Bonjour
Citer :
Un acte de vente d'une fosse ardoisière et les hommes sont dénommés "hominem ville" ou "hominem de villa".
Ce n'est pas parce que le latin donne
villa que vous devez traduire par "ville". Le terme de
villa est très largement utilisé pour décrire un rassemblement d'hommes (pas forcément groupé), du village à la ville. Il se distingue de la
civitas, la cité épiscopale, mais peut décrire des situations bien différentes. Il n'est pas facile de définir la "ville" au Moyen Âge, mais il ne faut certainement pas plaquer notre distinction actuelle (ville/village) sur les mots des actes médiévaux.
Une citation de Robert Fossier (
L'Enfance de l'Europe, vol. II, p. 982) pour illustrer ces difficultés de définition pour le Haut Moyen Âge.
Citer :
Le nombre des hommes, qu’on ignore d’ailleurs pour ces périodes éloignées, n’est pas en cause ; le statut juridique non plus, car un même texte régente village et commune ; pas plus que le vocabulaire : milites et « bourgeois » sont partout ; s’en tenir aux échanges ou au mouvement de l’argent serait bien étroit; les vaches paissant, au Nord, en ville, les maisons rurales à étages, dans le Midi, éloignent aussi l’idée d’un « paysage » ; la muraille clôt le monastère et la basse-cour comme la cité ; la spécialisation ou la division du travail, traits qu’au XIVe siècle on pourra juger caractéristiques, paraissent des effets plus que des causes de la cohabitation urbaine ; le pouvoir civil ou religieux, la force armée et l’école sont ailleurs. Rien donc qui soit une base originale pour la ville, à la mode antique, polyvalente, hiérarchisée et toute-puissante, ou à la mode actuelle : consommatrice tyrannique des énergies de toute sorte. Après tout saint Augustin avait peut-être raison qui disait que la ville était non muri sed mentes, un état d’esprit plus qu’une structure.