Vous évoquez un livre, mais vous pourriez au moins nous en donner le nom de l'auteur et le titre, histoire de partager vos informations et vos impressions avec le plus grand nombre.
S'agissant du point a), les serfs, hé bien on n'est pas serf au Moyen Âge, on est le serf de quelqu'un. Comme on est le vassal de quelqu'un. Et donc oui, lorsque la terre à laquelle il est attaché change de propriétaire (succession, vente, donation à une église), le serf change de propriétaire. Avec les donations aux églises ou les acquisitions de domaines ruraux par des citadins, ceux-ci se retrouvaient propriétaires de serfs. Ensuite, les nouveaux propriétaires avaient toutes libertés pour assouplir ou renforcer les relations vis à vis des serfs. En cas de vente, le vendeur pouvait conserver toute ou partie de sa
familia servile, ou bien même vendre un serf, sans terre.
Pour trouver des exemples sur ce sujet, vous pouvez vous reporter au
Livre des serfs de l'abbaye de Marmoutier https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5580069d.texteImage, réétudié il y a une vingtaine d'années par Dominique Barthélemy
https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_1995_num_1993_1_9811.
Je passe sur le point b) désolé.
Pour le point c), les dîmes, vous commettez une inversion chronologique. Ce ne sont pas les évêques qui vendent des églises et donc les dîmes qui vont avec, mais ce sont les évêques qui cherchent à supprimer les églises privées et donc s'accaparer les dîmes.
En effet, de nombreuses églises rurales sont des fondations aristocratiques, qui bien qu'ayant le statut de chef-lieu de paroisses, s'héritent, se partagent ou se vendent comme n'importe quel bien. C'est bien pourquoi, jusqu'à la Révolution, des seigneurs sont les présentateurs des curés qui desservent ces églises. L'évêque n'est pas le bénéficiaire de la dîme, mais c'est le(s) propriétaire(s) de l'église, pour le compte de son curé. Avec la réforme grégorienne, les évêques cherchent à contrôler l'ensemble des églises de leurs diocèses, principalement celles appartenant aux laïques, sans toujours parvenir à y parvenir. Tout comme un propriétaire peut céder son droit à percevoir la dîme à une abbaye, au chapitre cathédrale, etc... S'agissant de l'église en tant que bien, elle est souvent accaparée par ceux qui la fréquente, s'y font inhumer, etc.. Le droit de propriété laïque devient plus symbolique qu'autre chose avec les siècles.
Pour ce qui est du taux, la dîme par définition c'est une gerbe sur dix, même si au fil des siècles, on va vers une sur douze, voire une sur treize.