james saint-angel a écrit :
Je pense qu'on peut expliquer cette stabilisation puis sa disparition ( baisse du taux de prévalence ) par le brassage des populations ( depuis les invasions du Vème siècle ) et surtout la ségrégation... Et peut-être aussi par l'apparition de la peste noire ( XIVème siècle justement )
Je suis un peu perplexe avec ce commentaire que j'interprète peut-être faussement: l'extinction d'une maladie infectieuse est bien sur multifactorielle en effet comme je le soulignai plus haut. Elle est l'aboutissement de facteurs d'ordre microbiologique (variations du germe en cause dans certains cas) et environnementaux (donc sociales et alimentaires mais également liés éventuellement aux vecteurs de la maladie infectieuse voire à des variations climatiques: à ce propos peut-être que certains d'entre vous ont pu voir sur Planète ou Arte le fameux documentaire reprenant la thèse d'un archéologue anglais D. Keys sur une éruption volcanique majeure survenue en 535 sur l'île de Java qui a eu pour lui de multiples conséquences qui mériteraient à elles seules d'ouvrir un sujet spécifique qui nous promettrait de belles empoignades
!!!).
Quoiqu'il en soit et pour en revenir à la lèpre entre autre l'amélioration des facteurs d'hygiène et un meilleur état nutritionnel a de tout temps conduit à une réduction du développement des pathologies infectieuses.
Par contre le brassage des populations me paraît, contrairement à vous, plus à l'origine d'une progression de ces pathologies qu'à leurs extinctions: d'ailleurs, a contrario, les germes perdent souvent leurs virulence au sein d'une population homogène et stable (acquisition en quelque sorte d'une "tolérance" immunitaire).
Transposés dans un autre environnement ces germes peuvent devenir beaucoup plus agressifs et se répandre de façon plus importante. Il est par contre intéressant de relever la possibilité d'une "sensibilité" génétique éventuelle à certains germes qui conduirait par exemple, du fait du polymorphisme génétique qui nous montre que même égaux en droits nous ne présentons pas tous bien sur les mêmes caractéristiques au sein de nos chromosomes (le groupage sanguin étant l'exemple le plus basique), à une sorte de sélection de populations plus résistantes à un microorganisme donné.
Quant à l'hypothèse d'une maladie qui en supprime une autre (peste succédant à la lèpre) il me semble hasardeux de faire un lien de causalité direct car la contagion et le mode de contamination sont différentes entre ces 2 infections.
Je vous rejoins par contre entièrement sur l'effet bénéfique pour la population non atteinte (même si l'on ne peut que déplorer les conditions d'isolement de l'époque, même en laissant "de côté" nos critères actuels) de la mise en quarantaire (maladreries etc etc...) des lépreux...
Amicalement
Crillon