L'objection est valable. Le problème est que l'on ignore la prononciation du XVème siècle, qui est probablement différente de celle du XVIIème, comme je l'ai indiqué pour Louis.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Bonjour,

Est-ce que le film de Luc Besson "Jeanne d'Arc" avec Mila Jovovitch de 1999 est réaliste?
Est-ce le meilleur film sur Jeanne d'Arc selon vous?

C'est une horreur sans nom

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Bien d'accord avec Jean-Marc. Et en plus, c'est un de ces récits où l'on accrédite l'idée que Jeanne d'Arc a triomphé grâce aux braves Français alors que les Ecossais étaient le fer de lance de son armée.

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.

Au delà de ce "point de détail", ce film est cinématographiquement d'une nullité absolue. Le message est complètement flou et la réalisation affreuse.

Film nul, d'accord, mais avec un message très clair : selon le parti pris de l'auteur, Jeanne était une malade mentale, traumatisée d'avoir vu sa sœur assassinée par un sadique.
Besson n'est pas le premier à avancer une explication psychiatrique.

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Au cinéma, je crois que celui de Rivette avec Sandrine Bonnaire est plus tradi, non ?

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… il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer…

Ben c'est pas si certain que ça justement : Dieu apparaît bien à Jeanne à la fin, sans qu'on ne sache si c'est "vrai" ou juste dans sa tête...

La seule adaptation de la vie de Jeanne d'Arc dans laquelle l'actrice a à peu près l'âge de l'héroïne c'est celle avec Leelee Sobieski, par contre pour le reste du film hum....

Je ne vous rejoins pas quand vous dites que ce film est nul. C'est un très bon divertissement, et je trouve que la question de se demander si Jeanne d'Arc était folle ou non est intéressante (j'ai d'ailleurs beaucoup rigolé lorsqu'elle parle avec sa conscience et que celle-ci lui montre toutes les possibilités de pourquoi son épée se trouvait là où elle l'a trouvée ).

Après beaucoup d'erreur, mais tout de même de bons acteurs, et une bonne réalisation (Luc Besson a fait mieux, mais ça reste tout de même un bon réalisateur quand il veut). C'est sûr que pour nous amateur de l'histoire, il ne faut pas prendre ce film comme une référence.

Sinon, je trouve amusant que justement, je venais sur cette partie du forum pour avoir des infos sur Jeanne d'Arc et je tombe sur un topic de elle dans les trois premiers sujets du haut.

Le Jeanne d'Arc d'Otto Preminger avec Jean Seberg est très beau ; j'ai l'impression qu'il est un peu oublié

D'après la jolie formule de Philippe Contamine (dans le numéro 174 de la revue L'Histoire, février 1994), le film dépeint une "sainte de vitrail", mais un vitrail simple et dépouillé de tout ornement clinquant. Film historiquement fidèle, austère (voire hiératique). La réalisation de Rivette peut sembler parfois bien terne (plan rapproché, connais pas).

Belle composition de Sandrine Bonnaire, personnages bien écrits (sinon toujours bien interprétés par certains acteurs), un excellent La Trémoille campé par Jean-Louis Richard (crédible car éloigné de l'habituelle caricature du Judas de l'épopée johannique), André Marcon solide en Charles VII... Ma scène préférée demeure la confrontation entre Jeanne prisonnière et le duc Philippe le Bon.

La seule édition DVD est britannique, avec VF et sous-titres anglais optionnels.



Nenni, la toute jeune Simone Genevois composait une formidable Pucelle dans La merveilleuse vie de Jeanne d'Arc (1929) de Marco de Gastyne, cette superproduction d'époque formant le très agréable pendant spectaculaire à l'oeuvre de Dreyer avec Falconetti.

De surcroît, la musique contemporaine composée pour le film de Gastyne est superbe.

Hélas, il n'existe qu'une édition VHS (d'ailleurs épuisée) et aucun DVD n'est prévu, à ma connaissance. La récente sortie DVD du Miracle des loups (1924) de Raymond Bernard offre peut-être l'occasion d'espérer ?...

Je vous trouve moi aussi bien sévère avec le film de Besson : il y a certes des partis pris contestables et des libertés psychologiques trop marquées (notamment sur les rapports de Jeanne avec Dieu et une volonté assez surprenante -et contradictoire du point de vue de Besson- de la faire passer au final pour passablement folle), mais je trouve la reconstitution historique plutôt fouillée. La scène de la "virgo intacta", la cour du roi, son sacre, les Bourguignons et les Anglais, l'évêque Cauchon, de même que la scène du bûcher me semblent assez bien restitués et plausibles. L'attitude du dauphin, le rôle de sa belle-mère Yolande d'Aragon, l'apparition de la diplomatie "moderne" et des opportunismes politiques dans les négociations sont aussi très bien décrits.

Les décors, les machines de guerre et les costumes ne présentent pas non plus d'anachronismes majeurs à mon avis. On recent un réel souci d'exactitude.

Les scènes de siège semblent aussi remarquablement documentées, mais sans doute trop grossières aux yeux de médiévistes patentés.

L'ensemble présente donc une cohérence qui peut sembler un peu trop simpliste pour les historiens sourcilleux, mais l'esthétique qui s'en dégage témoigne d'une réelle volonté didactique. Si l'on comprend un peu moins bien son obsession de la confession et le sens de ses visions extralucides, l'inscription du film dans la logique historique de constitution du royaume de France et du mythe de Jeanne d'Arc ne me semblent pas aussi fantaisistes que dans bien d'autres films historiques autrement plus ambitieux.

Si l'on fait abstraction d'une dramatisation plutôt maladroite à certains moments, Besson fournit un point de vue esthétique proche de la BD qui se prête plutôt bien à ces "heures". Je ne vois pas d'autre film présentant une vision aussi construite du Moyen-âge (excepté peut être dans "le nom de la Rose").

Jeanne d'Arc est donc bien l'une des premières "illuminées" de l'histoire.

Une question : certains affirment que le siège d'Orléans n'aurait pas eu lieu... qu'en est-il exactement ?

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Historicus autodidactus
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A proprement parler, il n'y a pas eu de siège d'Orléans mais, comme souvent à l'époque, un encerclement-blocus, l'ennemi tenant des "bastilles" (blockhaus ou bastions), presque tout autour de la ville. De même, la délivrance d'Orléans fut plutôt une levée de ce blocus (imparfait car il comportait un "trou") grâce à la prise des bastilles par les troupes du roi qu'accompagnait Jeanne, qui n'en eut jamais le commandement.

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Léon Tolstoï.

Elle n'aurait donc pas non plus pris les Tournelles ?

La Pucelle fist de son costé dresser eschéles contremont par ses gens dans le fossé du boulevart ; et renforça de toutes parts l'assault de plus en plus, qui dura despuis prime jusques à six heures après midy. Si furent tant Anglois charges de coulevrines et autre traict, qu'ils ne se osoient plus monstrer à leurs deffenses ; et furent aussi assaillis de l'autre part des Tournelles, dedans lesquelles François boutèrent le feu. Enfin Anglois furent tant oppressez de toutes parts, et tant blessez, qu'il n'y eut plus en eux de deffense. A ceste heure, Glacidas et autres seigneurs anglois se cuidèrent retraire du boulevart ès Tournelles, pour saulver leurs vies ; mais le pont levis rompit soubs eux, par le jugement de Dieu, et noyèrent en la rivière de Loire. Alors entrèrent François de toutes parts dedans le boulevart et les Tournelles, qui furent conquises en la veue du comte de Suffort, du seigneur de Tallebot, et autres chefs de guerre, sans monstrer ny faire semblant d'aucun secours. Si là fut grand occision d'Anglois ; car du nombre de cinq cent chevaliers et escuyers, réputez les plus preux et hardis de tout le royaume d'Angleterre, qui estoient là soubs Glacidas avec autres faux François, ne furent retenus prisonniers en vie, fors environ deux cent. En ceste prinse furent morts ledict Glacidas, les seigneurs de Ponvains, de Commus (3), et autres nobles d'Angleterre et d'autres pays.

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