Le baron de Ruble n´ écrit pas << Navarre> mais <<le roi de Navarre>> en 1885, parlant de la période après la mort du beau-père et il parle de <<Antoine>> ou <<Antoine de Bourbon>> avant, mais jamais Bourbon ou Vendôme tout seul.

Navarre ou Bourbon serait une abbréviation courante selon les règles anglaises. Par ex, de nos jours, on dit York aussi bien que << the duke of York>>

Est ce correcte pour des nobles français ? Non, pas vraiment, au 16eme on aurait dit: Monsieur de Vendôme (avant la mort de son beau-père) ou <<le sieur roi de Navarre>> (après) C´est pas correcte de dire << Coligny >> non plus .....

Il y a bien des historiens britanniques - je pense à Mme Sutherland - qui a utilisé ce genre d´ abbréviation vers 1975, probablement parcequ´ elle en a l´ habitude en Angleterre et l' usage c´ est répandue

Je crois qu´ un historien de nos jours, doit quelquefois utiliser des abbréviations pour éviter la verbosité et écrire sans ambiguité

Merci pour ces quelques précisions utiles.

_________________
«L'humanité est comme un paysan ivre à cheval: quand on la relève d'un côté, elle tombe de l'autre.»
(Martin Luther)

Comme le faisait a peu près dire Orson Welles à l'un de ses personnages dans le Troisième Homme, je crois: En Italie, il y avait des révolutions, des massacres, des guerres, mais ça nous a donné Michel Ange, Léonardo et la Renaissance. La Suisse a connu la paix pendant 500 ans et qu'est-ce que ça nous a donné? L'horloge à coucou!

Toujours en plein dans le sujet mon cher, Enki-Ea ! Est-ce bien dans la charte ?

Je ne sais pas si les suisses seront complètement d'accord avec vous, mais en tous les cas votre réflexion les concernant m'a fait sourire.

J'espère toutefois que vous ne voulez pas sous entendre, avec cette citation, qu'il faille toujours des horreurs pour être créatif. Je rappelle que la création était plus importante au début qu'à la fin du siècle qui nous concerne et que les guerres la ralentissent plutôt qu'il ne la favorise. Si l'âge des cathédrales s'est arrêté, la guerre de 100 ans y est pour beaucoup. Dans les conflits, on construit surtout des enceintes, des forteresses et des châteaux-forts, quand on bâtit, et beaucoup moins de cathédrales. Pendant les troubles de religion, cette même logique s'est appliquée. Il est parfois difficile de bien se concentrer sur sa tâche quand votre voisin ne songe qu'à vous étriper... Sans compter, qu'à la première occasion, il détruit et brûle jusqu'à votre souvenir...

Cela dit, il serait sain de revenir au sujet que j'avais essayé d'amorcer, sur proposition de Sybil, sur l'aspect artistique, culturel, architectural de cette première moitié du XVI ème siècle ou encore sur les possibles apports du règne d'Henri II. Pinailler pendant des lustres pour savoir qui est Navarre n'a qu'un intérêt limité surtout que chacun sait qu'il désigne communément Henri IV ou, du moins, celui qui va le devenir (je ne relance pas le débat, je constate ). En tout cas, moi, je l'avais utilisé dans ce sens. Si d'autres veulent s'en servir pour nommer "Antoine de Bourbon" ou "Tartampion", que grand bien leur fasse. Je crains juste que la compréhension soit un peu difficile. Cela peut être amusant de ne plus savoir de quoi on parle mais je suis convaincu que ça deviendra vite lassant...

Du Cerceau, ça n'inspire personne, donc ? Si l'affaire n'est pas sanglante, aucun candidat ?

Juste un petit détail, dans de nombreux pays méditerranéens, il est de coutume de donner au chef de famille le nom de famille comme seul nom d'usage. Dans ce contexte "Navarre" se réfère au fait qu'il est devenu le chef de la famille de Navarre.

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie

Je vais ouvrir un fil sur ce sujet dans Histoire générale.

Bonjour,
je relance ce sujet sur Henri II, car je viens d'ouvrir " Fortune de France " le premier roman de la série de Robert Merle, et à ma grande surprise dès les premières pages il fait passer Henri II pour un bon à rien, mauvais à tout, complètement sous l'emprise du duc de Guise ! Incapable de prendre des décisions seul. En passant Anne de Montmorency est mis dans le même sac des incompétents !!
Que pensez vous de cette vision de ces deux personnages ?

_________________
" Je n'ai guère le courage de me plaindre... Je n'ai que la force du combat. " Olivier de Kersauson

L’œuvre de Robert Merle est tributaire d'une historiographie ancienne, aujourd'hui désuète. De fait, les grands personnages historiques qu'il dépeint sont assez mal traités.
Plus intéressante est sa vision de la société. Vision qu'il a construit en lisant Montaigne, L'Estoile et Héroard.

Merci Châtillon, j'avais en effet un peu peur de cela quand j'ai entrepris de lire les 13 volumes de " Fortune de France" et voyant que le premier datait de 1977.
Mais je ne regrette pas...cela reste passionant !

Mais qu'il est étrange en pensant à Robert Merle (et à beaucoup d'autres ) de se dire qu'il a passé tant de temps à explorer l' histoire et que tant de choses qu'il pensait savoir sont fausses.

Et se poser la question à nous même : Que restera t il de ce que l'on crois savoir de l'histoire dans 50 ans ??

C'est déprimant..

_________________
" Je n'ai guère le courage de me plaindre... Je n'ai que la force du combat. " Olivier de Kersauson

L'histoire appartient aux sciences humaines et par conséquent relèvera toujours du relatif.

La base du savoir, c'est de savoir qu'on ne sait rien.... L'accepter, c'est non seulement faire acte d'humilité mais c'est aussi le moyen de devenir honnête (envers soi-même notamment).
C'est un cheminement.

Il faut surtout bien voir que Merle est un romancier. Ce qu'il écrit n'est pas ce qu'il "croit savoir" de l'histoire, mais ce qu'il a cru efficace pour écrire un bon roman !