gaete59 a écrit :
Le groupe des guerriers libres choisit donc le roi au sein de la famille la plus forte. La plus forte sans doute par les armes ?
La plus forte du moment ? La plus forte parce-que la plus riche de terres ?
Il y a une certaine légitimité dynastique. Dans les sociétés germaniques, mais aussi celtes, c'est l'assemblée des hommes libres, qui élit le "roir". SOuvent cette élection se fait par acclamation. Quand l'ancien roi est mort, un noble de l'assistance qui a un certain statut prend la main d'un des fils ou frères du défunt roi, lève la main et crie quelque chose comme "Vive le roi!". Si tout le monde crie "Hourra", c'est bon, le monsieur est roi. Parfois, il y a une élection/nomination lors d'un conseil des hommes libres quelques jours après la mort du roi.
Quand tout le monde est d'accord, c'est une formalité. Lorsque tout le monde n'est pas d'accord, les ennuis commencent et il se créé des partis. Et on peut aller vers des guerres civiles.
gaete59 a écrit :
Ou bien en général la famille la plus forte par les armes s'instaurait sur une "longueur de temps" et par divers procédés (suzeraineté etc.) agrandissait son domaine puisqu'il semble inconcevable de rester dix années sans s'écharper.
Plutôt que la "plus forte par les armes", il faudrait dire "la plus puissante". C'est celle qui fera les meilleurs mariages, qui possèdera le plus de terres, qui aura le plus de subordonnés, et qui éventuellement saura se servir de cette puissance pour acquérir encore des terres.
Cela c'était le système initial, "de base". Mais, les territoires s'agrandissants, les liens devenant plus complexes. On a pris l'habitude de limiter le nombre des électeurs aux compagnons de l'ancien roi ou aux grands féodaux que l'on a parfois appelé "les Pairs". Ce qui voulait dire qu'il avaient assez de puissance pour être l'égal du roi et pour participer à l'élection. Dans le SERG, lors de différentes réformes, on en est venu à avoir 7 Princes-électeurs. C'est en 1356 que l'on a choisi ce système. Mais avant cela, il y avait déjà des "Grands-Électeurs". En fait, dès Henri 1er, il y a des électeurs. Ils sont la continuation de la pratique germanique qui consistait à "élire" le roi.
En France, Hugues Capet réussit à faire sacrer son fils de son vivant, sans qu'il y ai "élection" ou "acclamation" par les nobles. Dans le SERG, aucune famille dynastique n'a été assez puissante assez longtemps pour obtenir cela. Donc, le roi doit donner des terres ou de l'argent pour que les Grands-Électeurs valident l'élection et le sacre. ce qui est une des raisons du relatif "appauvrissement" des familles régnantes.
gaete59 a écrit :
Ce qui bloque, c'est "ce besoin de trouble" au lieu de reconnaitre sagement ses limites et laisser le gâteau au plus "fort". J'entends par "plus fort" (en cas de conflit) non pas celui dont les dents rayent le parquet mais le plus sage, celui qui va savoir manier la négociation et épuiser toutes les solutions avant de faire parler les armes. Un quidam non mû par des intérêts personnels mais ceux de la communauté. Ce qui manifestement est impossible.
En fait, chaque famille essaye d'avoir la place la plus enviable et durant certaines périodes, c'est la place d'Empereur. A l'époque, on n'a pas le même sens de la chose publique qu'aujourd'hui. Et même si on élit le "plus sage", il est loin d'être évident que ses descendants seront "aussi sages" que leur aieul. De plus, certaines familles font des jeux d'alliances pour éviter qu'une famille concurrente ne devienne trop puissante.
gaete59 a écrit :
Ajoutons à ceci le Pape et ses lubies...
Le Pape est à un moment aussi un prince temporel. Mais, il a une arme "atomique", il peut jeter l'interdit religieux sur un personnage et donc, interdire tout acte religieux dans ses domaines. Mais, cet "interdit" a un niveau moins général, existe aussi dans les mains des èvèques. L'Evèque de Strasbourg a ainsi jeté pendant plusieurs années sur les villes qui étaient opposées à sa politique. Mulhouse, Sélestadt, Colmar, .... le subirent pendant plusieurs années. Il n'y avait donc plus de baptême, de mariage, d'enterrements sur les territoires des zones concernées. C'était interdire le salut futur aux populations concernées. Par chance, vu le morcellement des territoires à l'époque féodale, les habitants de ses lieux pouvaient aller dans des chapelles qui ne relevaient pas du pourvoir local pour avoir leurs sacrements, contre rétribution ... bien entendu.