Yongle a écrit :
Bonjour,
les consulats tiennent plutôt du mouvement des communes (plus tardif) que du phénomène des républiques médiévales. Je sais que Montpellier avait aussi un statut particulier. Du fait de son appartenance à l'émirat de Narbonne ? Si quelqu'un a des informations, je suis preneur…
Bien à vous.
Restreindre l’appellation de républiques médiévales aux mouvements antérieurs aux républiques maritimes italiennes, n'est-ce pas un peu réducteur? Après tout le XII siècle est l'époque où la forme républicaine de gouvernement (au sens moderne, c'est à dire ne dépendant pas d'une personne souveraine, du moins pas directement) s'étend en Europe.
Et comme le post originel considérait la période du Bas Moyen-Age dans son ensemble...
Je vous avoue que je ne comprends pas très bien votre argument.
Concernant Montpellier :
La présence arabo-berbère en Languedoc est anecdotique pour tout ce qui ne ressort pas du strict volet des raids en Gaule. De plus la province d'Arbûna (et non un émirat, le lieu étant d'ailleurs plutôt bien tenu par le wali d'Al-Andalus) se vit assez rapidement réduite à l'actuel Roussillon et une partie de l'Aude après 737 (et disparaissent du paysage un peu plus de dix ans après).
De plus leur présence est fortement concentrée sur Narbonne, qui possède la seule garnison musulmane de ce côté des Pyrénées (si on excepte Avignon, durant un laps de temps très court) et le reste du pays semble être resté sous la domination des seigneurs romano-wisigoths.
Même si cette présence avait duré et été plus significative, Montpellier n'existait pas en tant que ville ni même en tant qu'établissement (Sextantio et Maguelonne étant plus importantes).
Le statut de la ville n'a pas l'air si particulier : le consulat est certes octroyé et non obtenu (il faut dire que plusieurs décénnies auparavant, le mouvement consulaire de la ville avait été réprimé dans le sang) mais la Grande Charte est somme toute un aboutissement comparable à ce que l'on trouve à Toulouse dès 1189.
Néanmoins, à la différence de celle-ci, Montpellier à conservé sa quasi-indépendance plus longtemps.
Cela s'explique par l'enclavement de Montpellier par rapport aux états d'Aragon (la ville, comme une partie de la région n'est pas considérée comme ressortissant du Royaume de France par l'Aragon), par la volonté royale de profiter de la prospérité de la ville (pendant la répression sus-mentionnée, les seigneurs de Montpellier avaient fait appel aux Génois, heureux de calmer les ardeurs de rivaux locaux), peut-être aussi d'éviter une révolte dans un contexte régional où de nombreuses cités obtenaient des libertés substantielles.
Le rattachement de la ville au royaume de Majorque, en concurrence avec le royaume "frère" d'Aragon pourrait être une autre raison, très limitée dans le temps.
En tout cas la ville attirait les convoitises et quand les rois de France prirent le contrôle du Bas Languedoc, ils firent leur possible pour soit faire admettre leurs droits, soit pour limiter la prospérité de la ville (notamment par le blocus économique). Les seigneurs-rois de Montpellier n'ont peut être pas voulu charger la bête et voir la ville quitter leur giron par lassitude.
J'espère que cela aide, et que ce n'est pas trop confus de ma part.