YetAnotherYves,
je voulais par mon exposé prouver que la scolastique, malgré que dénigrée par l'humanisme, était néanmoins une épisode "intellectuelle", qui a aussi apporté des methodes qui étaient déja un "lit" où pouvait éclorer toutes sortes de "jeux" intellectuels, comme l'humanisme.
J'ai un vague souvenir, que j'ai lu cette pensée pour la première fois chez Jacques le Goff dans son livres des intellectuels du moyen-âge. Je vais le vérifier lors de ma prochaine visite de la librairie locale...
Et je pense que vous aussi voyez la scolastique comme une exercise, étude intellectuelle, quand vous avez dit dans un de vos messages dans ce fil:
"D'une part la scolastique est surtout l'Étude de façon générale et pas seulement sur la relation philosophie/théologie. Ce qu'il nous reste par exemple de la scolastique est : la "table des matières". C'est une parfaite illustration du découpage de plus en plus fin du raisonnement tel que l'enseignait la scolastique."
Dans tous mes liens que j'ai donné dans mon message précédent je n'ai pas trouvé grand chose pour appuyer mon theorie, mais néanmoins j'ai trouvé dans le lien:
http://books.google.be/books?id=1r5_Mei ... ff&f=falseDu livre : "De l'humanisme aux Lumières: etudes sur l'Espagne et l'Amèrique" par Joseph Perez.
page 210: Humanisme et scolastique.
La scolastique se veut scientifique et elle l'est en effet. Par ses objectifs et ses méthodes, elle est une forme d'intellectualisme, soit qu'elle fasse spontanément confiance en la raison, dans sa version thomiste, soit qu'elle compte sur entendement pour montrer les limitations de la raison dans sa formulation scotiste ou nominaliste.
Et dans ce lien:
http://www.zcorrecteurs.fr/blog/billet- ... e-2-2.html"L’enseignement universitaire repose sur une méthode particulière qui est la scolastique (de schola : école). Elle jouit aujourd’hui d’une image négative à cause des dénigrements des humanistes de la Renaissance ; pourtant elle est à l’origine de la grande floraison intellectuelle des XIIe et XIIIe siècles en Occident.
La scolastique, donnant une grande importance au sens des mots (ce qui donnera naissance à la pensée nominaliste), vise à démontrer par la dialectique une idée que l’on avance. Pour emporter la conviction du lecteur ou de l’auditeur, cette idée est affirmée (thèse) puis réfutée (antithèse) avant d’être dépassée (synthèse).
Dans toutes les universités, la lectio (leçon) constitue la base de l’enseignement, qui est un commentaire des auteurs du programme, faisant appel à la logique et à la rhétorique. À la suite de la lectio se développe la quaestio qui est une discussion autour du texte et qui aboutit à la determinatio, œuvre de la pensée de l’universitaire.
Lors de la quaestio, les maîtres et étudiants participent à la discussion qui devient disputatio (dispute). La question à disputer est fixée à l’avance par le maître qui doit soutenir la dispute. Véritable « tournoi intellectuel », la dispute oppose le maître qui présente sa thèse aux étudiants et autres professeurs, lesquels doivent lui opposer leurs objections. Quand toutes les objections ont été proposées et résolues, elles constituent une matière désordonnée qui fournit la base à une doctrine élaborée pendant la determinatio, exposé doctrinal ayant lieu quelques jours plus tard où le maître expose le résultat de sa pensée dans son école. La doctrine est mise à l’écrit par le maître ou un auditeur puis publiée dans les Questions disputées.
Il faut noter que c’est parfois un étudiant assisté par son maître qui soutient la dispute, ce qui constitue pour lui un apprentissage. Plus tard se développe la dispute quodlibétique où le maître propose de traiter un problème posé par n’importe qui sur n’importe quel sujet. Cet exercice très difficile (car non préparé) nécessite un professeur très compétent et doté d’une grande vivacité d’esprit. Il deviendra obligatoire pour accéder à la licence de l’université de Paris."
Cordialement et avec estime,
Paul.