Henri II (1519-1559) est connu chez le grand public uniquement comme le roi qui s'est pris une lance dans l'oeil qui lui a touché le cerveau. L'image frappe l'esprit certes mais il me semble que si le souverain aurait reçu réellement une telle blessure, il aurait été tué sur le coup au lieu d'agoniser pendant 10 jours après le tournoi.

J'ai trouvé beaucoup de versions de l'accident où henri II qui fut blessé mortellement par Gabriel de Montmorency lors d'un tournoi. Je crois que ça s'est passé de cette manière) Lors du premier assaut, les deux avaient vacillés sans tomber. Son adversaire et la reine le supplient de ne pas remonter à cheval, lui accordant la victoire... Mais le roi, têtu et trop fier pour se contenter de cette demi-victoire exige un second tour contraire aux usages. Dans la précipation, le roi oublie de mettre le crochet qui verrouille la visière protégeant son visage. Mal lui en prit, la lance de Monmotmorency glisse et éclate sur l'armure d'Henri II, les morceaux de bois se logent sur son visage (dont l'oeil), blessures qui s'infectent rapidement malgré les efforts d'Ambroise Paré. Le roi agonisera 10 jours avant de rendre l'âme en faisant promettre qu'aucune sanction soit prise contre Gabriel de Montmorency, son régicide par accident.

Quelqu'un peut me donner confirmation de cette version des évenements ou au cas échéant m'en offrir une version des évenements du tournoi venant d'une source plus fiable ?

Montgomery, pas Montmorency.

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Tous les désespoirs sont permis

Pourquoi ne se serait-il pas pris la lance dans l'oeil? Est-ce un complot des occulistes?

La lance de Montgomery pénétra dans l'oeil droit du roi et ressortit par l'oreille. La lance s'était brisée sur le casque du roi, avait soulevé le casque et s'était enfoncé dans l'oeil. Les débris de bois de la lance ressortait du visage du roi. Le visage en sang, Henri II aurait prononcé ses mots "je suis mort" puis aurait été transporté inanimé aux Tournelles. Il reprit connaissance pour demander qu'on ne chatie pas Montgomery puis serait retombé dans le coma.

Lorsqu'Ambroise Paré reconstituta l'accident sur quatre têtes de condamnés à mort (il rata les trois premières), il se rendit compte avec le quatrième cadavre qui reproduisait presque à l'identique la blessure d'Henri II, (en tatonnant à la main l'orbite vide et les aspérités de la déchirure) que la blessure du roi était mortelle. Il en informa aussitôt Catherine de Médicis qui l'avait fait appeler.
Ambroise Paré souhaitait opérer le roi mais il renonça à le trépaner ; en se penchant sur la plaie il constata "une altération en la substance du cerveau qui estoit de couleur flave ou jaunatre, environ la grandeur d'un pouce, auquel lieu estoit un commencement de putréfaction".

Le roi n'avait pas repris connaissance et il expira le 10 juillet (l'accident avait eu lieu le 30 juin) : certains historiens modernes avancent l'hypothèse que le roi n'a pu survivre au delà du 3 juillet, et que Catherine de Médicis cacha volontairement la mort du roi pour des raisons politiques jusqu'au 10 juillet.

Le plus triste c'est que Montgomery (dont le roi ne souhaitait pas le chatiment), fut banni de la cour, démit de ses fonctions de la Garde Ecossaise, et qu'il se réfugia en Angleterre pour fuir la haine de la reine. Là bas, il se fit protestant, revint en France pendant les guerres de religion où il fut un adversaire acharné des catholiques.

"memoires historiques critiques et anecdotes des reines et régentes de France" de Dreux du Radier.

Efectivement, Montgomery a laissé un triste souvenir en Béarn, suite à sa campagne à la tête des troupes protestantes en 1569.

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

Pris à Domfront, Montgomery fut décapité en place de Grève en 1574.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

idem pour Bourges le 27 mai 1562 : les troupes huguenotes de Montgomery y feront un ravage :

"La meute se rue sur les autels. Les tableaux et les tapisseries sont lacérés, les bas-reliefs du jubé martelés, la châsse en orfévrerie de Saint Guillaume est brisée, ses reliques brûlées et jetées au vent. Stalles, châsses, vases sacrés, rien est épargné..." (Louis Réau). "Les soldats mutilent et renversent les statues de la façade; ils forcent également le couvent des Annonciades et la Sainte Chapelle. (...) Bourges fut le théâtre de monstrueuses cruautés sur lesquelles les manuels scolaires et la plupart des livres contemporains gardent un silence gêné..." (Michel Feretti).

Et puis "s'est il pris" pas "s'est il prit". Si on pouvait corriger ce titre....

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

Je dirais même plus ''s'est-il pris''

Deux tableaux illustrant les derniers instants d'Henri II :

Le tournoi contre Montgomery aux Tournelles :


Henri II mourant soigné par Ambroise Paré :

Lefur disait que la présence d'Ambroise Paré à Paris n'était pas certaine. Présent ou pas présent ?