Christine de Pisan considérait que l'incapacité de la femme dans les choses qu'on lui interdisait dans ce temps là n'était pas due à la nature, mais au fait qu'on éduquait pas les femmes dans ces choses là. On la considérait comme ayant la sagesse de Cato et l'éloquence de Cicéron. Elle a été parmi les acteurs principaux de la querelle du Roman de la Rose. Elle est la première écrivaine à vivre de son art.
Enfin, en 1316 et 1328, il ne fut aucunement question de loi salique, en 1316, il s'agissait du talent oratoire d'un adulte qui poussait du trône un enfant de six ans (c'est d'ailleurs une première, les seuls autres trônes de la chrétienté où les femmes ne succèdent pas sont l'Empire et le Saint-Siège), ce n'est qu'en 1358 qu'un trouvera ce vieil article de la Lex Salica, et ce ne sera enregistré qu'en 1593 au parlement pour écarter l'Infante Isabelle d'Espagne.
_________________ J’aime les gens distraits ; c’est une marque qu’ils ont des idées et qu’ils sont bons ; car les méchants et les sots ont toujours de la présence d’esprit.
Charle-Joseph de Ligne
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