Bonjour,

Existait-il un topos de la vision du paradis au Moyen Age ou existait-il plusieurs visions et représentations ?
Je pense notamment au voyage de Saint Brendan qui parle du paradis au XIIème siècle

La divine comédie, de Dante ?

Je crains que ce ne soit pas ce que je recherche, je l'ai déjà lu mais il n'est pas représentatif d'une vision globale mais plutôt d'une vision d'élite

Si on prend les arts (et je pense en particulier à la sculpture, celle des portails romans : Autun, Conques, pour n'en citer que deux), on observe que les figurations de l'enfer sont plutôt explicites (léviathan, crocs et flammes, ...) tandis que celles du paradis ne nous montrent que des bienheureux transfigurés tournés vers le Christ ressuscité, présent dans sa gloire. Ce qui, somme toute, est assez conforme aux écrits évangéliques.

A la lecture des évangiles pourtant, on pourrait imaginer d'autres figurations précises du paradis : le banquet, le repas de noces, par exemple, plusieurs fois évoqué dans les évangiles, ou encore les diverses paraboles dites du Royaume : la perle retrouvée, le grain de moutarde, le levain dans la pâte, et la plus connue peut-être : le semeur ... Mais non, rien de tout cela dans la sculpture.

J'en déduirais volontiers deux points et leur corolaire : d'une part, la figuration de l'enfer n'a de sens que mise en perspective avec celle de l'enfer, d'autre part, l'enfer est suffisamment repoussant à lui seul pour qu'on lui préfère le paradis, d'autant plus que les prédications sur les évangiles sont là pour rendre désirable le paradis. En guise de conclusion (très temporaire), je pense que toute figuration doit être vue à la lumière de la prédication qui l'accompagnait.

J'espère que vous ne me reprocherez pas d'avoir botté en touche.

Jean-Mic

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Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes, ils n'ont pas fini de rigoler !

le Navigatio sancti Brendani Abbatis a été écrit au IXème siècle par un moine irlandais, il relate un voyage sensé se passer à la fin du Vème siècle. Les illustrations, elles datent eneffet du XIIème siècle mais on a des analogies assez troublantes avec les voyages de Simbad le marin (d'ou des corespondance entre mythe carolingiens et arabes à cet époque) On y retrouve le séjour sur le dos d'une baleine et la découverte d'un palais désert.

Dans la vision du paradis de Brendan on va retrouver une bestiaire fabuleuse qui va ^etre une constante jusqu'au jardin des délice de Jérome Bosch.

On retrouve le mythe de l'Ile d'Avallon, transcrit vers 1135 mais qui s'inspire de la description des Iles Canaries faite par Isidore de Séville (VI e siècle)

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Lietz her heidine man. Obar seo lidan.
Thiot urancono. Manon sundiono.
(Il permit que les païens traversassent la mer, Pour rappeler aux Francs leurs péchés)

Ce serait plustôt le jardin des Hespérides, connu pour ses pommiers dont les fruits étaient en or. La mythologie n'a jamais vraiment disparu.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)