Bonjour à tous !
Est ce que quelqu'un pourrait me définir clairement ce qu'est un "miles" au XIe ? En effet je n'arrive pas bien à le définir.
De plus, "miles" et "milites" sont-ils des synonymes à cette époque ?

Merci d'avance et bonne journée

Je peux simplement vous les donner in situ dans des chartes du XIIIè

Pour « miles »( dans une note )

« …Un acte de 1265 (les Canabières, I. 4, n° 83) paraît, enfin, fort révélateur de l'évolution qui dut conduire du fief honoré au fief noble : un nommé Uc Peire reçoit un mas de la commanderie et, après une promesse mutuelle de fidélité (sicut debet esse bonus dominus suo bono feusali), il est indiqué que la concession est faite in feudum honoratum ... sicut miles tenere debet de magno domino. »

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Pour « milites » , dans un acte du 22 septembre 1250

« …Aimerici et suorum compromitterent in arbitros in hunc modum, videlicet quod dictus preceptor constituit arbitrum,(6) ex parte sua, et ex parte domus de la Selva R. B., militem de Taiac, et dictus Aimericus, pro parte sua, constituit arbitrum Bertrandus de Roca (7) Cerveira, militem, et dicte partes dicton duos milites constituerunt arbitros seu arbitrarores aut amicabiles compositores et… »

note de l’historien :

« …Le château de Panat constituait, dès le Xle siècle, une importante place forte qui, avec celle de Cassagnes, commandait la vallée du Dourdou, au nord-ouest de Rodez et qui était gardée par des milites dépendant des seniores Panatensium (Conques, n° 14 et 15). »

Heu, je les ai toujours compris comme miles=singulier, milites=pluriel (nominatif, bien sûr) ... Certes, je ne suis pas un latiniste expert, mais ...

Pour leur signification, c'est un terme un peu fourre-tout, mais au Moyen-Âge central, c'est le terme classique pour évoquer le chevalier, il me semble, en tout cas c'est comme ça qu'on le traduit généralement dans les chartes. Au XIe, c'est sans doute déjà le cas. Le glissement sémantique logique est le suivant : miles désigne le soldat de métier, qui au final émerge comme "chevalier" à cette période. Bien qu'à la base le terme désigne plutôt le fantassin ...
De là à établir une définition réellement claire et exhaustive, ça me semble difficile : c'est typiquement le genre de mots qui recouvre différentes significations, celles-ci évoluant avec le temps. Pour le XIe, on peut à mon sens traduire par "homme d'armes" ou "chevalier" suivant le contexte ...

Dans une charte en langue d’Oc de 1160 ce qu’on pourrait appeler le « peloton » de gens d’armes est bien défini : il y a dans la donation (entre autre) le mas de Rullaguet, le mas de la Tronca , le fief, les vigueries du mas de la Fortèze avec le gîte de cinq chevaliers et d'un sergent, le mas du Bastit d'Auriac …

« … el mas de Rutlaquet, el mas de la Trocca, el fiu del mas de la Forteza e las vegarias, e ai arberc ab V cavaliers, e ab .I. sirvent, el mas del Bastit d'Auriac… »

Bonjour

En latin classique miles (milites au pluriel) c'est le soldat. Très grossièrement résumé, au moyen Âge central, le terme désigne un combattant à cheval. Au XIe siècle les milites, qui forment souvent des garnisons seigneuriales, vont progressivement intégrer l'aristocratie et le système seigneurial, devenir eux-mêmes des sires de village. Parallèlement, l'Église s'efforce de donner un sens moral au rôle du miles, celui du "chevalier", donc de quelqu'un qui est un combattant à cheval mais défendant les valeurs chrétiennes et ecclésiales. C'est ainsi que des princes se parent du titre de miles de saint Pierre, sous-entendu de l'Église de Rome.

Généralement, on ne traduit pas miles dans la littérature historique puisqu'il peut aussi bien être un chevalier qu'un combattant à cheval. On retrouve la même ambigüité en occitan d'ailleurs, cavaller se traduisant aussi bien par "chevalier" que par "cavalier".

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Ira principis mors est

Oui , fin XIIè « cavalier » devient aussi un titre .
Les gens donnaient à :

« … lur efainz, donam e guirpem a Deu e a sancta Maria e ad cavaliers del Temple de Iherusalem ad aquelz qu'ara i so …. »

« … a Deu e a la cavallaria e a la maio del Temple de Iherusalem… »

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Plus de 70 ans après la notion de « ordre chevalier » est bien intégrée dans le texte : « …nous frère Pons … commandeur de la maison de la Cavalerie de … »

« Anno Incarnacionis Domini .M°.CC°. L°. tercio regnante rege Lodovico, XIIII° kal. aprilis. Conoguda causa sia a totz homes ais presens e ais endevenidors que aquesta carta veirau ni auzirau legir que nos fraire Pos de Magalatz, comandaire de la maizo de la Cavalaria del Temple de la… »

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A noter que sur le Larzas il y a une commanderie templière fondée en 1154 et qui s’appelle tout simplement « La Cavalerie »