Voilà ce qu'on peut trouver sur le net (
https://sites.google.com/site/racinesjuiveseurope/montaigne1) :
Juif, c’est un fait établi aujourd’hui, Montaigne l’était par sa mère. Antoinette Louppes de Villeneuve n'était, malgré ce nom aux consonances éclatantes, rien d’autre que la descendante d'’”une lignée de commerçants juifs aragonais dont l’ancêtre – d’après les travaux successifs de Théophile Malvezin, Cécil Roth et Donald Frame – se nommait Abraham (ou Meyer) Paçagon, originaire de Calatayud, où il aurait d’abord exercé le métier de chiffonnier” (J.Lacouture. Montaigne à cheval).
Par la suite la famille émigra à Saragosse où, en l'espace de deux générations elle s’était considérablement enrichie et dont les membres avaient atteint le statut de notables.
Saragosse étant cependant l'un des endroits où l'Inquisition sévissait avec le plus de férocité, on comprend que Meyer Paçagon ait "choisi", au cours du XV° siècle, comme beaucoup de juifs de se "convertir" au catholicisme et d'adopter le nom de Lopez, puis tant qu'à faire, de le rallonger de façon à évoquer une lignée aristocratique : Lopez de Villanuova.
Se sentant sans doute menacée dans le climat d'hystérie anti-juive et "anti-conversos" de l'époque (pillages et massacres répétés des "juderias", terribles émeutes de 1467 et 1473 à Tolède et Cordoue contre les conversos, mise en place de tribunaux et auto da fe (bûchers) dans tous les Etats de Castille et d'Aragon), la famille émigra à la fin du XV° siècle à Toulouse où se trouvait déjà une communauté juive avec laquelle ils avaient probablement des relations commerciales.Autre référence : Sophie Jama,
L'Histoire juive de Montaigne, Flammarion, 2001.