Bonjour,
J'aurai voulu savoir dans quel ordre s’enchaînent le baccalauréat, la licence, la maîtrise, le doctorat etc. dans toute la "scolarité" d'un étudiant en université, plus précisément à Paris, au moyen age (à partir de 1215).
J'ai du mal à faire la distinction et à savoir dans quel ordre ces examens se passent...
Merci d'Avance

Je pense que tu tiens l'ordre gagnant. Je ne sais plus s'il y a une maîtrise à l'époque.

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"Si ton labeur est dur et que tes résultats sont maigres, n'oublie pas qu'un jour le chêne a été un gland"

Bonjour,

Pour ce qui est de l'enchaînement des "diplômes" dans un studium médiéval (le terme unviersité désigne à l'époque une corporation, un corps de métier), nous avons :

- le baccalauréat qui apparaît à partir de 1215 : l'étudiant qui obtient son baccalauréat passe du rang d'auditeur passif à celui d'assistant de son maître

- la licencia docendi, apparue en 1179,qui est ce qui se rapproche le plus de la "licence" actuelle

- la maîtrise (ou doctorat dans la faculté de droit) :elle suit la licence, et s'achève par une cérémonie solennelle durant laquelle le doctorant prononce une leçon inaugurale : il devient maître.

Pour plus d'infos, je te renvois aux très nombreux ouvrages de Jacques Verger, spécialiste de cette question : notamment son "Culture, enseignement et société en Occident médiéval au XIIe et XIIIe siècle", est très bien fait.

Bien cordialement,

Hugues de Montigny

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"L'Histoire est imagination et contrôle de l'imagination par l'érudition"

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et tout le reste n'est que littérature

Au 13è siècle,
- Le baccalaureat est une simple constatation au sein de l'école ou devant un jury restreint que l'élève a le niveau suffisant pour participer à des discussions ou assurer des lectures
- La licence est une autorisation d'enseigner (licence de ), c'est un diplome délivré après un examen public par un jury de maitres dans des épreuves orales et individuelles
- le doctorat appelé également maitrise, n'était pas un examen mais une démarche corporative, le licencié était alors admis au sein du collège des docteurs de l'université en présentant sa première leçon. Il recevait s'il était admis les insignes: anneau, barrette, gants, livre et devait prêtre serment arprés avoir lu la charte de l'université de Paris dont le texte donne les obligations dans "maitres et élèves au Moyen Age" de Pierre Richer et Jacques Verger.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

Merci pour ce petit explicatif Alain. Les étudiants étaient des clercs. Les professeurs aussi ?

Bien à vous.

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et tout le reste n'est que littérature

Bonjour

Les grades universitaires sont trois, mais il ne faut pas oublier qu'il y a deux niveaux de facultés. Dans le schéma théorique (qui n'est pas toujours respecté), on entre d'abord à la faculté des arts pour y passer baccalauréat, licence et maîtrise, puis dans une faculté supérieure (droit, médecine et théologie) pour y passer baccalauréat, licence et doctorat (le terme étant plus utilisé que maîtrise dans ces facultés, même s'ils sont plus ou moins équivalents). Ce schéma est encore celui des universités anglo-saxonnes, dont la coupure undergraduate/postgraduate correspond à la coupure faculté des arts/facultés supérieures, même si l'enseignement est totalement différent de l'enseignement médiéval. La licence [d'enseignement] n'apparait pas dans les universités anglo-saxonnes, notamment parce que dans le modèle parisien, il ne s'agissait pas d'un examen universitaire, mais d'un examen ecclésiastique, par un jury présidé par le chancelier de Notre-Dame ou celui de Sainte-Geneviève.

Les étudiants sont considérés comme clercs, au moins pendant leurs études, mais cela n'implique absolument pas qu'ils doivent rentrer dans les ordres. La plupart des professeurs de droit civil et de médecine sont des laïcs, menant bien souvent une lucrative carrière de conseils et d'administrateurs en parallèle de leur enseignement.

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Ira principis mors est

Si au 12è siècle, les degrés d'enseignement dépendaient de l'appréciation du maître sur son élève, au 13è siècle les cursus allongés par principe donnent accès à des diplomes officiels, notamment pour la licence d'enseigner.
Apparait alors dans ce foisonnement d'écoles et de collèges (Domus, internats pour étudiants pauvres ou étrangers créés par legs ou donations) qui forment une Université, qui va se dégager progressivement de l' Evêché pour acquérir la protection papale puis royale, tout en gagnant son autonomie, "un système homogène d'examens et de diplomes à peu près le même dans toutes les universités et toutes les facultés".
Entre ses deux pôles Notre-Dame et la montagne Sainte-Geneviève, une communauté s'organise à Paris avec ses privilèges conférant aux maitres et aux élèves des bénéfices et revenus ecclésiastiques pour leur permettre de vivre. Les locaux sont dispersés et les examens se déroulent dans des églises et des monastères, des locaux propres à l'université pour les cours et les examens n'apparaissant qu'à la fin du Moyen Age.
Maîtres et étudiants demeurent malgré l'évolution de l'institution, des clercs qui portent la tonsure et revêtent un habit sombre
Le sommet de l'enseignement, couronnement de la pédagogie des maitres était la dispute ou "question disputée", un débat académique très préparé, une joute verbale obéissant aux règles aristotéliciennes. Y participer et briller, était essentiel pour gravir le cursus universitaire, voire obligatoire pour la licence et le doctorat.
"Les examens eux-mêmes prenaient la forme d'une dispute soutenue par un élève devant un maître". ( Riché et Verger)

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

Tenez au fait : quelle est la différence entre une faculté et une université ?

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et tout le reste n'est que littérature

Sauf erreur, au Moyen Age l'université est un ensemble d'enseignements pour une ville ou une région, alors que la faculté est une institution de spécialité: droit, médecine, arts, théologie.
" Après le mouvement de Mai 1968, la loi Edgar Faure supprime les facultés pour créer des universités, en principe pluridisciplinaires, divisées en unités d'enseignement et de recherche (UER), qui deviennent des unités de formation et de recherche (UFR) en 1984.
Certaines facultés, selon leur taille, sont transformées en universités de plein exercice, soit au moment de la réforme de 1968, soit plus tard. "
Des voix plus autorisées pourraient rectifier ou préciser.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.