Jean-Marc Labat a écrit :
L'Artois pouvait succéder en ligne féminine, la Bourgogne, à ma connaissance, n'avait jamais eu ce cas. La comté de Bourgogne succédait aussi par les femmes, c'est pourquoi elle resta dans le giron de Marie.
Dans le cas où la ligne féminine aurait prévalu en 1361, le duché serait revenu à Charles le Mauvais du chef de sa mère, et à ma connaissance, il n'a pas moufté, ce qui n'était pas son genre.
La succession de 1361 du duché de Bourgogne a été faite en ligne féminine. Jean II était le petit-fils du duc Eudes IV de Bourgogne, par la fille de ce dernier, et également le mari de la mère du duc Philippe 1er de Bourgogne. Ses liens avec la Bourgogne étaient exclusivement par les femmes. La succession s'est faite pour le duché de Bourgogne comme elle s'est faite pour le comté d'Artois.
De plus, Charles le Mauvais a levé une armée et s'est allié aux Anglais dans la guerre de cent ans, pour s'opposer par la force à la France, on ne peut donc pas dire qu'il n'a pas moufté. Il a perdu militairement face à Du Guesclin mais il a tenté. Son caractère s'accorderait en effet mal avec l'oubli d'un tort qui lui est fait.
Cornelis a écrit :
Citer :
On peut d'ailleurs trouver étrange que Louis XI ait du envahir militairement le duché de Bourgogne, si il lui avait effectivement appartenu de droit.
Le droit n'est pas toujours appliqué par tout le monde, même aujourd'hui...
C'était sûr que quand on ne le respecte pas, ce qui est le cas de Louis XI, on est plus tenté d'envisager que ses adversaires ne le respecteront pas non plus. Sérieusement, l'armée de la Bourgogne avait été décimée avec Charles le Téméraire, personne ne pouvait donc résister à l'armée française, quelque soit la volonté de le faire. D'ailleurs il n'y a eu aucune résistance sérieuse, il a fallu que l'empire et les Anglais s'interposent pour éviter que la France annexe la totalité de la Bourgogne.
Cornelis a écrit :
Citer :
les "recommandations respectueuses" des états de Bourgogne, qui sont concernés quand il est question de la Bourgogne, au contraire du parlement d'autres endroits.
Les Etats, assemblée représentative au rôle fiscal et politique, ne sont pas équivalents aux parlements, cours de justice. Soit la réunion au domaine est une question de droit, et il faut accepter la jurisprudence du parlement de Paris, soit c'est une question politique, un rapport de pouvoir entre le roi et les élites locales.
Vous rappelez les compétences des différentes structures, et vous montrez que cette annexion n'a rien de juridique. Ce sont les États de Bourgogne, structure politique, qui ont forcé le roi de France à faire ce qu'ils voulaient. Le parlement n'a pas eu voix au chapitre, ce qui est logique vu qu'il n'y a pas eu de procès. Ce qui est logique aussi vu que le problème n'a pas de rapport avec le droit. Le problème était politique et Louis XI l'a réglé comme il l'a pu, par la force.
Cornelis a écrit :
Citer :
Si la masculinité était nécessaire aucun de ces héritages n'aurait eut lieu.
Il ne faut pas confondre la question des apanages et celle des fiefs. La transmission des fiefs ressort des coutumes de chaque province, celle des apanages des lois fondamentales du royaume, entité difficile à cerner, définie par les pratiques royales et la jurisprudence du parlement de Paris.
Le duché de Bourgogne n'étant pas un apanage, il n'y a pas de raison de parler des apanages, et aucune raison de différencier l'Artois du duché de Bourgogne. Hormis pour dire que Louis XI n'avait aucune possibilité juridique pour annexer le duché de Bourgogne, ce qui était son but. Même en se plaçant du point de vue où le duché de Bourgogne aurait été un apanage, ce que contestent les faits, le cas de l'Auvergne montre que le retour d'un apanage dans le domaine royal n'est pas systématique. Pour qu'un fief soit un apanage il faut qu'il appartienne au domaine royal avant la donation. Si c'est le cas alors il revient dans le domaine royal. Sinon, ce n'est pas un apanage, mais un fief simple, et il n'a pas de raison d'être rattaché au domaine royal. Sauf si le roi a la force nécessaire pour s'en emparer, ce qui s'est passé.