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Nous parlons ici du Concile cadavérique de 897...
Martin Blais a écrit :
Après sa mort, ses nombreux et cruels ennemis lui font un procès, auquel ils
exigent qu’il soit présent en personne, ou plutôt en macchabée ! On retire du
tombeau qu'il occupait depuis neuf mois le cadavre du vieux pape, on réussit tant
mal que bien à l'asseoir sur une chaire, et un diacre, horrifié du rôle qu'on lui
impose dans le spectacle, est chargé de répondre au nom du mort. Le pape Étienne
VI, successeur de Formose, préside la sinistre assemblée.
Puis :
Daniel-Rops a écrit :
Une cérémonie abominable suivit, où le mort fut
dégradé, dépouillé des vêtements pontificaux auxquels collaient les chairs
putréfiées, jusqu'au cilice que portait ce rude ascète ; les doigts de sa dextre [main
droite] furent coupés, ces doigts indignes [selon ses juges], qui avaient béni le
peuple 2. » À la fin du procès, on jette le corps dans un tombeau profane, parmi les
corps des étrangers. Mais ce n'est pas assez pour les plus enragés, qui retirent le
cadavre pour le jeter dans le Tibre. Il se trouva des gens pour s'indigner d'une telle
monstruosité. Le pape Étienne VI fut renversé lors d'une émeute, emprisonné, puis
étranglé dans sa cellule. Quant au pauvre Formose, il fut réhabilité ; son cadavre,
rejeté sur la rive par les eaux compatissantes du Tibre, fut ramené en procession à
Saint-Pierre. La légende rapporte que, sur son passage, les statues des saints
s'inclinaient pour le saluer.
J'étais au courant que certaines pratiques hors du commun avait pu être exécutée tout au long du Moyen Âge mais de là à faire témoigner un mort...