Gilgalad a écrit :
L'honneur et la fidélité sont pourtant des vertus que connaissent les Romains, non?
Il y un autre exemple intéressant, c'est que le serment de fidélité viendrait de l'armée romaine et non pas des Germains.
Tous les militaires du monde cultivent des vertus d'honneur, fidélité, courage, reçoivent des épées d'honneur. Mais la chevalerie du moyen âge, c'est autre chose que des vertus et un cérémonial. C'est une individualisation de l'engagement, le serment de combattre n'est pas prêté à son général collectivement comme à Rome, mais il lie chaque combattant à un parrain par un lien personnel et ce lien concorde avec le lien vassalique. Chaque chevalier a sa terre, ses biens et son suzerain. Il n'y a pas d' allégeance envers son pays. Tout est personnel et religieux d'ailleurs. On jure sur la croix, la croix de l'épée. L' épée est sacrée.
Les tournois comme tout le cérémonial de la chevalerie visent à la mise en valeur de chaque chevalier. Impensable à Rome, chacun ne doit servir que Rome et pas lui-même, sa religion, un autre noble. Rien de plus contraire à la chevalerie que le service militaire d'un noble romain. De même en Germanie, rien d'individuel, tout le courage va à la tribu, au peuple franc ou wisigoth. On ne doit pas penser à ses exploits.
Rien de plus sui generis que la chevalerie occidentale, rien de plus dangereux aussi pour la cohésion d'une armée que cette recherche individuelle de gloire.
De nos jours, il arrive qu'un chef de service dise à ses principaux collaborateurs: surtout ne cherchez pas à jouer au cow boy, pensez collectif, service public ou entreprise. Personne ne doit rouler pour lui.