L'évolution de la carte de l'Europe ne tient pas vraiment aux lectures qui ont répandu les idées comme une traînée de poudre, elle tient au fait que beaucoup de dirigeants ont vu dans la Réforme une opportunité politique. Les paysans ont été informés par leurs seigneurs qu'ils passaient à la Réforme, les habitants des villes par leurs magistrats, les livres ont les leur a donnés après quand ils savaient les lire. Pour le reste la diffusion réelle s'est surtout faite par la parole comme au temps des premiers chrétiens, Farel par exemple a semé la Réforme là où il était accueilli. Le livre est un support, pas un déclencheur.

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

Je ne vois pas ce que vous voulez dire en avançant cela, ni le rapport avec la Réforme. Entre Wyclif et Hus, les tentatives de Réforme radicale de la chrétienté avaient déjà 150 ans quand Luther se pointe.

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Ce que je veux dire, c'est que la Réforme s'est diffusée beaucoup plus rapidement que le christianisme. En partie par les imprimés.

Justement, je vous cite l'extrait d'une notice sur Farel (http://www.hls-dhs-dss.ch), qui à mon avis va dans le sens de l'importance de l'imprimerie dans la diffusion de la Réforme: " Conscient comme Luther du pouvoir de l'imprimé, il installe en 1533 à Neuchâtel le premier imprimeur pleinement réformé, Pierre de Vingle, et il attire à Genève en 1536 celui qui allait devenir l'imprimeur de Calvin, Jean Girard. F. a publié une quinzaine d'ouvrages, tous en français. Là encore il fait œuvre de pionnier: premier écrit de la Réforme francophone (Le Pater noster et le Credo en françoys, 1524), premier exposé systématique de la doctrine réformée en français (Summaire et briefve declaration... en 1529, et non 1525), première liturgie réformée en français (La maniere et fasson qu'on tient en baillant le sainct baptesme, 1528?). "
En plus, Guillaume Farel a fait partie du Cercle de Meaux, institué par Briçonnet qui y créa une imprimerie. Ce même Briçonnet interdit les livres de Luther dans son diocèse par la suite. Farel créa la première imprimerie véritablement protestante (j'ai oublié dans quelle ville).

Je ne pense pas qu'il faille opposer diffusion de la Réforme par écrit ou parole. Les deux sont complémentaires. Enfin, la Réforme fut avant tout adoptée par les Princes dans l'Empire. C'est ce qu'illustrent les cartes. Mais le christianisme le fut par l'Empereur!! Ca marche dans les deux sens.

Au départ vous disiez surtout que l'imprimerie avait aggravé la violence des conflits religieux. Moi je voulais simplement dire comme Narduccio qu'il ne faut pas confondre un moyen et une cause. A part ça bien sûr que les réformés se sont emparés de ce nouveau moyen, il aurait fallu qu'ils soient idiots pour ne pas le faire, comme aujourd'hui on utilise Internet pour diffuser les idées, mais Internet n'est responsable de rien. Farel travaille avec des imprimeurs, mais des choses importantes se passent quand il est là physiquement comme à Metz ou à Genève. Quand il rencontre Calvin, il ne se contente pas de lui demander des exemplaires de l'Institution chrétienne, il lui demande de rester enseigner à Genève.

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

C'est un premier point que de s'accorder sur l'importance de l'imprimerie dans l'expansion de la Réforme. On peut également s'accorder sur le fait que les conflits religieux du 16e furent particulièrement violents et meurtriers, à un point jusqu'alors inconnu à l'échelle de l'Europe. Ainsi on peut s'interroger sur le rôle des imprimés dans la radicalisation des affrontements.
Sans parler des pamphlets ou autres caricatures largement diffusés, prenons mon exemple: je me suis vaguement demandé, à la lecture du forum, si l'imprimerie n'avait pas favorisé les violences puis j'ai envoyé un message plutôt interrogatif; grâce à vos contradictions, j'ai creusé un petit peu le sujet pour construire ce qu'on pourrait appeler un argumentaire ou du moins ma vision des choses.
Je pense que votre démarche fut sensiblement similaire.
Finalement, nous avons approfondi nos réflexions, "radicalisé" nos positions, davantage que s'il avait fallu débattre oralement car les écrits restent.