Hugues de Hador a écrit :
Bonjour
marco256 a écrit :
historiquement on distingue 4 périodes : l'Antiquité, le Moyen-Âge, les Temps Modernes et la Période Contemporaine.
C'est très théorique
Pour moi, un peu dépassé, la preuve : on se sens déjà obligé de diviser le MA en "Bas MA" et "Haut MA" et certains parlent d'Antiquité tardive
C'est très "européen de l'ouest" (d'autres divisent autrement : par exemple : la Chine divise en Dynastie).
On est pas toujours d'accord sur les dates (fin du MA = 1454 ou 1492 ??)
Bien à vous.
C'est théorique et
historique. En fait, l'histoire, en tant que science émerge, en Europe, entre le milieu de la Renaissance et la fin de l’Époque Moderne. Effectivement, il s'agit d'une histoire centrée sur l'Europe. Je dirais même centrée sur les 4 zones qui intéressent les lettrés européens de l'époque : le sud méditerranéen (l'Espagne et l'Italie, qui est en partie inféodée à l'Espagne à l'époque), la France (avec certains des territoires limitrophes dont certains finiront par devenir français), la Grande-Bretagne et le SERG qui s'ouvre un peu à l'est. Dans tous ces territoires, la vision historique de leur passé est proche : les grecs, qui sont perçus comme les premiers civilisateurs, puis la Rome, surtout impériale; à son écroulement, les vagues de barbares qui vont se christianiser => l'Âge Sombre, l'époque médiévale et la redécouverte des civilisateurs grecs et romains, ce qui donne la Renaissance, puis l'époque moderne, ... On va donc structurer tout cela selon la vision de l'époque en divisant les nombreuses années connues (environ 6000 ans) de manière "scientifique" et méthodique. D'où cet enchevêtrement d'époques, d'âges, de siècles, ... Mais, c'est l'époque de Linné et de l'Encyclopédie. Donc, on classe tout et on hiérarchise beaucoup. Même si à la fin de chaque volumes, on doit accoler un chapitre "divers" pour tout ce qui échappe à la classification.
Mais, c'est aussi la période où la géographie est chamboulée et où on découvre de nouvelles terres et surtout de nouveaux peuples qui ne sont pas dans la Bible. Et on découvre de nouveaux animaux, de nouvelles plantes. Dans un premier temps, on essaye de caser tout cela dans les classifications préexistantes, quitte à ajouter de nouveaux chapitres. Jusqu'à Darwin, ou plutôt les conséquences du darwinisme sur les sciences. Parce que la notion d'évolution implique que tout se modifie en permanence. On comprend donc que les classifications sont surtout histoires de conventions. Elles sont nécessaires pour structurer l'enseignement et pour mettre en perspective les savoirs. Mais, elles ne sont ni définitives, ni absolues.
De plus, en histoire, de nouvelles méthodes émergent. Par exemple, avant les datations au radiocarbone, la plupart des archéologues estimaient que la néolithisation avait dû commencer quelques siècles avant l'apparition des premiers grecs : les Mycéniens. Or, en quelques années, on se rend compte que les plus vieilles cultures néolithiques ont 4500 ans de plus. De plus, on découvre que de nombreux peuples "sauvages" ont aussi une histoire. Il y avait des empires en Afrique noire et en Asie. Sans parler des 2 zones principales de l'Amérique du Sud et Centrale (l'aire andine et l'aire méso-américaine). Et plus on étudie cela et plus on constate que l'on ne suit pas forcément les mêmes schémas évolutifs.
Sans compter que de nombreuses découvertes tendent à relativiser ce que l'on sait des fameuses 4 périodes "classiques". Bref, ce découpage perdure, car on ne sait pas par quoi le remplacer. Surtout qu'aucun des remplaçants possibles ne pourrait faire mieux. Mais, même si on continue de l'utiliser, on sait qu'il n'est valable que pour une région donnée : l'Europe occidentale et encore, même pour elle, il y a largement à y redire.