Citer :
ce qui tendrait à me laisser penser que ce sont des personnes marginalisées qui en sont accusées à une époque où le groupe est tout.
A savoir que dans la plupart des cultures historiques et proto historiques (dans beaucoup de cultures dites "primitives", le chamane/guérisseur/sorcier fait souvent partie de l'élite sociale), le pratiquant de la magie est un marginal. C'est le cas notamment chez les Germains et Scandinaves.
Mais dès l'antiquité, devins, haruspices, guérisseurs en tous genres sont des personnes à part, sinon des marginaux.
En Scandinavie (pays où l'adoption du Christianisme est très tardive, surtout parmi les gens du peuple), la sorcellerie est condamnée dans les textes de lois les plus anciens, non pas pour des critères religieux (même si l'implantation du Christianisme a du jouer sur la manière dont ces pratiques étaient perçues) mais comme élément perturbateur de l'ordre social.
Et le magicien ne doit pas être confondu avec les prêtres.... (même si ils ont pu se confondre dans certaines cultures). Le magicien n'est pas le garant du lien entre les hommes et les dieux, il interfère avec des forces surnaturelles pour intervenir sur le monde réel....
Je dis ça parce que dans l'antiquité, le paganisme a plusieurs "niveaux" de lecture, notamment chez les Celtes. On a le culte, avec son temple, ses prêtres, ses cérémonies, rites....Etc. Ce niveau a clairement disparu, il était celui des élites et des villes.
Un autre niveau de lecture de cette "religion", c'est celui du peuple et des campagnes: un imbroglio de croyances, de rites, une religion d'avantage privée et personnelle. Celui-ci a, je pense, en partie survécu au temps et a été assimilé à la sorcellerie au Moyen Age et à l'époque moderne (et pour cause, puisque l'usage de la "magie" est un des piliers de ces croyances.
A savoir également que la religion germanique, elle, n'avait que très peu le premier niveau de lecture que j'évoque: il n'y avait, à priori, ni prêtres, ni temples. C'était une religion privée, non institutionnalisée. Et elle a durablement marquée toute l'Europe avec les invasions "barbares" du milieu du 1er millénaire.