Sur la séparation du politique et du religieux, je vous ai répondu sur un autre fil, vous confessant l'attrait exercé sur moi par les travaux d'Olivier Christin sur l'autonomisation du politique au XVIe siècle.

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«L'humanité est comme un paysan ivre à cheval: quand on la relève d'un côté, elle tombe de l'autre.»
(Martin Luther)

Oui, c'est dommage car cette explication devrait se situer ici ! Qui est le "modérateur" que je lui en cause deux mots !?

J'essaie le moins possible de modérer les discussions auxquelles je participe.

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«L'humanité est comme un paysan ivre à cheval: quand on la relève d'un côté, elle tombe de l'autre.»
(Martin Luther)

Je ne crois pas qu'il y ait absence de libre arbitre. Je pense même que la Grâce et le libre arbitre sont conciliables. Cette articulation est importante pour comprendre la mentalité des Protestants entrepreneurs.

La Grâce est toute puissante, encore faut-il y adhérer et la première (et suffisante) manifestation du libre arbitre est que Dieu laisse aux hommes le choix d'adhérer ou non à la Grâce. Cette adhésion, ils en témoignent à Dieu par la Foi.

Ensuite, il ne faut pas penser que la Grâce condamne à l'inaction : La Foi demande une vie juste. La droiture, le sérieux, l'intransigence .. sont des qualités qui réalisent la Foi et en rendent compte à Dieu. Donc il ne paraît pas incompatible, pour un individu, d'être à la fois "emporté par la Grâce" comme sur un radeau et de bâtir très volontairement, par ses actes, une vie conforme aux préceptes de l'Evangile, n'excluant pas la réussite sociale, bien au contraire.

Bonjour,

Quelques remarques:
- pour apprendre à faire du pain, il vaut mieux s'adresser à un boulanger qu'à un boucher. Pour connaître les fondement du calvinisme, il vaut mieux lire un pasteur qu'un imam...
- les paysans sont restés en retrait des débats et affrontements religieux. Ils furent très peu nombreux à adhérer à la Réforme et n'ont pas plus soutenu les ligues catholiques durant les guerres de religion. Les artisans et lettrés paraissent avoir été beaucoup plus attirés par la Réforme; la question du Salut était pour eux fondamentale (imprimés, prêches)
- le protestantisme comporte évidemment des aspects subversifs. Mais les protestants ne furent-ils pas les plus fidèles alliés du roi quand la Ligue rejetait son autorité?
- Pour comprendre la prédestination, il vaut mieux partir des écrits de Luther qui se réfère à Saint Jean: "A ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfant de Dieu". La foi suffit donc à un chrétien= Toute puissance de Dieu par rapport au clergé. Calvin (et Théodore de Bèze ne font que renforcer cette idée: en gros, c'est Dieu tout-puissant qui donne (ou pas) aux hommes la foi qui leur permet d'obtenir leur Salut. C'est donc une prédestination.
- Pour plus d'informations, voyez les écrits des théologiens protestants

Oui, enfin... C'était surtout un mouvement de bascule: quand les Catholiques ultras étaient proches de l'autorité royale, les Protestants en étaient loin et vice-versa.
Les premiers monarchomaques étaient protestants avant d'être ligueurs.

C'est à vérifier...mais je pense que l'autorité royale fut RELATIVEMENT clémente vis à vis de la nouvelle religion (Edits de tolérance, gallicanisme, intérêt à la concorde autour du roi face aux menaces, de plus les caisses étaient vides et le parti catholique très puissant). Ce fut d'ailleurs le cas en Europe lorsque les protestants ne menaçaient pas l'autorité royale. Il me semble que ce soit une constante. Par ailleurs l'implication du roi dans le massacre de la St Barthélemy n'est pas clairement établie ( c'est un autre sujet).