Il y aura 700 ans demain (18/3/1314) que le grand maitre du Temple et ses compagnons furent exécutés.
Le trésor des Templiers est-il à découvrir ?

Il semble qu'on n'y croit plus, le roi ayant mené son opération de saisie de la fortune des templiers en étant bien informé. Les templiers assuraient une fonction de gestion du trésor royal d'après ce que j'ai compris, c'était la direction du Trésor de l'époque, en contextualisant, en plus de leur rôle comme ordre à vocation financière en France et en Orient. Ils étaient une banque pour les déplacements lointains. Rien de mystérieux.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

Il semble que les Templiers furent des gestionnaires avisés. Or, un gestionnaire avisé sait que l'argent qui dort perd de la valeur. Tandis que celui qui travaille rapporte plusieurs fois la mise initiale. Donc, les templiers ont investi et ont acheté des terres et des domaines et ils finançaient leurs campagnes militaires et leurs actions a partir des revenus de leurs terres. Ce qui est plus intelligent qu'avoir un gros magots qui va fondre au fil du temps parce qu'il faut y puiser dedans de quoi vivre. Ils faisaient aussi du prêt et du transport de fonds. Mais, souvent, il n'est pas nécessaire d'avoir de grosses sommes immobilisées pour cela. Un fond de roulement suffit. Si on gère bien, les entrées compensent les sorties.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie

Le gros problème des Templiers, c'est qu'ils ne servent plus à rien. Les Hospitaliers sont à Rhodes et Chypre, les Teutoniques en Prusse, mais les Templiers sont revenus en occident où leur justification de lutte contre les infidèles n'est plus d'actualité. Ils sont perçus comme des sybarites, les expressions jurer comme un Templier ou boire comme un Templier datent de cette époque. Ce sont des dinosaures qui n'ont pas su s'adapter, et comme eux, ils en sont morts.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Eux peut-être, mais leur magot est lorgné par le Roi de France !
La malédiction de Jacques de Molay a été popularisée par Maurice Druon, je vais fouiller les archives du forum pour lire les discussions

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… il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer…

C'est plus facile de se débarasser d'un ordre qui n'a plus de justification et qui est de plus extrêmement impopulaire.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Les templiers faisaient ils du prêt à intérêt ? Ou avaient ils mis en place des systèmes un peu analogues aux financements islamiques actuels ?

Bonjour

Il fut brulé au soir mais sait-on à quelle heure ???

Bien à tous.

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Hugues de Hador.

Non.Les gens de l'époque n'attachent pas autant d'importance à l'heure que nous.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

L'époque baigne dans la redécouverte du droit romain mais appliqué à la société médiévale et est marquée par un souverain qui recherche les conflits au lieu de les éviter. Le pape Boniface rêve d'un empire chrétien unifié sous la direction d'un souverain religieux et cherche à i imposer une théocratie pontificale. L'entente entre les deux hommes est impossible. Philippe IV, taxe le clergé et ses interventions militaires en vue d'agrandir le domaine royal sont coûteuses. Le roi a recours à une imposition directe des contribuables qui payaient leurs impôts à leur seigneur et au clergé. Des recours à des manipulations monétaires amènent le mécontentement de la bourgeoisie et des soulèvements populaires. Philippe IV dépouille les Juifs puis les expulse du royaume. Le roi est toujours acculé par la pression financière.
1307 : les biens du Temple sont confisqués mais comme l'a écrit Narduccio, le "trésor des Templiers" est essentiellement leur important "patrimoine financier". L'ordre possède des milliers de commanderies à travers l'Europe, une marine, une force armée permanente, un nombre important de forteresses et une institution financière prospère. Philippe le Bel a emprunté aux Templiers. L'ordre est un état dans l'état, politiquement indépendant et jouissant de privilèges fiscaux qu'il n'entend pas remettre en cause ; ce que ne peut accepter ce roi. Le conflit du moment avec le Saint Siège envenime le tout.


Il n'y a plus de royaume de Jérusalem à défendre et de routes de pélerinages à protéger. Jacques de Molay n'a pas compris qu'il était urgent de faire évoluer son ordre. Il s'est systématiquement opposé au projet de fusion avec les Hospitaliers. Son échec d'alliance avec les Mongols, son refus en 1305 d'abonder la préparation d'une nouvelle croisade le plombe. "Dieu n'est pas content, nous avons des ennemis de la foi dans le royaume" (première phrase de l'ordre d'arrestation). En les faisant passer pour des hérétiques, le peuple ne bougera pas. Riche, puissant, arrogant, l'ordre est bien loin de l'esprit de pauvreté, d'humilité et de sacrifice du début. Le pape a été tenu à l'écart, cette arrestation est une violation du droit canonique. Environ 500 arrestations dans le royaume. Face aux accusations, pour sauver sa tête et son âme, il faut avouer ou mourir en hérétique.
1309 : les banquiers et les marchands lombards sont à leur tour dépossédés et expulsés.
1312 : excédé Philippe le Bel fait pression sur Clément V pour que l'ordre soit aboli. Le pape cède avec la bulle "Vox in excelo". Hors France, Edouard II d'Angleterre refuse de les arrêter ; Robert Ier d'Ecosse leur assure protection ; les princes allemands et les chevaliers teutoniques de même ; au Portugal et en Aragon, ils sont répartis dans d'autres ordres créés pour le besoin (ordre de Montesa, ordre du Christ).
Les derniers mots attribués à Jacques de Molay auraient été : "Dieu sait qui a tort et qui a péché ; seigneurs sachez que tous ceux qui nous sont contraires par nous auront à souffrir"... La fin tragique a contribué à la légende d'une survivance templière et de nombreuses sociétés secrètes ou ésotériques se réclameront de leur héritage. Il en a été de même pour les Cathares. Il faut peut-être comprendre pas "trésor", un héritage "spirituel" En son temps, l'apparition de l'ordre du Temple a été une véritable révolution.
Quid de l'état financier de la France après la confiscation des biens ? Deux années plus tard, les Lombards passent à la trappe... Existe-t-il un lien sur le forum évoquant les difficultés financières du royaume sous Philippe IV ? Est-ce un héritage du précédent monarque ?

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"... Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé." (Sophocle)

Les biens de l'ordre ont effectivement été confisqués, mais ils n'ont été conservés par le royaume que de façon temporaire, entre 1307 et 1312, et ils ne sont jamais devenus la propriété du roi, que ce soit du vivant de l'ordre ou plus tard. En 1312, ils ont été cédés aux hospitaliers. Hormis les dettes que le royaume de France n'a pas remboursées (et encore, je doute que les hospitaliers lui aient fait cadeau de telles sommes dans leur intégralité), j'ai l'impression que l'opération a été plus coûteuse pour le roi que lucrative.

Je pense d'ailleurs que Philippe IV était persuadé de la véracité de ses accusations, puisqu'il était évident dès le départ que ça allait finir de cette façon : en s'attaquant à un ordre religieux sa réputation et son prestige allaient beaucoup souffrir, et son trésor n'allait pas gagner grand-chose, voire rien du tout. Je rappelle que les rois maudits c'est un roman écrit six siècles après les faits et destiné à des contemporains de l'auteur. Philippe IV est très différent des révolutionnaires de 1789 qui ont nationalisé les biens du clergé.

Philippe IV s'inscrit dans la tendance initiée par Philippe-Auguste et ses successeurs : le renforcement de l'autorité royale entre autres.
Concernant les Templiers, je ne pense pas comme vous : coupables ou pas, peu lui importe. Il a décidé qu'ils seraient coupables, l'hérésie est le seul biais, aux légistes dont il sait s'entourer de monter le dossier. Il passe outre l'autorité papale et ce plus d'une fois. Nogaret est l'artisan de l'ordonnance royale qui va déclencher l'arrestation, la spoliation et l'expulsion de 100 000 Juifs de France. C'est à lui, Garde du Sceau royal à qui Philippe IV donne toute latitude afin de monter le dossier, instruire le procès et en finir avec l'ordre. L'influence de Philippe le Bel a été décisive pour l'élection de Bertrand de Got au trône papal : les deux hommes se connaissent depuis l'enfance. Le pape n'est pas dupe quant aux motivations du roi comme il n'est guère convaincu de la culpabilité des Templiers. Soumis (il est en Avignon) à l'autorité du roi, il se fera l'exécuteur de sa volonté. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour promulguer la bulle qui abolit l'ordre, soit en 1312 ?
Il était évident que ceci allait se terminer de cette façon parce-qu'il n'y en avait pas d'autre pour mettre la main sur leurs biens. Pour les Juifs et les Lombards, ce sera plus aisé. Les Templiers n'ont de compte à rendre qu'au pape mais dans les faits ce sera surtout au maître de l'ordre. Le roi pouvait croire le Temple riche. Lors du concile de Troyes, l'ordre est créé cautionné par B. de Clairvaux et de généreuses donations donneront très vite une assise financière confortable aux Templiers. Manifestement, comme vous l'évoquez, il ne fut pas trouvé à l'aulne des espérances royales puisqu'ensuite il fallut éjecter les Lombards. De plus tous ceux qui ont été arrêtés n'ont pas été exécutés ou emprisonnés à vie. Tellement certains de leur bon droit, d'aucuns viendront même se constituer prisonniers en France. Sur un total de 564 détenus dispersés dans tout le royaume, 400 sont condamnés à l'emprisonnement à vie, 54 ont été brûlés car relaps (12 mai 1310), les autres relâchés. Leur représentant n'avait pas non plus l'envergure et le sens politique que certains de ses prédécesseurs.
Par ailleurs, Philippe IV ignore les comptes des Templiers mais il est déjà leur débiteur et ne peut s'acquitter de sa dette. C'est un assez bon mobile et puis le "trésor" semble prometteur. Les biens sont cédés aux Hospitaliers mais Philippe IV n'aura rien à rembourser, il décède peu après. J'imagine mal les Hospitaliers venir demander le règlement sous Louis X, vu le contexte et le personnage. L'opération ne fut peut être pas lucrative mais pas plus coûteuse. A ce moment, les Templiers n'avaient plus l'aura du début, qui aurait pu intervenir en leur faveur ? Chaque souverain a fait en son royaume ce que bon lui semblait, ceci montre aussi le peu de crédibilité accordée aux accusations.
Bien que le procès ait suivi la procédure inquisitoriale, on peut voir le contrôle exercé par le roi de France.

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"... Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé." (Sophocle)

En dehors des heures de service puisque les chevaliers d'Aunay forniquaient avec les filles du Roi...

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… il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer…

C'est Geoffroy de Paris qui rapporte les paroles de Jacques de Molay sur le bucher:

Le mestre qui vit le feu prest,
S’est depoillé sans nul arrest
Et ainsi com le vi devise
Tout nu se mit en sa chemise
Liement et a bon semblant ;
N’oncques de rien n’alla tremblant,
Combien qu’on le tire et desache.
Pris l’ont por lier à l’estache ;
Cil liez et joinant ci accorde ;
Les mains il tient d’une corde,
Mais ains leur dist : « seingnors, au moins
Leissiez moi joindre un po mes mains
Et vers Diex fere m’oraison,
Car or en est temps et seison.
Je voi ici mon jugement,
Ou mourir me convient brement ;
Diex set qu’a tort et à pechié ;
S’en vendra en brief temps meschie
Sur celz qui nous dampnent à tort ;
Diex en vengera nostre mort.
Seingnors , dit il, sachiez sanz tere
Que tous celz qui nous sont contrere,
Por nous en aront à soufrir.

Bien sur on ne retrouve pas la célèbre réplique des Rois Maudits,

Roi Philippe, Pape Clément, Nogaret, je vous invite à comparaitre devant le tribunal de Dieu avant la fin de l’année, maudit, je vous maudit, jusqu’à la 3eme génération ,

mais on a bien la la trame sur laquelle Maurice Druon a bati son roman

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qui m'aime me suive !
philippe VI de Valois