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 Sujet du message : Re: Les guerres de Bourgogne
Message Publié : 10 Oct 2011 17:57 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Jean-Marc Labat a écrit :
Ouh là, il est facile de juger quand on connait la suite, mais dans le contexte politique de l'époque, c'est bien joué. Et Philippe le Hardi, tout en essayant de rafler le maximum de subsides au Royaume, se sent profondément prince français. C'est à partir de Philippe le Bon que les choses changeront.

Loin de moi tout jugement...
Se sentir Prince français, c'est bien (ce n'est pas à nous qu'il en fait confession) mais ne pas accepter de marchandises anglaises eut été mieux encore cependant impossible.
Déjà sous Jean sans peur, la politique bourguignonne passe avant la politique de France et c'est normal. On ne va tout de même pas se saborder parce-que plus haut, le Roi joue aux cartes dans ses moments calmes...
C'est déjà bien beau que le ménage ait été fait simplement au niveau Orléans.
De l'autre côté de la Manche, pareil étripage aurait laissé place à une nouvelle Maison qui aurait tiré les marrons du feu (Tudor après la Guerre des Deux Roses).
Avec le Traité de Troyes, on se retrouve avec un roi en Normandie, un dauphin à Bourges... Bourgogne a laissé passer sa chance.
Imaginons l'Europe avec une Angleterre économiquement proche d'une France -avec un roi bourguignon- ayant un relationnel serré avec l'outre-rhin de par les unions : c'était le CEE avant l'heure. %1
Je reconnais que c'est un raccourci pour le peu uchronique mais pas plus "étrange" que la politique de l'époque.
Je ne comprends toujours pas cette union avec les Flandres. C'était préjuger et de l'orientation politique de son frère et pire encore de celle de son neveu.
Tout un chacun sait que l'on est jamais plus trahi que par ses proches et les cadets de France seront souvent turbulents, ce qui est de "bonne guerre". Et de remettre le couvert à la 3ème génération :
"Qui t'as fait duc ?
- Moi tout seul parce-que pour ce qui est du Roi...
Variante :
- Dis-toi que si tu es sur le trône, c'est grâce à moi...

Là encore, je ne suis pas dans le jugement car je n'ai ni l'analyse ni la connaissance. C'est donc pour ceci que j'ai forcé le trait, afin de comprendre pourquoi ce mariage était un "bienfait" et je pense que vous allez m'en donner réponse. %1
Merci. ;)

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"... Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé." (Sophocle)


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 Sujet du message : Re: Les guerres de Bourgogne
Message Publié : 18 Nov 2011 9:24 
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Pour revenir aux causes des guerres de Bourgogne qui ont opposé les Suisses au duc de Bourgogne, la lecture de l'historien Emile Dürr, à la fin du chapitre "La Suisse occidentale avant les guerres de Bourgogne" indique un fait important. En effet juste avant le déclenchement de la bagarre, Berne et Fribourg étaient alliés avec le duc de Bourgogne, contre la France de Louis XI, pour la raison principale que la France lorgnait du côté de la Savoie. Or une bonne partie de la Suisse occidentale était savoyarde, dont Fribourg.
Ce n'est en fait que l'alliance austro-bourguignone et le Traité de St Omer le 9 mai 1469 qui a changé la situation et déclenché les hostilités, comme déjà montré .


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 Sujet du message : Re: Les guerres de Bourgogne
Message Publié : 20 Nov 2011 17:30 
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Hérodote
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Kehl a écrit :
1°) Un apanage est une province détachée du domaine royal en tant que part d'héritage d'un fils cadet du roi.
2°) Certains disent que oui. Mon avis personnel est que s'il y a un cas où ça se passe différemment, alors la réponse est non. Et l'Auvergne est ce cas où ça se passe différemment.

Pour quelqu’un qui en parle si fréquemment, vous semblez avoir des notions assez spéciales du droit.
1°) un apanage n'est pas un héritage, puisqu'on ne peut hériter que d'un mort et que cet héritage suit des lois précises, alors qu'un apanage est un don du Prince de son vivant dépendant uniquement de son bon vouloir.

2°) Vous semblez ignorer qu'il existe des droits d'exception qui dérogent dans certains cas au droit commun, mais qui n'abrogent pas ce droit commun. Pour que le droit d'exception soit pris en compte, il doit être formellement stipulé.
Ainsi, dans le droit du travail actuel, le droit commun est le contrat à durée indéterminée, bien qu'il existe des contrats à durée déterminée, cette qualité doit être formellement indiquée sur le contrat ( ainsi que la durée). En l'absence de cette mention, tout contrat est réputé être à durée indéterminée.
Dans le cas de l'Auvergne, l'exception fut une décision du Roi. Mais la règle était le retour dans le domaine royal, ce qui fut le cas pour la Bourgogne.

Jean II n'a pas hérité du duché de Bourgogne, il l'a réuni au domaine royal parce que c'était un apanage en déshérence et que lui était roi de France.


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 Sujet du message : Re: Les guerres de Bourgogne
Message Publié : 22 Nov 2011 10:35 
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Plutarque
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Je n'ai pas dit qu'un apanage était un héritage, j'ai dit qu'il agissait "en tant que" (c'est une nuance importante que vous semblez pourtant avoir manquée) la part d'héritage des fils cadets du roi, pour les dédommager par rapport à leur frère aîné. Et j'ajoute qu'il est assez évident que les apanages sont faits du vivant d'un roi. Un roi mort ne peut pas faire grand-chose.

Jean II n'a pas récupéré un apanage en deshérence, pour la simple raison que si ça avait été le cas, quelqu'un l'aurait dit. Il en a hérité, et assez frauduleusement d'ailleurs, du moins si la négociation est une fraude dans le domaine des héritages. Les Etats de Bourgogne lui ont dit de ne pas réunir la Bourgogne au domaine royal, et ils ont reconnu qu'être le second mari de la mère du duc défunt (c'est-à-dire sans le moindre lien de parenté avec lui) plaçait dans la ligne de succession Jean II avant Charles II, qui n'était que le cousin du duc.

En 1360, les Valois ont laissé la moitié de la France aux Anglais à Bretigny. En 1361, il leur fallait donc absolument la Bourgogne, mais ils n'étaient en position de rien imposer. Jean II a fait ce qu'il a pu, il savait bien que s'il faisait le malin la Bourgogne allait à Charles II, qui était d'une part un rival de Jean II et d'autre part l'héritier légitime (l'existence d'un héritier signifie qu'il n'y a pas deshérence).


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 Sujet du message : Re: Les guerres de Bourgogne
Message Publié : 25 Nov 2011 15:20 
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Les états de Bourgogne, ainsi qu'il a été dit plus haut, n'existait pas de droit à l'époque de Jean II. Le but de ces états était de fixer les impôts de la province, ils n'avaient donc nulle compétence pour statuer sur des affaires de droit.
Même si ils avaient eu cette compétence, ils n'auraient quand même pas pu empêcher le retour d'un apanage au domaine royal et même si ils avaient eu ce pouvoir, la juridiction royale étant d'un ordre supérieur, c'est la décision du
roi qui aurait eu force de loi.

Les propos des « états de Bourgogne » ne peuvent se comprendre que si le dernier duc, encore enfant, était vivant. Épouser sa mère, la duchesse douairière de Bourgogne, donnait à Jean II automatiquement la tutelle sur son fils mineur,
le dernier duc, mais ne lui permettait pas de réunir le duché au domaine royal.
Mais à la mort du dernier duc de la 1ère maison, les choses changeaient : le roi, souverain juge du royaume, pouvait constater la déshérence du duché et le réunir au domaine royal.
Il n'héritait pas du duché et la mention de son mariage avec la duchesse était absurde: comment aurait- on put faire passer qu'une princesse douairière puisse transmettre à son nouveau mari des droits qu'une princesse légitimement
héritière n'aurait pas pu transmettre à son fils?

Le seul point douteux était le principe de masculinité mais Jean II était bien obligé de s’y tenir, sa couronne en découlait. Sans ce principe, Charles le mauvais aurait non seulement hérité du duché mais aussi de la couronne de France
en tant que descendant du dernier capétien direct, Louis X. Le duché aurait ainsi quand même été réuni au domaine royal.


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 Sujet du message : Re: Les guerres de Bourgogne
Message Publié : 25 Nov 2011 15:42 
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Rectification : Louis X n 'était pas le dernier capétien direct, c'était son fils Jean 1er, mort nouveau né.


PS a l'intention des modérateurs; j'ai essayé d'éditer mais ça n'a pas marché.


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 Sujet du message : Re: Les guerres de Bourgogne
Message Publié : 25 Nov 2011 15:52 
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Jean-Pierre Vernant
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Cloudore a écrit :
Rectification : Louis X n 'était pas le dernier capétien direct, c'était son fils Jean 1er, mort nouveau né.


PS a l'intention des modérateurs; j'ai essayé d'éditer mais ça n'a pas marché.


En fait le dernier Capétien direct est Charles IV, dernier fils de Philippe IV, frère de Louis X et donc oncle de Jean.

_________________
Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.


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 Sujet du message : Re: Les guerres de Bourgogne
Message Publié : 25 Nov 2011 16:41 
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Pédro a écrit :
Cloudore a écrit :
Rectification : Louis X n 'était pas le dernier capétien direct, c'était son fils Jean 1er, mort nouveau né.


En fait le dernier Capétien direct est Charles IV, dernier fils de Philippe IV, frère de Louis X et donc oncle de Jean.

Non, vous le dites vous-même, c'est un oncle, donc un collatéral, pas un direct.
je sais que l'usage veut qu 'on les appelle encore capétiens directs mais Charles IV a succédé à son frère Philippe V qui lui même a succédé à son neveu Jean 1er.
Ce ne sont pas au sens strict des capétiens directs se succédant de père en fils.


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 Sujet du message : Re: Les guerres de Bourgogne
Message Publié : 25 Nov 2011 17:35 
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Charles IV est le dernier Capétien direct, n'importe quel manuel d'histoire vous l"indiquera. Après, ce sont les Valois.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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 Sujet du message : Re: Les guerres de Bourgogne
Message Publié : 25 Nov 2011 17:49 
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Jean-Pierre Vernant
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Cloudore a écrit :
Pédro a écrit :
Cloudore a écrit :
Rectification : Louis X n 'était pas le dernier capétien direct, c'était son fils Jean 1er, mort nouveau né.


En fait le dernier Capétien direct est Charles IV, dernier fils de Philippe IV, frère de Louis X et donc oncle de Jean.

Non, vous le dites vous-même, c'est un oncle, donc un collatéral, pas un direct.
je sais que l'usage veut qu 'on les appelle encore capétiens directs mais Charles IV a succédé à son frère Philippe V qui lui même a succédé à son neveu Jean 1er.
Ce ne sont pas au sens strict des capétiens directs se succédant de père en fils.


Alors jetez un oeil du coté des autres dynasties françaises ; on apprend donc amusé que les Bourbons ne sont plus en ligne directe selon vous après la mort de Louis XVI puisque le pouvoir passe à un frère? Ou encore mieux, Louis XV qui n'est que l'arrière petit fils de Louis XIV ne peut donc pas être en ligne directe... de même pour Louis XVI par rapport à lui...
Il y a changement dynastique quand on est obligé d'aller chercher dans les membres de la familles plus éloignés comme ce fut le cas avec Philippe VI d'où le problème successoral vis à vis du roi d'Angleterre... petit fils de Philippe IV par les femmes. Ce qui a favorisé la succession de père en fils est la durée de vie plutôt modeste des rois français. Si vous regardez également dans la dynastie royale anglaise des Plantagenêt vous vous rendrez compte que la succession d'Henri II se fait d'abord vers son fils aîné Henri le Jeune qui décède avant la mort du père puis que finalement Richard récupère le trône avant de le laisser à sa mort à Jean... avant que la dynastie ne reprenne son cours "normal"... mais fatalement qu'est-ce que la normalité en succession royale à une époque où les souverains ne font guère de vieux os? A l'inverse avec un Louis XIV qui a vu disparaitre jusqu'à ses petits enfants la question successorale se pose d'une façon différente.

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 Sujet du message : Re: Les guerres de Bourgogne
Message Publié : 27 Nov 2011 15:38 
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l'Histoire peut se permettre d'être imprécise et tendancieuse mais le Droit doit, lui,être précis et objectif et comme c'est d'héritage qu'il est question, c'est le droit qui prime.
La définition juridique d'une ligne directe est stricte; elle s'entend d'ascendant en descendant, de parents à enfants, de grands parents à petits enfants, d'arrières grands parents à arrières petits enfants...
Les sœurs, frères, oncles, tantes, cousins, cousines sont des collatéraux, pas des descendants en ligne directe.
Philippe V, ayant hérité de son neveu, Jean 1er, n'est plus au sens strict du terme en ligne directe.
Bien sur, l'Histoire le retient en tant que capétien direct mais l'adage dit que l 'Histoire est écrite par les vainqueurs et les vainqueurs de cette histoire furent les Valois. Faire passer Charles IV, dont ils tenaient le trône pour un capétien direct permettait de gommer quelque peu le déplaisant épisode ou Philippe V dépouillait sa nièce en bas age de ses droits aux couronnes de France et de Navarre ainsi que des comtés de Blois et de Champagne.


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 Sujet du message : Re: Les guerres de Bourgogne
Message Publié : 27 Nov 2011 17:17 
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Jean-Pierre Vernant
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Parler de droit quand justement l'héritage par les femmes n'est pas permis par la loi salique dans une perspective de succession agnatique est assez osé tout de même... Une succession dans ce contexte est une affaire bien plus importante qu'un homme ayant les dents qui rayent le parquet. Remettre en question quelque chose d'aussi fondamental que le passage aux seuls héritiers pour la société et le pouvoir ne peut se comprendre à l'époque. C'est un point tout à fait classique et les Romains, qui ne sont pas les derniers en matière de droit, devront produire une importante législation pour permettre aux femmes d'hériter par testament... Pour eux, une femme mariée quittait ses pénates et allait vénérer celles de son époux. Elle n'appartenait plus à la même gens et ses enfants n'étaient pas considéré comme faisant parti de la même famille que ceux que l'on considère aujourd'hui comme leurs cousins. C'est la raison pour laquelle en matière de succession on allait chercher des parents dans des branches divergentes mais restant dans la même gens. Le principe agnatique ici invoqué pour le passage au Valois s'inscrit dans la même perspective. Cela pouvait sembler un poil archaïsant à l'époque mais ce n'est certainement pas un caprice d'aristocrate ambitieux... Le passage de Jean Ier à Philippe V n'est peut être pas pour vous en "ligne directe" mais il n'empêche que c'est en vertu du droit l'héritier le plus proche en temps que fils de Philippe IV. Il en va de même avec Charles IV... et en vertu de l'agnation c'est bien Philippe qui devait monter sur le trône. Si la cognation avait primé effectivement le roi d'Angleterre aurait été le premier sur la liste...

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 Sujet du message : Re: Les guerres de Bourgogne
Message Publié : 28 Nov 2011 12:19 
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Le droit coutumier médiéval n'est pas l'héritier du droit romain. De nombreuses femmes ont hérité ou transmis des droits sur des fiefs importants.
La preuve en est que les juristes ne sont pas aller chercher des lois romaines mais une antique loi des francs saliens, l'ont sorti de son contexte et l'ont interprété a leur manière.
Si ce principe des agnats avait été valable, ils n'en auraient pas eu besoin.
Je vous invite à lire la généalogie des filles de Philippe V, vous verrez ainsi que des femmes peuvent très bien hériter de fiefs considérables.


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 Sujet du message : Re: Les guerres de Bourgogne
Message Publié : 28 Nov 2011 13:34 
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Jean-Pierre Vernant
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On parle ici il me semble de la succession royale justement et je vous met au défit de trouver dans la généalogie des rois une femme... L'agnation dont je parlais en prenant exemple des Romains n'est pas une spécificité de ces derniers, c'est un principe que l'on retrouve assez largement sur le globe et faisant parti des quelques systèmes de succession connus.J'aurais pu citer les Baruyas par exemple... Or justement s'ils ont été pêcher une vieille loi franque c'est parce que le fondement du pouvoir royal y plonge ses racines... de même que le système féodal. Les coutumes médiévales ne s'y réfèrent pas nécessairement d'où la pluralité des accès à l'héritage. Or là on parle d'hériter du trône, une fonction qui n'a pas attendu le christianisme pour posséder une charge sacrée face à laquelle les hommes de l'époque prennent beaucoup de précaution...

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 Sujet du message : Re: Les guerres de Bourgogne
Message Publié : 28 Nov 2011 15:45 
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Plutarque
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Cloudore a écrit :
Les états de Bourgogne, ainsi qu'il a été dit plus haut, n'existait pas de droit à l'époque de Jean II. Le but de ces états était de fixer les impôts de la province, ils n'avaient donc nulle compétence pour statuer sur des affaires de droit.

Je ne vois pas le rapport avec le sujet. Qu'ils aient eu ou non vocation à formuler des exigences, ils l'ont fait. Et si la situation avait été claire, jamais le duc de Bourgogne n'aurait fait de testament. C'est ce testament qui s'est apliqué, pas un dispositif juridique pré-établi. La Bourgogne de 1361 ayant été un apanage créé avant 1329, c'est-à-dire l'apparition de la loi salique dans la monarchie française, elle n'était pas tenue par l'impossibilité pour les femmes de transmettre les fiefs, et donc Charles II était l'héritier légitime, ce qui signifie l'absence de deshérence, quoi que dise le roi. Jean II a fait occupper militairement la Bourgogne pour être sûr que personne ne lui prenne. Je veux bien qu'on puisse imaginer que cette occupation est causée par la crainte pour la France de voir une force étrangère prévaloir sur son droit supposé, mais me semble pourtant incontestable que le besoin desespéré de succès et de terres pour les Valois prouve exactement l'inverse. Le droit n'allait pas dans leur sens, et ne permettait pas aux Valois de faire autrement que d'occuper le terrain pour arriver à leurs fins.

Le fait même que Philippe II ait été duc de Bourgogne (sans mention d'apanage : duc simple) indique que la Bourgogne n'appartient pas au domaine royal. Si ça avait été le cas c'est un gouverneur, officier royal, qui aurait été nommé, comme en Dauphiné ou en Languedoc. Je pense que c'est suffisant pour dire que les états de Bourgogne ont convaincu le roi de les écouter, parceque je trouve inconcevable que Jean II se soit déssaisi de sa propre initiative d'un duché riche qu'il venait d'acquérir, et ce alors que la France était extrêmemnt affaiblie, dans tous les domaines, après le traité de Brétigny. Le roi n'est ni absolu, au moyen-âge, ni même puissant, les Valois étant une dynastie récente et contestée. Ils n'ont donc pas le pouvoir d'imposer leur volonté, et ils ne l'imposent donc pas quand ils ont plus forts qu'eux face à eux.


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